Le chêne de Sizac, Oradour-Fanais (Charente).

Lors de notre périple dans le bocage Montmontrillonnais, notre guide du jour Jean-Louis Vollier nous emmena du côté de la Charente au pied d’un chêne penché qui méritait le détour. Je me souvenais que l’endroit était un coteau surélevé, venteux et glacial car j’y attrapais une crève qui le lendemain me collait au lit et m’empêchait d’assister à une grande partie des Rencontres Sylvagraires. Gelé sur place, je n’avais pris aucune note et c’est grâce à Sisley que j’ai pu retrouver ses mensurations et sans Dominique je n’aurais pu localiser cet arbre à la limite de trois départements.

Chêne de Sizac 02  © ҮĦnicК

Pourquoi ce chêne pousse ainsi penché reste une énigme car bien que le site soit très venteux, ses jeunes congénères l’entourant poussent droit comme un i. En découvrant cet arbre par son côté Sud, il paraissait en pleine santé, mais une fois contourné, nous avons découvert un tronc dénudé de son écorce et rongé par les insectes xylophages.

Chêne de Sizac 03  © ҮĦnicК

Sa circonférence relevée à 1,50 m par Sisley est de 6,49 m et sa hauteur relevée au dendromètre laser est de 22,50 m.

Chêne de Sizac 04  © ҮĦnicК Chêne de Sizac 05  © ҮĦnicК

Jean-Louis Vollier nous avait invités pour nous faire part de son inquiétude quant à l’entretien et la disparition d’alignements de chênes têtards taillés à la façon des ragosses Bretonnes. La Charente Limousine, région où se trouve ce chêne penché, vient de terminer une étude paysagère dans le cadre du programme Européen LEADER de valorisation des ressources naturelles. Il est étonnant que cette étude ne fasse aucune mention de cette culture ancestrale de la trogne ou du têtard .

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3 réflexions sur « Le chêne de Sizac, Oradour-Fanais (Charente). »

  1. Il est curieux ce chêne penché, peut-être est-ce là une ancienne mare et que le sol meuble se serait ) un moment dérobé sous ses pieds… heu, ses racines !
    Il me fait penser à un arbre vu dans la Drôme, il avait une belle circonférence et s’était affaissé plus encore.
    Dommage que son état de santé se dégrade, combien de temps lui reste t’il à vivre avant que son bois ne pourrisse de façon irréversible ?

  2. Difficile à dire..
    Dans certains cas, selon l’avancé des larves, il arrive qu’en seulement quelques mois un arbre y passe, mais dans d’autres la progression peut s’arrêter, néanmoins, la dégradation causera des dégâts irréversible.(sur le chêne qui possède un bois dur, des années peuvent passer avant qu’un problème majeur survienne)

    Dommage, mais pourtant, il ne s’agit pas d’un agent pathogène exotique et je pense que dans cette région, au vu des nombreux vieux chênes, le capricorne va d’arbres dépérissant en dépérissant, mais si sur sa route tombe un intermédiaire, il pourra s’y arrêter.
    Comme l’expliquait Dominique, le réel problème c’est qu’il n’y a que deux classes d’âge pour le chêne, les mûrs entre 80-120 ans et les plus vieux, mais pas de très jeunes et jeunes, donc très peu de relève.

    • D’accord, merci pour les précisions Sisley.
      Oui au moins il ne s’agit pas d’une maladie ou d’un parasite qui n’aurait rien à faire ici dans ce chêne.
      Les capricornes sont devenus si rares, on leur en voudrait presque de tuer à petit feu un si bel arbre ; mais il faut bien qu’ils vivent aussi.
      La nature a ses propres lois, respectons-les

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