Parmi les spécimens officiellement classés « Arbre Remarquable du Morbihan » (suite à l’inventaire) se trouve le châtaignier du Pas-aux-Biches à Campénéac.
Cette reconnaissance n’est absolument pas usurpée, il figure avec ses 9.20 m de circonférence parmi les plus gros arbres du département.
Malgré cette taille, il n’est pas le champion des châtaigniers morbihannais, car il est dépassé par celui de Saint-Jean-Brévelay (près de 10 m de tour) que j’avais présenté chez le Krapo ici et encore par un autre spécimen de plus de 12 m de tour (dont le propriétaire ne souhaite pas faire la promotion).
Toutefois, ces deux concurrents font profil bas devant ce colosse pour ce qui est de l’élégance! Eux sont trapus, boursouflés et ont subit des étêtages, alors que notre spécimen a conservé un tronc relativement intègre se prolongeant haut dans le houppier.
Malheureusement, bien que racheté par la commune pour le sauver des promoteurs (il se situe dans un petit lotissement), son avenir est plus qu’incertain.
En effet, sa cime n’a fait que dépérir assez rapidement depuis une vingtaine d’années. On voit sur la première photo ci-dessous, prise en 2006, que l’énorme charpentière tronquée était encore plus ou moins vivante, alors qu’à ce jour elle est presque morte (photos suivantes). Il en est de même pour d’autres parties de l’arbre, notamment pour de jeunes branches basses, ce qui est très inquiétant, car en général ce sont elles qui permettent à l’arbre de se régénérer après un stress.
Je n’ai pas d’explication valable pour expliquer une telle évolution, peut-être le piétinement (bien que le site est loin d’être sur-fréquenté) associé à plusieurs sécheresses…
La mairie de Campénéac tente de faire son possible pour le préserver. Après avoir installé une petite passerelle en bois pour limiter le piétinement (qui finalement a été démontée), elle a récemment, sur nos conseils, fait pailler le sol avec des copeaux de bois et mis en place de petits panneaux incitant à ne pas trop approcher du tronc.
Une taille des bois morts les plus fragiles a été effectuée pour limiter les risques pour les visiteurs, sans toutefois le dénaturer ni risquer d’endommager des parties vivantes durant l’opération.
Malgré toutes ces attentions, je crains de ne jamais retrouver le bel ombrage et le tapis de fleurs qu’il m’avait offert lors de ma première visite…
Localiser sur la carte ici
Très très bel arbre…
Sa sénescence bien avancée concourt à l’affaiblir davantage lors d’événements climatiques ponctuels et réguliers.
Sa forme, son histoire et son emplacement me rappellent ce châtaignier :
http://krapooarboricole.wordpress.com/2011/09/24/le-chataignier-de-leraudiere-nantes-loire-atlantique/
A t-on des nouvelles de lui ?
Le site est plus rural que pour celui de Nantes qui à priori n’est pas en grande forme non plus. Je viens de trouver cet article récent qui montre un état préoccupant :
http://federation-amis-erdre.over-blog.com/2014/05/decouvrez-les-arbres-remarquables-31-05-2014.html
Il a encore des branches vertes, mais moins qu’auparavant en effet. Les vieux arbres ne se plaisent pas en ville. On veut les protéger une fois que le mal est visible, ce qui est trop tard pour ces ancêtres avant vu des siècles !
C’est un arbre vraiment exceptionnel, il n’a pas l’image du châtaignier multi-séculaire que l’on peut parfois découvrir souvent trapus et boudinés.
Ce châtaignier breton est d’une élégance rare avec une stature colossale. MA-GNI-FIQUE !
J’ai rendu visite à un vieux châtaignier dans la drome dernièrement ayant un tour de taille comparable mais nettement moins élégant : http://krapooarboricole.wordpress.com/2010/02/16/le-chataigner-de-chastel-arnaud-drome/