L’agonie du chêne vert du Pic St Loup, Hérault

  Parmi les endroits les plus fréquentés de l’arrière pays de Montpellier, celui du Pic St Loup est très apprécié. Cette petite montagne à la silhouette si particulière est un véritable repère dans la garrigue à des km à la ronde.
Son « ascension » (le terme n’est pas exagéré si elle est réalisée sous la canicule 😉 ) se fait par la face sud, côté Cazevieille, sur un sentier bien rocailleux. Un itinéraire largement fréquenté par un public varié… Il s’agit presque d’un pèlerinage pour les montpelliérains !
Au démarrage du sentier, le randonneur fraichement sorti de sa voiture pourra admirer un vieux chêne vert. Il a réussi à faire sa place dans une garrigue basse et épineuse.
Mais le vénérable chêne vert se remet mal de l’amputation de l’une de ses charpentières…

chene-vert-pic-st-loup2014-01Je n’étais pas passé au pied du Pic St Loup depuis 6 ou 7 ans… J’avais en mémoire un majestueux chêne vert. Ce n’était peut-être pas l’un des plus beaux, mais assurément l’un de mes préférés. La vue de son état par cette journée pluvieuse de novembre m’a fait l’effet d’un coup de poignard. 🙁

Le voici durant ses heures de gloire en janvier 2000 (l’une de mes toutes premières photos avec un appareil numérique 😉 ) et en comparaison, sa silhouette dépouillée 15 ans plus tard.

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De toute évidence, la chute de cette grosse charpentière l’aura particulièrement affectée.
On distingue une profonde fissure le long de son tronc. Et l’apparition de champignons lignivores n’est pas de bon augure. Son houppier très éclairci, est le signe de sa difficulté à s’alimenter.
Cette blessure a eu de graves conséquences sur l’état de santé du vieux chêne. Son dépérissement est bien avancé et va s’accélérer dans les prochaines années.
D’ailleurs la table de pique-nique, qui était judicieusement placée pour profiter de l’ombre du gros chêne, a été déplacée pour des raisons évidentes de sécurité…

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Même si ses dimensions ne sont pas exceptionnelles, le gros chêne vert du Pic St Loup a toute sa place dans la catégorie des « arbres remarquables ». Son âge peut être estimé entre 150 et 200 ans.
Sa circonférence à 1,3m en novembre 2014 est de 3,24m. Sa hauteur a été mesurée au dendromètre électronique vertex à 11,5m.
Coordonnées géographiques : N43,77067° E003,79163° – Altitude 300m

Avant de le quitter, je tourne plusieurs fois autour de mon beau chêne dans l’espoir de l’immortaliser sous un autre angle de vue… Je voudrais tellement le garder en mémoire comme je l’ai toujours connu.

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Mise à jour Janvier 2021 :

Quelques nouvelles du chêne vert du Pic St Loup, 6 ans après mon dernier passage. Je craignais de le retrouver effondrer au sol, alors quel soulagement de le revoir dans une silhouette à peu près identique. Il ne va pas mieux qu’avant, la pourriture continue à ronger l’intérieur du tronc et des branches, mais pour le moment il n’a pas connu de nouvelles grosses casses qui auraient pu l’achever.
Alors, profitons encore de sa belle et majestueuse présence pour nous donner l’énergie nécessaire à l’ascencion du Pic St Loup 🙂 🙂 🙂

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13 réflexions sur « L’agonie du chêne vert du Pic St Loup, Hérault »

    • Une « vieille trogne  » ? Où ça ???
      Aaaaah tu veux parler de ce magnifique Chêne vert !!! Non mais ! un peu de respect pour ce vénérable languedocien ! 🙂

      je crois aussi qu’il faut le laisser finir tranquillement ses jours dans son petit coin de garrigue…

  1. Tu es bien susceptible Castor, mais je crois que cette yeuse ne m’en tiendra pas rigueur!
    Il y a une tête de dinosaure ou de varan cachée dans la 4 ème photo au niveau de l’arrachement, enfin c’est que j’y vois!!!

    • Ah non pas du tout ! c’est juste que je suis le « Castor masqué » et que je dois défendre les arbres opprimés et mal-aimés, c’est mon devoir de vengeur masqué 🙂
      Et à ma mort (lorsque j’aurai pris un arbre sur la tête) je deviendrai Saint Castor !
      🙂 🙂 🙂
      C’est mon destin !

      Bien vu ta vision préhistorique, ça m’avait échappé. Faudrait pas lui rendre visite au crépuscule, ça peut faire peur !

  2. Bonjour,
    Oui le déclin de cette belle yeuse si connue a était rapide et surprenante…peut être un changement dans ses ressources en eau?
    Mais il reste encore beaucoup de ces vieux chênes verts anciennement taillés dans l’Hérault et ils sont moins célèbres aussi! 😉

  3. Bonjour Forrest,

    je n’ai pas eu l’occasion de repasser le voir depuis ma visite de fin 2014, peux-tu nous dire si son dépérissement s’est accéléré ?

    Oui, l’Hérault fait parti des quelques départements méditerranéens n’ayant pas encore eu d’inventaire approfondi de son patrimoine végétal. Lorsque l’on voit la richesse des inventaires du Gard (très prochainement déjà le 2nd tome d’Yves Maccagno), de celui du Vaucluse par le CAUE et de l’Aude (fini ?) on peut imaginer tous les trésors qu’il reste à découvrir dans notre Bas Languedoc…
    Avis aux passionnés, la chasse aux arbres est ouverte dans le 34 toute l’année et sans aucune limite de prises 😉

    • Bonjour Le castor,
      Tu es devin ou quoi? j’étais dans le village du chêne ce matin au pied du pic St Loup…
      C’est promis j’irai le voir bientôt, j’ai l’intention de vous faire quelques petits envois sur les arbres de ma zone que je recense à titre personnel.
      Mais pas tout de suite car je pars dans 10 jours pour un long voyage dans l’hémisphère sud, à bientôt! 😉

      • J’ai branché des radars qui détectent tous mouvements suspects auprès d’arbres héraultais de plus de 3m de circonférence 😉
        En tout cas, je suis bien content de savoir qu’un passionné s’est lancé dans cette tâche honorable d’inventaire des arbres du 34. Et je suis sûr que ça va aussi passionner Yves Maccagno, lui qui recherche des correspondants héraultais.
        Je suis très impatient de savoir ce que tu vas nous présenter !!!
        De mon côté, je n’arrive pas à finaliser la suite de l’article sur le jardin des plantes de MTP car je bloque sur une part d’ombre dans le mystère du 1er ginkgo français. J’ai retrouvé un vieux ginkgo dans un jardin privé à proximité du jardin botanique mais je ne suis pas sûr que ce soit lui… peut-être as-tu des pistes pour retrouver sa trace ?

        Bon voyage dans l’hémisphère sud 🙂

  4. Bonjour,
    J’ai une bien triste nouvelle : hier (samedi 15 janvier) le vénérable étais à l’horizontal… Je n’ai même pas eu le courage de prendre une photo.
    Le 4 janvier il était encore droit.
    Bien à vous,
    Nathalie

    • Il aura marqué de sa présence l’emblématique Pic Saint loup, plus de 2 siècles passé dans cette garrigue rocailleuse.
      On ne peut que se réjouir qu’il ait eu une fin de vie « heureuse », il s’est effondré naturellement sans l’intervention de l’homme.
      Merci de nous avoir transmis l’info.

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