Le chêne du Barry à Bollène, Vaucluse

Voici un nouveau chêne extraordinaire du Vaucluse qui, à la différence des précédents, se trouve dans un environnement urbain. A l’origine, ce chêne blanc profitait d’une situation beaucoup plus champêtre, mais au fil du temps, il s’est fait rattraper par la ville de Bollène qui l’a désormais absorbé dans son agglomération.

Par chance, il a échappé aux constructions des nouveaux lotissements grâce à sa situation sur la petite place de Guilhermier à un carrefour très fréquenté. Le vieux chêne peut continuer à étaler sa vaste ramure librement. Avec son tronc court et trapu, il semble n’avoir jamais connu la concurrence. Le petit déséquilibre dans son houppier est certainement dû à quelques rafales de mistral plutôt fréquentes dans la basse vallée du Rhône.

En février 2016, sa circonférence mesurée à 1,3m du sol est de 6,22m. Mais le départ des branches basses modifie la forme du tronc. Dix centimètres plus bas, à 1,2m au dessus du sol, son tour de taille n’est plus que de 5,68m.
La hauteur totale du vieux chêne est de 14m. Une hauteur assez faible à mettre en relation avec son port en boule et la faible profondeur de sol disponible.
Son âge n’est pas connu précisément mais il doit probablement avoir dépassé les 200 ans… peut-être 300 ans ?
Quelques signes de dépérissement apparaissent dans son houppier, mais son état sanitaire reste globalement bon pour un arbre multicentenaire dans des conditions de croissance assez difficiles (sol et climat).

Mises à part les cicatrices de 2 ou 3 élagages, ce chêne n’a fait l’objet que de rares interventions humaines. Mais à quoi bon, puisqu’il semble avoir trouvé lui-même la solution pour consolider son houppier : une grosse branche s’est soudée entre deux charpentières. Voilà un haubanage naturel d’une efficacité redoutable, lol ! 

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10 réflexions sur « Le chêne du Barry à Bollène, Vaucluse »

  1. J’adore le haubanage naturel, j’en toucherai un mot au cade de Castelnau 😉
    Il va te falloir sortir de l’autoroute d’ici cet automne, pour nous faire une photo avec des feuilles !

  2. La qualité de la « soudure » entre les deux branches est vraiment impressionnante, quel talent ce chêne ! L’homme serait bien incapable de réaliser une soudure aussi parfaite entre deux morceaux de bois… il y a de la magie dans la nature 🙂 🙂 🙂
    Avec la vitesse de pousse millimétrique du cade de Castelnau, il faudrait attendre plusieurs centaines d’années pour arriver à une telle fusion, lol !

    C’est vrai qu’il est proche de la sortie l’autoroute, dès que j’ai l’occasion, j’y repasse pour lui tirer le portait en feuilles.

  3. Il a de l’allure dans son carrefour!
    Chez mes parents, nous avons plusieurs chênes dont le « grand chêne » qui a le même haubanage naturel sur sa fourche maîtresse, une chance car il a une faiblesse à la base de celle-ci.
    Il y a aussi celle-ci que j’aime bien sur ce chêne meusien, elle forme un rectangle

  4. C’est fréquent ces « haubanages » et pas que chez les chênes.
    Plusieurs platanes du champ de foire de mon village présentent cette particularité.

  5. Oui les platanes ont une faculté incroyable de se souder les uns aux autres. Pour rester dans le Vaucluse, à une vingtaine de km du Chêne du Barry (rien à voir avec la Comtesse 😉 ) il y a les fameux platanes soudés de Séguret qui ont reçu le label Arbres remarquables en 2006 (il vaut mieux leur rendre visite avant la mise en feuilles, le spectacle est plus spectaculaire) :
    https://www.click2map.com/files/349684/84-platanes%20seguret-076.jpg

    Jolie Yannick la soudure du chêne de tes parents 🙂

    • heu je crois que nos platanes sont « auto-soudés » mais je ne vais pas aller vérifier tout de suite il doit faire 40° même à l’ombre 😉 Et c’est vrai que j’avais découvert ça en hiver, branches nues ! Mais je crains que les jours de nos platanes communaux soient comptés entre les poux, la maladie et la vieillesse, plusieurs sont creux et bien malmenés par les usagers du champ de foire (depuis plus d’un siècle). Si la mairie avait des sous y’a un moment qu’ils auraient fini en copeaux 🙁
      Sinon à part ça « barri » en vieux français du Sud ça veut dire rempart alors le chêne du Barry est peut-être près d’un rempart…. ayant existé…. ??
      Et comment vous faites pour insérer des photos dans les commentaires ? c’est une option réservée aux créateurs d’articles ou vous collez le lien vers une photo ?

        • pfff privilège… je croyais qu’il n’y en avait plus depuis la Révolution 🙂
          Merci pour ton offre Yannick j’essayerai de m’en souvenir.
          Quand je vous disais que je ne sortirai pas pour aller vérifier les haubanages dans les platanes… en fait là il est 14h20 et je reviens d’un rendez-vous avec Yves Maccagno en pleine cagne (en plein soleil) car il a identifié deux arbres remarquables à l’entrée de ma commune : un arbre à perruques qui paraît-il est d’une taille remarquable, j’irai le mesurer quand il fera moins chaud pour dégager son tour de taille et, sous réserve de voir les fruits, des noisetiers de Byzance avec leurs feuilles dentelées. Bon maintenant je vais essayer de savoir qui a planté des essences aussi peu communes… dans ma commune ! A suivre.

          • Tu as choisis d’être « Reporter des garrigues » alors tu dois affronter ta mission quelque soit les conditions climatiques, c’est ton devoir arboricole ! Même si je comprends que certains jours tu puisses rêver d’être « Reporter breton », mais ils sont déjà trop nombreux dans ce coin de France 😉
            Tiens nous au courant des arbres remarquables de ton village. Il y a un arbre à perruque (fustet) mentionné dans le Tome 2 (page 148) d’Yves Maccagno mais il semble qu’il ait disparu en 2015. De mon côté, je n’ai aucune belle référence pour cette espèce que je ne trouve à chaque fois que sous la forme de buissons.
            En revanche, j’ai enregistré dernièrement un noisetier de Bysance juste à côté de chez moi. Je ne pensais pas qu’il était remarquable tellement sa présence m’était devenue habituelle mais finalement je n’ai jamais trouvé plus gros : circonférence 2,38m et hauteur 22m.
            🙂

      • Merci pour ces précisions sur le mot « barri ». 🙂
        Ici, Barry est le nom du quartier au nord de Bollène où pousse le vieux chêne. Je ne sais pas si on trouve encore la présence remparts.

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