L’Arbre de la Victoire d’Uriage-les-Bains (Isère)

Comment coller à l’actualité du moment avec un sujet arboricole en lien avec les 100 ans de l’Armistice de la 1ère guerre mondiale ?
Bien loin des champs de bataille de la Marne et de Verdun, ma région grenobloise n’a pas été marquée dans son paysage par les ravages de la grande guerre.
Il reste pourtant un témoin (le seul à ma connaissance en Isère ???) qui garde la mémoire de cet épisode tragique de notre histoire. Il s’agit d’un Arbre de la Victoire planté dans le parc de la station thermale d’Uriage-les-Bains, en bordure de l’agglomération grenobloise.

Cet Arbre de la Victoire commémore la fin de la 1ère guerre mondiale et a été planté deux ans après l’Armistice, le 11 novembre 1920 pour marquer la mémoire de ceux qui sont morts pour la France. Il semble d’ailleurs que la plupart des Arbres de la Victoire aient été plantés en France en 1919 ou 1920 et non pas immédiatement après la signature de l’Armistice.
Cet arbre historique, unique en son genre dans l’agglomération grenobloise (à ma connaissance…), est plus remarquable par le symbole qu’il représente que par ses dimensions dendrométriques. Agé tout juste de 100 ans (en considérant qu’il devait avoir environ 2 ans au moment de sa plantation), son tour de taille reste encore modeste (3,13m en septembre 2018) et bien loin des records possibles enregistrés sur des arbres plus âgés.
Son état sanitaire peut être préoccupant à cause de cette blessure profonde et mal cicatrisée à la base du tronc… à surveiller.
Au delà de sa belle image d’arbre ornemental, on pourrait être surpris au premier abord du choix de l’espèce (un pin weymouth) pour marquer cet évènement. Mais on s’aperçoit finalement que cet arbre a un pouvoir symbolique très fort, bien qu’il soit peu connu en France. Tout d’abord, le choix d’une espèce nord américaine n’est pas anodine, c’est aussi un hommage à nos alliés outre-Atlantique. De plus en Amérique du Nord, les populations indiennes (Iroquois) vouaient une véritable adoration à ce pin, aux dimensions gigantesques (certains géants pouvaient atteindre les 90m de haut !) et en ont fait un Arbre symbole de Paix (à l’image de notre olivier dans notre culture méditerranéenne).
Voilà probablement l’explication du choix de cette essence pour marquer le retour de la Paix après la 1ère guerre mondiale.


Une balade dans ce parc thermal, créé fin XIXème, permet également la découverte d’autres arbres remarquables : un trio de cèdres de l’Atlas (bien connu des autostoppeurs montant à Chamrousse 😉 ), un bouquet de cyprès chauves au bord du ruisseau, ou encore un thuya géant dans des dimensions peu courantes… Pour ne citer qu’eux 🙂

Petite particularité administrative, la station thermale d’Uriage se trouve à cheval sur deux communes : St Martin d’Uriage et Vaulnaveys-le-Haut. Sur cette dernière se trouve le célèbre parcours de golf d’Uriage, ponctué de spectaculaires calocèdres et autres merveilles arboricoles, à découvrir ou re-découvrir ici.

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4 réflexions sur « L’Arbre de la Victoire d’Uriage-les-Bains (Isère) »

  1. Bonjour Castor,
    Encore un pin…que je ne connaissais pas alors que le port est quand même très caractéristique. En fait, je suis sur d’en avoir déjà croisé deux ou trois !
    J’ai été faire un tour sur Monumental Trees, il y en a des plus gros mais bien aidés par leur port constitués de grosses charpentières qui influent sur la grosseur de la base.
    Merci pour cette découverte !

    • Salut Aurélien,

      oui c’est un splendide arbre d’ornement. Tu as du le croiser plusieurs fois dans les parcs, il est assez fréquent et se reconnait facilement avec ses aiguilles par groupe de 5, longues, molles et vert-jaune. On reconnait aussi aisément ses cônes allongés en forme de banane.
      Mais attention pour les puristes et fous de botanique, son identification n’est pas si évidente car il fait parti en fait d’un groupe botanique incluant plusieurs espèces assez proches (strobus, peuce…)…alors là, je passe mon tour et je pose un joker, c’est trop complexe pour un castor 😉

  2. Ping : Uriage 1920… 2020 ! Un siècle nous sépare des années folles… – Château d’Uriage

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