Au cœur du jardin botanique de Bayeux, pousse l’un des arbres les plus étonnants de France, un hêtre pleureur.
Toutefois l’appellation « hêtre pleureur » ne vient pas de sa variété, mais de son aspect général. En effet, il semblerait que ce ne soit pas la forme pleureuse du hêtre (Fagus sylvatica ‘pendula’) mais la forme tortueuses (Fagus sylvatica f. tortuosa (Pépin) Hegi), qui a été greffée sur un tronc de hêtre commun (Fagus sylvatica).
Précisons, qu’il subsiste un petit doute sur ce point.
Des doutes, il y en a aussi sur son âge, la date précise de plantation n’est pas connue, mais il semblerait qu’il ai été planté vers 1860, date de la création du jardin par Eugène Bühler. Il aurait donc environ 150 ans.
Côté mensurations, il présente une circonférence de tronc de 3,57 m, le houppier a une envergure de 40 m environ et couvrirait 1250 m².
Cette ampleur s’explique par le fait que l’on n’a pas laissé l’arbre se développer naturellement, on l’a guidé sur une charpente métallique soutenue pas des poteaux.
Celle-ci a été remplacée en 2001 par un audacieux et discret système de mats et de haubans, un vrai défi technique pour rendre à l’arbre sa liberté.
L’arbre a été classé monument naturel en 1932 et a obtenu le label arbre remarquable de France en 2000.
Un film a été tourné qui retrace l’histoire de l’arbre et des travaux de sauvegarde.
Pour compléter la découverte de ce sujet d’exception, une vue en 360° de Antoine Dupré à voir par ici.
Le jardin recèle de nombreux autres arbres intéressants, notamment deux cèdres et un pin de l’Himalaya(?) dont on préserve savamment les branches basses, ainsi un groupe de superbes marronniers, dont l’un présente une anomalie de feuillage.
N’hésitez pas à vous y rendre, vous pourrez encore admirer bien d’autres spécimens (hêtres pourpres, pins, séquoia…), de plus le jardin est un vrai le lieu de découverte avec son parcours botanique, et un lieu de rencontre et d’échanges pour les jardiniers amateurs.
Mise à jour du 21/08/2014
- Renaud est passé cet hiver visiter le hêtre :
« (…)Ayant été le voir en hiver, je l’ai découvert sans sa couverture de feuilles (ce qui n’enlève rien à sa superbe et à la majesté de ce baldaquin vivant). Les traces de la structure précédente sont encore visible (et je me demande encore comment on a fait pour retirer les barres en métal alors que le hêtre avait déjà bien entamé de les avalées) et la structure actuelle est assez impressionnante.(…) »
- J’ai aussi trouvé une carte postale ancienne où l’on entrevoit le hêtre.
Un panneau au pied des marronniers laisse entendre qu’il s’agirait de marronniers de l’Himalaya (Aesculus indica). J’ai néanmoins quelques doutes à ce sujet. Une photo des feuilles et des fleurs prouverait leur véritable origine. Sinon il y a aussi un araucaria à l’âge respectable dans ce parc.
Salut Seb, je n’ai pas regardé dans le détail les différents marronniers, toutefois je doute aussi que ce soit des Aesculus indica.
Il y a pas mal d’autres jolis sujets qui doivent eux aussi dater de la création du parc, en plus le parc est vraiment agréable
Magnifique. Le recadrage de la 1ère photo accentue l’envergure démesurée de ce petit arbre. Et oui, il ne faut pas toujours rechercher obligatoirement les plus gros ou les plus hauts pour faire un bel article. Cet ensemble de marronniers en est aussi la preuve. Merci Yannick de m’avoir régalé les yeux.
Content que ça te plaise!
Pour la première photo, ce n’est pas un recadrage mais un assemblage de trois images (comme pour le chêne d’Urdax), mon objectif et le recul ne me permettaient pas un angle aussi large. Si tu regarde bien il y a un petit défaut de jonction…
D’autre part l’intérêt de l’assemblage est de garder des proportions réalistes, à l’inverse de l’ultra grand angle qui étire de façon exagérer les perspectives.
Quel superbe reportage, merci Yannick.
Dire que je n’ai jamais été le voir alors que ça fait bien 15 ans que je sais qu’il est là-bas…
Avec le boulot tous mes projets sont à l’arrêt c’est regrettable, d’autant que ça me manque de courir les campagnes à la recherche de vieux arbres.
Seule consolation, le mauvais temps qui signe et persiste en Normandie : 16°C des nuages et des bonnes averses pour ce début juillet ! Pas de quoi faire des clichés mirobolants
J’ai découvert votre blog par google et j’ai terriblement aimé les billets que vous présentez. Puissiez vous continuer à compléter ce site. J’espère vite vous relire encore à ma prochaine visite.
Bonjour Valérie et merci pour ce bien gentil témoignage de sympathie.
Nous allons continuer, c’est sûr!
Car à plusieurs, on est toujours capable d’avancer.
Mise à jour de l’article avec des photos hivernales envoyées par Renaud. J’ai aussi inséré une carte postale ancienne. (Voir en fin d’article)
Bonjour ! Bravo et merci pour votre reportage sur un arbre que je connais très bien. Si vous désirez des renseignements sur sa structure de soutènement actuelle, je peux vous les fournir : Alain CARLE (voir film) était mon ami (il est malheureusement décédé en novembre 2013) et j’ai assisté à ses recherches et aux travaux de remplacement de la structure métallique.
Merci de me faire parvenir une vidéo sur cet Hêtre pleureur