J’ai toujours aimé les arbres, mais il m’a fallu attendre 2005 ou 2006 pour entendre parler d’arbres remarquables. Depuis cette passion n’a fait que croître jusqu’à ce que j’entreprenne, il y a deux ans de cela, de recenser les arbres de ma région. J’aurais aimé prospecter toute la Haute-Savoie, mais pour diverses raisons, notamment de mobilité, je ne pouvais couvrir tout le département. Il me fallait donc trouver un territoire plus restreint, à taille humaine, une zone géographique suffisamment vaste pour offrir de nombreuses découvertes, mais pas trop étendue afin de pouvoir viser l’exhaustivité (du moins s’en approcher, quitte à étaler mes prospections sur toute une vie). En outre je cherchais un territoire dont le nom pourrait donner une identité à ce projet.

Habitant en bord de Léman et très attaché, par mes racines familiales, à la vallée d’Abondance j’ai alors tout de suite pensé au « Chablais »^[1].

Le Chablais français occupe le tiers nord-est du département de la Haute-Savoie, et forme, grosso modo, un triangle avec pour côtés le lac Léman, la frontière Suisse, et la vallée du Giffre.

Situé en bordure des Alpes (chaine montagneuse qui s’étend de la Méditerranée à l’Autriche, mais qui en France s’arrête ici, face au lac, avant de basculer à l’est côté Suisse) le Chablais fait partie des « Préalpes » et est donc constitué de moyennes montagnes (rien à voir avec les impressionnants dénivelés d’autres départements Alpins). Grâce à la colossale masse d’eau que représente le lac Léman la partie nord du Chablais bénéficie d’un microclimat qui ne manque pas d’étonner de nombreux touristes imaginant trouver là un rude climat montagnard.
Les paysages Chablaisiens sont donc très variés et les arbres remarquables locaux reflètent cette diversité. À noter deux particularités très intéressantes:
1) une forte présence historique et culturelle du Châtaignier au nord, côté lac, d’où un nombre important de vénérables châtaigniers (ex: Troubois, la Chavanne, Neuvecelle, Rovorée, Armoy, etc).
2) Une multitude de riches (et souvent anciennes) propriétés en bord de Léman et à Genève abritant de nombreux ligneux remarquables. Considérant le patrimoine arboré de quelques parcs face au Lac (anciennement propriétés privées. ex: Rovorée, Coudrée, Corzent, Amphion, etc) il est possible de supposer, en extrapolant à l’ensemble des riches propriétés non-accessibles, qu’il existe un nombre considérable d’arbres remarquables encore inconnus.

Pour en revenir au sujet du présent article: Il m’a été proposé, il y a quelques mois, de réaliser une exposition à ce sujet. J’étais ravi car cela me permettait de concrétiser ce travail d’inventaire en cours (visible ici).
Le contenu de cette exposition est organisé autour des différents critères de remarquabilité, utilisés comme fil d’Ariane et illustrés d’exemples locaux.^[2]

L’idée d’expo me trottait dans la tête depuis un certain temps, mais cette proposition devançait mes projets, si bien que son contenu est une sorte de « work in progress », bien loin d’illustrer de façon complète la richesse de cette région (en ce moment plusieurs centaines d’arbres en attente de visite, sans compter les nombreuses découvertes à venir).

Petit aperçu des arbres présentés à cette exposition sur cette galerie

Pour résumer:
Du 21 novembre au 19 décembre 2014, à la bibliothèque de Bons-en-Chablais (bâtiment avec une fresque sur la façade. En plein centre de Bons, face à la mairie. Voir ici).
Tel: 04.50.31.85.47 / bibliotheque[a]bons-en-chablais.fr

Mardi / jeudi / vendredi 16h-18h
Mercredi 10h-12h et 14h-18h
Samedi 9h-12h

J’essaierai d’être sur place le plus souvent possible.
Au plaisir de vous rencontrer!

[1] Les frontières sont des choses bien subjectives et j’aurais du mal à omettre Genève et ses environs qui abritent d’incroyables ligneux (et ce, à moins de 30km de Thonon). Quant au Faucigny, comment passer sous silence les Tilleuls de Samoëns, de Sixt, de Saint Sixt, où encore le Thuya de Peillonnex?… D’où cet intitulé « arbres remarquables du Chablais… et environs ».
[2] L’emploi d’un simple compact numérique au cours de mes explorations ne m’a pas permis de présenter de grands formats (le grain numérique devient, je trouve, assez déplaisant au-delà du A4), il ne s’agit donc pas vraiment d’une expo photo stricto sensu. Plutôt un format hybride: texte+photos (petites dimensions).