Nécrologie d’un ancêtre envoyé par Arbres42, qui prospecte comme son pseudo l’indique dans la Loire. Vous pouvez retrouver d’autres spécimens sur son blog par ici.
Burdignes, petit village perché à 900 m d’altitude, à la limite entre la Loire et de l’Ardèche.
Depuis certainement plus de 400 ans, le tilleul veillait au centre du village, mais sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille, loin s’en faut…
Nous le connaissions, appuyé sur sa canne.Le voilà tel que je l’ai découvert à mon arrivée dans cette région, à la veille de ses 400 ans…Drôle de vieillard avec deux pattes et sa canne.
On comprend mieux son architecture sur cette photo de la fin du XIXème siècle :
Certainement un bon coup de vent qui a dû emporter toute la cime, il ne restait déjà plus qu’une branche latérale. J’imagine qu’à l’époque, quelqu’un s’est peut-être moqué de celui qui lui a mis l’étai « mon pauvre ami, cet arbre est foutu, qu’est ce que tu t’emm… avec ton bout de bois ? ». Et pourtant, un siècle plus tard, l’arbre était toujours là, la branche latérale avait fini par prendre de l’ampleur, devenir un vrai houppier ; toute la partie gauche du tronc a fini par disparaître (on m’avait dit à l’époque que c’est un camion qui, en coupant le virage, avait achevé de la faire tomber). Le tronc s’est reconstitué sur la seule partie droite, il avait refait de l’écorce tout autour. Très bel exemple de réaction à la fragmentation.
Que s’est il passé ensuite ? Labellisé Arbre Remarquable en 2007, sa ténacité dans un climat somme toute pas très facile (à 900 m, en pleine bise en hiver, et en plein cagnard en été) forçait l’admiration. La tempête de 1999 qui a tout ravagé tout autour ne l’a pas affecté, et il était bien à l’abri dans le village quand le grand incendie d’août 2000 a tout ravagé tout autour…
Photos de 2012 et 2013 (sous cet angle, on dirait un drôle d’animal…).
Mais finalement, en 2011, il ne s’est pas réveillé (j’espère juste que c’est pas parce qu’on l’aurait taillé…). Resté mort debout, il a été réduit en totem, mais le 6 mai 2014, la branche maîtresse est tombée, alors on l’a coupé.
photo « le progrès » du jour de l’abattage.
Aujourd’hui, il reste ses deux souches, et le panneau sur le lavoir qui continue de l’indiquer.
sniff, je suis allée à sa rencontre en 2013 : https://www.facebook.com/sabrina.millot/media_set?set=a.10201548027717202.1073741830.1072516733&type=3
Cette semaine, c’est la Sainte-Catherine, d’où ma question: ne peut-on pas en planter un autre, en hommage?
En Belgique, c’est la loi: les arbres remarquables qui meurent ou sont abattus doivent être replantés.
Ce qui est curieux c’est que cette mort semble être arrivée assez brutalement.
Généralement sur des arbres aussi vieux, les signes de dépérissement apparaissent progressivement et il faut souvent quelques années avant de conclure à sa mort définitive.
On connait la raison de ce dépérissement ?
J’ai peur que ce soit à cause de la taille qu’il a dû subir, mais je n’en ai pas la certitude…