J’avais mis à profit le week-end de Pâques dernier pour aller rendre visite à quelques vénérables costarmoricains (déjà présentés ici et là). Ces visites dominicales s’étaient concluent par la « découverte » d’un patriarche jusque là non inventorié (ici) et la « re-découvete » d’un chêne figurant sur une carte postale ancienne. Toutefois, ce ne furent pas les seules trouvailles de choix de ces deux journées…
En effet, la veille en Ille-et-Vilaine Sud, après avoir été saluer, ceux que je considère comme les doyens des chênes verts bretons, je suis aller dans une petite commune (le propriétaire des arbres m’a demandé de pas divulguer le lieu), où un platane situé dans un champ face à un château, avait attiré mon attention.
Je n’avais pu, jusque là, l’approcher pour cause de cultures ou faute de temps…Ce n’était d’ailleurs pas une priorité dans la mesure, où de loin il ne paye pas de mine.
Cette fois-ci, la chance est avec moi, le foin a été coupé et le propriétaire du château m’autorise à aller photographier l’arbre. Une fois au pied de celui-ci, je me rend compte que mon impression était bonne, il est vraiment gros! Je procède à rapide délierrage pour mettre en valeur le tronc et faciliter la mesure de la circonférence, qui est de 8.20 m environ (en avril 2014) (la conicité du fût ne permettant pas d’être très précis). Cela en fait, à priori, le plus gros platane commun de Bretagne!
Toutefois, il est loin d’être le plus beau et le plus en forme! Cet état de dépérissement peut certainement s’expliquer par le changement des pratiques agricoles. Il est probable qu’autrefois ce champ état une prairie permanente n’ayant jamais labourée, notre arbre avait donc ses racines en superficie. Celles-ci furent certainement coupées lors du premier labour, entrainant ainsi le dépérissement, j’ai pu observer ce scénario pour un chêne…Un gros élagage a fait le reste…
Seul point positif, de la partie basse partent de vigoureux rejets susceptibles de donner un avenir à ce platane.
Heureux de ma découverte, je retourne voir le propriétaire qui me propose alors d’aller voir le « chêne de Henri IV » et un vieux châtaignier situer sur le domaine.
Nous prenons la voiture, et faisons une première halte en lisière de bois à proximité de la route, c’est là que pousse le chêne de Henri IV de la famille, qui aurait été planté lors l’anoblissement de celle-ci 1589.
Difficile de croire que ce beau chêne sessile de 4.67 m de tour (en avril 2014) a plus de 400 ans, toutefois cette tradition familiale montre bien tous les symboles que peut revêtir un arbre.
Nous reprenons la voiture et stationnons dans un chemin forestier pour la suite de la visite. A quelques centaines de mètres de là au milieu de sa jeune cour, trône le seigneur des lieux, un antique châtaignier!
Le propriétaire, non sans une certaine fierté m’avait annoncé un arbre de 500 ans environ, ce qui semble un peu beaucoup, mais il n’est pas impossible qu’il s’en rapproche…
En effet avec une circonférence de 8.10 m à environ 0.6 m du sol en incluant certains rejets et 7.15 m au dessus de ceux-ci nulle doute que c’est un vieillard!
On voit clairement que ce n’est pas un sujet forestier. Ceci est confirmé sur GéoBretagne (site mettant en parallèle les vues aériennes de 1950 et d’aujourd’hui), où l’on voit (sauf erreur de repérage de ma part) l’arbre dans une zone ouverte.
Il ne semble pas trop souffrir de ce changement d’environnement, même s’il faudrait envisager de limiter le développement de ses voisins. A noter, que cet arbre a des locataires entre ses racines, blaireaux ou renards (je ne saurais dire) y ont creusé un terrier. On ne peut que les féliciter d’avoir fait preuve d’un aussi bon goût dans le choix de leur résidence!
Voici donc mes dernières trouvailles d’importance en Ille-et-Vilaine, qui étaient totalement inespérées! Avec le vieil if de Sévignac, ce fut de loin une de mes chasses à l’arbre les plus fructueuses depuis longtemps!
Bravo Yannick, tu as découvert le premier platane à ‘pied d’éléphant’ de Bretagne?
Un petit frère de celui de Fervaques
http://krapooarboricole.wordpress.com/2011/10/16/le-platane-d%E2%80%99orient-du-chateau-le-kinnor-fervaques-calvados/
Le châtaignier est superbe lui aussi, un petit dégagement alentour lui serait sans doute profitable.
Je ne sais comment faire pour insérer un lien sur ce commentaire ?
Ce n’est pas le premier, j’en ai un autre sur Rennes, plus modeste (6.75 m) présentant pas mal de petit nodule, avec un houppier relativement réduit en rapport avec son tronc…
Un autre pied d’éléphanteau à Josselin place Alain de Rohan, bien moins gros…
https://goo.gl/maps/401V8
Et si Arven ne les avait pas abattu, il semblerait qu’il y en avait d’autres!
Voir une photo sur le bandeau du site…
http://www.arven-elagage-abattage.com/
Dommage!
Je crois avoir buggé !!
Si quelqu’un sait comment enlever les doublons, merci d’avance.
Merci Guy!
C’est moi qui ai remis tes commentaires en lignes, ils étaient passer dans les « indésirables » du fait du lien…
Tout est rentré dans l’ordre maintenant!
Ce platane est vraiment fantastique et ses dimensions le place vraisemblablement dans le haut du classement des plus gros platanes de France. Super trouvaille !!!
Du même gabarit (avec un houppier moins développé) que le géant de Provence à Lamanon qui reste à mes yeux The Référence de nos platanes sudistes !
http://krapooarboricole.wordpress.com/2008/02/16/le-geant-de-provence-lamanon-13/
Il s’agit bien de l’hybride ? pas d’occidentalis ou orientalis ?
Je m’aperçois que le papis bretons sont tout aussi méfiants que ceux de la Drôme (cf le févier) 😉
Magnifique Yannick
Je ne les connaissais pas : belle découverte.
Comme quoi, il reste encore de belles trouvailles à découvrir.
Un triplé vraiment beau !
chacun me plait dans son style.
Le platane en impose, le chêne est puissant et plein de vie et le châtaignier fait travailler l’imaginaire… 🙂
Quelle sortie arboricole !
T’as du rentrer à la maison avec une sacrée banane ?
Je possède un petit tableau représentant l’arbre d’henri 4 à Rennes