Le Tamaris des pétroliers à Port-La-Nouvelle, Aude

Port-La-Nouvelle, petite station balnéaire du Narbonnais baignée de soleil et appréciée pour sa longue plage de sable fin.
Voilà, ça c’était pour la carte postale !
Pour le côté arboricole, la région est plutôt dans le genre minéral et le visiteur pourrait se satisfaire des deux splendides oliviers espagnols bonsaïsés installés près du centre commercial. Ils ont même fait l’objet d’une labellisation par l’Association A.R.B.R.E.S. en 2012.
Mais la vraie Star à Port-La-Nouvelle est ailleurs !

Sur le bord du chenal menant aux citernes de pétrole, un vieil alignement de Tamaris offre une ombre légère aux promeneurs. L’endroit n’a rien de très bucolique, mais rappelons que cette activité portuaire industrielle a longtemps fait la réputation de la petite citée.

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Parmi les rescapés de cet alignement, deux vétérans sont remarquables. Et l’un d’entre eux est absolument exceptionnel par ses dimensions et la vigueur qu’il dégage.
C’est une espèce que j’affectionne tout particulièrement et j’étais tombé sous le charme l’été dernier d’un vieux tamaris sur la côte varoise  (« le Patriarche du Clan des Tamaris » à St-Cyr-sur-mer) mais la découverte de ce tamaris audois chamboule tous mes repères sur cette espèce.

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Un véritable colosse, une force de la nature qui affiche une circonférence record en juin 2015 à 1,3m du sol de 3,50m (celui de St-Cyr-sur-mer ne fait que 3m). Sa hauteur de 8,5m (mesurée au dendromètre suunto) n’a pas trop de sens puisque l’arbre a souvent été taillé.
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Son état de santé est globalement assez bon. Même si son tronc présente quelques cavités, il semble peu attaqué par les champignons. Le tamaris est une espèce très sensible à la pourriture du cœur. Sa proximité près des voitures est une source préoccupante de blessures potentielles.
Coordonnées géographiques : N 43,01750° E003,05892° – Altitude 1m –

 

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A quelques dizaines de mètres, un autre vénérable offre lui aussi des dimensions exceptionnelles : 3,25m de tour de taille à 1,3m du sol et 8m de hauteur. Mais son état sanitaire est nettement plus médiocre, des champignons apparaissent à son pied et son air penché le rend moins spectaculaire que son voisin.
L’âge de ces deux tamaris est difficile à estimer. Je n’ai pas trouvé de cartes postales anciennes de ce bout de chenal. La ville de Port-La-Nouvelle n’est pas si récente, elle date du début du XIXème siècle. Les aménagements de stockage du port de commerce ont débuté vers 1960. Mais, il me semble peu probable que ces tamaris n’est qu’une cinquantaine d’années…

La côte languedocienne est particulièrement bien fournie en tamaris évoluant à l’état sauvage ou semi-sauvage dans les dunes du cordon littoral. Dans un prochain article je vous présenterai les tamaris rampants de la réserve naturelle du Mas Larrieu sur la côte catalane, tout aussi spectaculaire.

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6 réflexions sur « Le Tamaris des pétroliers à Port-La-Nouvelle, Aude »

  1. BEAU VIEUX TAMARIS, mais vu les tailles drastiques qu’il a manifestement subies, par DES MAUVAIS COUPEURS de BRANCHE ……………………………………. du fait du RéCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, il est condamné à moyen terme ….

  2. Merci pour vos commentaires 🙂
    c’est une découverte surprise, j’étais venu voir les oliviers labellisés par ARBRES lorsque je suis tombé par hasard sur ces deux tamaris énormes.

    Je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec les deux oliviers récompensés à quelques centaines de mètres de là.
    Finalement ces deux tamaris « locaux » ne valent-ils pas autant (si ce n’est plus…) que ces deux oliviers arrachés à leur terre espagnole et replantés (avec le plus grand soin par la commune) sur un rond-point ?
    Il faut reconnaitre que les deux oliviers sont magnifiques (je ferai un petit article plus tard) mais je regrette que l’on ne porte pas plus d’attention aux trésors locaux…

    • Dans le même ordre d’idée, certain propriétaire abattent leur vieux chêne qu’ils considèrent sans valeur et plantent un malheureux olivier expatrié!

      Tu es le roi incontestable du tamaris mais pas encore du saule..!

  3. Je ne saurai rivaliser avec de tels champions.
    J’apprécie particulièrement cette espèce et tout spécialement sa belle floraison rose.

    Espérons qu’ils tiennent encore le choc pour des années !

    • c’est vrai que c’est une espèce qui pourrit facilement au pied. Étonnamment le Tamaris des Pétroliers est relativement peu attaqué pour son gabarit, peut-être à cause de l’air très sec du climat narbonnais. Son voisin penché est moins vaillant.

      Espérons qu’il résiste au prochain choc… pétrolier 😉

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