Il est rare d’observer des catalpas aussi monumentaux que celui de Pleudihen s/ Rance en Côtes d’Armor. Avec Guy, nous avons eu la chance de le découvrir au début du mois de juillet de cette année.
L’arbre se situe en bord de Rance, au sein du parc d’un manoir privé. Ce dernier a appartenu pendant plusieurs siècles à la famille Bouvet qui s’est notamment illustrée au cours des 18ème et 19ème siècles dans la marine. L’un des membres fut capitaine de vaisseau et gouverneur de l’île Bourbon, ancien nom de la Réunion. Deux autres furent amiraux. A défaut d’archives, on imagine que l’arbre ait pu être l’un des tous premiers spécimens rapportés du sud est des Amériques (Louisiane, Floride), il y a plus de deux siècles. L’imposante circonférence du tronc (proche de 5,1 m – voir plus loin pour le calcul) confirme que l’arbre est très ancien et pourrait faire partie des tous premiers catalpas introduits en France au cours de la moitié du 18ème siècle.
Mais au delà de son intérêt historique, l’arbre est remarquable par son port insolite. Comme pour le catalpa anglais de Rochester dans le Kent, l’arbre, atteint par une pourriture racinaire, a perdu sa verticalité. Les trois axes initiaux se sont littéralement couchés. Au vu de l’important cal cicatriciel autour des anciennes plaies, le phénomène ne doit pas être récent. Difficile pour un tel arbre de mesurer sa circonférence, mais avec Guy, nous avons pris le parti de reconstituer le diamètre initial en arrêtant pour chaque axe la prise de mesure au niveau des anciennes plaies. Nous arrivons à une circonférence proche de 5,1 m. Cette mesure qui j’avoue a ses limites confirme l’ancienneté de l’arbre. Au vu de la base de données de monumental trees, il apparaît comme l’un des catalpas les plus imposants d’Europe.
Mais ce qui est encore plus formidable chez cet arbre est son tronc complètement vrillé qui tourne plusieurs fois sur lui même. Sur l’un des axes, la circulation de la sève s’effectue sur un très fin cordon d’écorce qui donne l’impression de s’enrouler autour autour de l’axe initial. L’arbre forme également un véritable porche végétal (voir première photo). Au fil du temps, l’extrémité des imposantes branches charpentières a rejoint le sol et formé une véritable voûte. Cette architecture particulière renforce le caractère remarquable de cet insolite catalpa.
ce poco da dire…e’ fantastica !
Extraordinaire !!! « Fantastica » comme dit Andrea 🙂
son port, cet aspect jungle donne tout son charme à ce catalpa aux dimensions rarissimes et à son aspect historique.
Cette forme plus ou moins rampante semble fréquente chez les vieux catalpas.
Je n’ai pas bien compris ton système de mesures de circonférence pour reconstituer la forme du tronc, mais attendons l’avis de Sisley notre spécialiste dans ce domaine pour qu’il valide ton protocole 😉
Merci andrea et castor
Je n ai peut etre pas été clair pour la prise de mesure mais l idée a été de reconstituer la circonférence initiale de l arbre avant qu’il se soit effondré. Seule les parties du tronc initial ont été mesurées et cumulées. Cela a permis de donner une approximation de la circonférence initiale qui n est pas anodine 😊
Superbe trouvaille, j’aimerais bien que tu m’emmènes le voir un des ces jours!
J’adore ces entrelacs de bois et de branches qui donne un côté sauvage. Une chance qu’on lui ai laissé assez de place pour s’effondrer.
Vraiment superbe ce Catalpa! Et quel beau tronc vrillé.
Les massifs de fleurs et cette ambiance jaunâtre ajoutent une touche magique à l’ensemble.
Bien singulière découverte !
J’imagine très bien la difficulté de la mesure et même si elle sert plus, comme le dit Mickaël, de référence pour l’âge, cela nous donne une bonne idée.
Après en terme de dendrologie appliquée, ce genre d’individu, ne peut tout simplement pas avoir une circonférence enregistrée, mais aura une fourchette à titre d’estimation 😉
La plupart des vieux spécimens prennent cette forme en rasant le sol et pour la fibre torse des branches je ne saurai dire.