Réédition de l’article suite au piratage.

En parcourant les petites routes du Massif-Central, j’ai toujours l’espoir de dénicher quelques arbres d’exception. Dans mes rêves les plus fous, je rencontrerai un sapin de plus de 5m de circonférence ou un douglas gigantesque pouvant rivaliser avec ceux de Claveisolles ou de Renaison. On peut toujours rêver !!!

Bien à l’affût derrière mon volant en quittant l’Auvergne pour le Limousin, j’aperçois soudainement quelques belles cimes de douglas sur le bas-côté. Des dimensions qui semblent alléchantes au premier coup d’œil…

Mais derrière ce rideau d’arbres se cachent d’autres trésors arboricoles de toute beauté…

Ces Douglas en alignement se trouvent sur une propriété privée derrière un grand mur d’enceinte. Pour m’en approcher, je n’ai pas d’autres choix que d’aller sonner au portail. La propriétaire, curieuse de l’intérêt que je porte au patrimoine arboré du domaine, me laisse entrer volontiers.

Ces trois vieux douglas, en contrebas de la route principale, ont été plantés vers 1880-1900. Leurs dimensions sont très impressionnantes.

Le plus gros mesure 4,90m de circonférence à 1,3m de hauteur en octobre 2015. Même si l’on n’atteint toujours pas la côte des 5m, ce tour de taille en fait l’un des douglas les plus gros de France (30cm supérieur à celui de Claveisolles dans le Beaujolais). Son voisin est plus maigre mais affiche tout de même un joli 4,40m de circonférence.

En revanche, leur hauteur est loin des records déjà enregistrés dans d’autres secteurs. Elle est précisément de 48m (mesure effectuée au dendromètre suunto). Mais l’euphorie de cette belle découverte retombe brutalement en apercevant quelques champignons parasites à son pied, ainsi qu’une cime sèche sur les derniers mètres.

Le Big Douglas est entrain de dépérir depuis déjà plusieurs années. Son état est très inquiétant et le propriétaire envisage sérieusement de l’abattre pour des raisons évidentes de sécurité (bord de route). Les causes de son dépérissement ne sont pas connues précisément. Il n’y a eu aucun travaux particulier à proximité qui aurait pu perturber son système racinaire (une cause fréquente de la mortalité des vieux arbres). Mais cette proximité de la route principale doit forcément avoir une part de responsabilité dans son état actuel.

Et il est fort probable que ce majestueux douglas n’atteigne jamais les 5m de circonférence.

Légèrement à l’écart des douglas, un splendide Séquoia géant envoie l’extrémité de sa cime à 50,5m au-dessus du sol. Sans que ce soit un record, c’est tout de même une hauteur rarement atteinte par un séquoia géant. Son tour de taille reste en revanche plus habituel pour un séquoia planté à la fin du XIXème siècle : 6,85m en se positionnement à 1,3m de hauteur et 6,71m à 1,5m de hauteur. C’est l’arbre le plus haut du parc et il a naturellement donné son nom à la propriété : « Le Domaine du Grand Séquoia ».

Tout au fond du Domaine, un majestueux Cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) aux couleurs bleutées s’élance vers le ciel. Je ne rencontre pas souvent cette espèce et je suis très surpris par ses dimensions.

En octobre 2015, sa circonférence à 1,3m est de 3,37m, pour une hauteur totale de 35m. Il parait en très bon état même si sa cime semble avoir eu un petit accident à son extrémité.

Ce passage dans le Limousin m’a fait basculer sur la partie occidentale du Massif-Central. Une influence océanique qui se ressent sur la présence des espèces végétales. Après le Cyprès de Lawson, peu fréquent de l’autre côté du Massif-Central, je découvre un magnifique Araucaria. C’est une espèce que je rencontre rarement dans le sud-est de la France. Elle semble en revanche assez fréquente dans les parcs et jardins de la façade atlantique. L’exemplaire présent est âgé d’une centaine d’années, sa date de plantation n’est pas connue précisément mais l’ensemble des plantations du domaine datent de la fin XIXème. Un Araucaria centenaire qui offre de belles dimensions. En octobre 2015, sa circonférence à 1,3m de hauteur est de 3,23m. La tige a du avoir un petit accident de croissance car vers 2,5m de haut (pas facile à distinguer au milieu de ses écailles agressives), une branche repart à la verticale à la façon d’une « baïonnette ».

Sa hauteur totale a été mesurée au dendromètre suunto à 21m. Il est en parfaite santé. Il s’agit d’un pied mâle. Les cônes mâles sont très abondants, malheureusement il n’y a aucun pied femelle à l’horizon pour une éventuelle fructification…

Si vous voulez avoir tout le loisir d’admirer ces magnifiques arbres de parc, M. et Mme Tournaud proposent à la location un gîte très bien équipé sur le Domaine du Grand Séquoia. A découvrir ici.