Les arbres du Domaine du Peyron, Quintenas, Ardèche

Corinne nous présente les arbres de sa propriété, le Domaine du Peyron

D’abord un peu d’histoire pour remettre le parc dans son contexte. La propriété fût achetée en 1775 par un Mr Fournat, et elle est restée depuis dans la même famille. De 1864 à 1898, c’est Louis Fournat qui y habite. Il a fait des études d’ingénieur agronome et est nommé Inspecteur de l’agriculture. Il est à l’affut de toutes les nouveautés techniques et horticoles comme en témoigne la diversité de sa bibliothèque.  Il a lui-même travaillé à la sélection de variété de vigne résistante au phylloxera, un amandier porte son nom (Fournat de Brézenaud).

            Nous avons toutes les raisons de penser que c’est lui qui va planter l’essentiel  des arbres qui trônent actuellement dans le parc. A sa mort c’est un métayer puis des fermiers qui s’occuperont des terres.

            Depuis 1993, c’est mon conjoint (arrière-arrière petit fils de Louis) et moi-même qui avons repris l’exploitation. Après la tempête de Décembre 1999 durant laquelle une cinquantaine d’arbres furent couchés, essentiellement des cèdres, mais aussi des ifs, chênes, platanes…  (nous avons alors pu les dater en comptant les cernes et avons constaté qu’ils avaient environ 150 ans), puis une expropriation avec abattage de tout le fond de parc pour faire le contournement du village, j’ai décidé de faire un inventaire des survivants.

            Étant néophyte sur le sujet, c’est grâce à internet que j’ai pu glaner des informations. J’ai découvert votre blog qui m’a beaucoup aidé et aujourd’hui je voulais vous présenter mes découvertes et faire appel à vous pour corriger mes erreurs, m’apporter des précisions, des conseils…

            Tout d’abord, voici je crois le roi du domaine par son élégance, sa rareté, sa circonférence de 4m70, sa hauteur : 25m. Un Quercus robur fastigiata. Il a un « petit » frère de 3m20 de circonférence et 24m de hauteur.(première photo et ci-dessous).

Sur le plan de la rareté, il me semble avoir trouvé une perle : Un frêne à fleur (Fraxinus ornus). J’ai trouvé dans la littérature que sa durée de vie ne dépassée pas les 100ans, or si mes hypothèses sont correctes celui ci devrait avoir plus de 150 ans. Il est très difficile de le mesurer car plusieurs troncs partent d’une base (4m). J’ai trouvé 2m80 à 1m30 du sol.

Il y a aussi 3 beaux spécimens de platane oriental  dont le plus gros a une circonférence de 4m80 (4m et 3m30 pour les autres) et un hauteur de 33m. Pour l’anecdote, le plus petit se trouve dans la cour et mon beau père voulait s’en débarrasser, aussi pendant 50 ans il l’a arrosé avec l’huile de vidange des tracteurs. Cela ne l’a pas beaucoup affecté ! J’ai une photo de cet arbre daté d’il y a 100 ans et il a déjà une taille honorable.

Viennent ensuite un séquoia (c : 5m30 h : 25m mais il a reçu la foudre dans les années 70 et a refait une pointe sur une moitié de tronc), un if (1)(2) (2m70 avant la séparation en 2 troncs), un tulipier (qui a aussi reçu la foudre dans les même années. C: 2m40 h :15m), un cèdre du Liban   (c :3m40 h :23m)

En parlant de foudre, un Douglas à reçu la foudre en 1997, sa pointe est morte et il a choisi d’allonger ses branches basses qui mesurent maintenant plus de 10m et reposent sur le sol. Sa circonférence est de 3m90 pour 34m de hauteur.

J’allais oublier mon févier d’Amérique (c :2.80m h :20m)

Et pour terminer, un houx de circonférence 2m10. Il était en pleine santé jusqu’en 2003, année de la canicule. Depuis il dépéri chaque année. J’ai une photo du début XXème sur laquelle il apparaît déjà très haut, et aussi un buis qui a beaucoup souffert des attaques de la chenille malgré un traitement au B.T. Je pense qu’il va repartir au printemps car de petites feuilles apparaissent mais il faudra que je le surveille de près.

Je précise que le parc est situé en Ardèche, prés d’Annonay.

            J’espère que ma présentation vous à plu et que j’aurai de nombreux retours. Je suis bien sûr à votre disposition pour une visite guidée contact via le site internet :  Domaine du Peyron.

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21 réflexions sur « Les arbres du Domaine du Peyron, Quintenas, Ardèche »

  1. Super la présentation. Quelle chance que d’avoir un si grand espace, planté de beaux arbres. Il faut renouveler, en en mettant de nouveaux, car on ne sait jamais. Et il faut tellement de temps pour faire un bel arbre.

    • Merci, oui j’ai de la chance! et j’essaye de planter aussi quelques essences, mais ce n’est pas moi qui les verrais à maturité!

  2. Quelle belle initiative, d’abord d’avoir fait l’inventaire des pépites arboricoles de votre parc, puis de nous les faire partager sur le site des Têtards…
    J’en connais au moins 2 qui seraient ravis d’en faire le tour avec vous en vous donnant plein de renseignements.
    ça fait « un peu » loin de chez nous (pour Yves Maccagno) mais Le Castor Masqué lui est juste en face…(ou presque). De toute façon il aime bien faire des détours pour se mettre de nouveaux arbres sous la dent 😉
    Merci pour le partage et bonne continuation dans la conservation de ce beau patrimoine.

  3. On ne peut effectivement que vous féliciter de protéger vos arbres.
    La présentation de votre chêne fastigié enrichi le nombre de variétés des Quercus, car comme vous m’indiquer, il n’y en a que très peu dans les inventaires.
    En Bretagne le plus gros et l’un des seuls, a à peu près le même gabarit, par contre sa vigueur est bien moindre, il est en descente de cime…
    Il serait intéressant d’avoir d’autres références…

  4. Félicitations pour l’entretien et la mise en valeur de ce bel héritage arboricole.
    🙂 🙂 🙂
    Ce chêne fastigié est véritablement la pièce maitresse de votre parc arboré, je n’en connais pas d’équivalent. Il est probablement l’un des plus beaux Quercus ardéchois.
    Comme le dis Pat’, je serais enchanté de lui rendre une petite visite pour l’admirer au milieu de son parc… et non pas pour lui grignoter un peu d’écorce au pied (même si c’est tentant !) 😉

    • C’est avec plaisir que je vous ferais visiter le parc. C’est quand vous voulez. j’ai cru comprendre que vous n’habitiez pas très loin!

      • Il semble assez âgé, mais il montre des signes de dépérissement. Les extrémités des cimes sont mortes, et il y a de nombreux rejets à la base, signe d’un dérèglement physiologique. Il faudrait que j’aille le revoir, afin de voir son évolution…
        Le votre respire la santé !

  5. Très bel exemplaire breton !
    Surprenant qu’il présente déjà des signes de dépérissement.
    Cette variété horticole serait-elle moins longévive ?

  6. A noter aussi un joli chêne fastigié (ou chêne pyramidale) dans l’enceinte de l’Abbaye de l’Escaladieu (propriété du Conseil Général, accès libre aux heures d’ouverture et payante) dans les Hautes Pyrénées. Il mesurait 6m de circonférence en 2009. Il est considéré comme l’un des plus beaux arbres de ce département.
    Il avait fait l’objet d’un article sur le blog du Krapoarboricole :
    https://krapooarboricole.wordpress.com/2009/08/26/chene-de-labbaye-de-lescalieu-bonnemazon-hautes-pyrenees/

  7. Dans le nord-Est de la France les chênes pédonculés fastigiés ne sont pas rares.
    En Alsace, on en trouve d’assez grands centenaires dans la région d’Obernai dans le parc municipal et au domaine de la Léonardsau.

    • bonjour,
      Je suis surprise par l’age de plus de 500 ans donné à ce chêne qui n’a pourtant pas un tour de taille très important; d’autres plus imposant sont plutôt daté de 150 ou 200 ans. Pouvez vous me donner une explication?

      • J’avais omis de vous répondre… Concernant la détermination de l’âge d’un arbre, on ne peut se fier à la seule circonférence.
        En effet, même si cela peut être un bon indicateur, la croissance d’une essence d’arbre varie de façon importante selon la nature du sol, l’exposition, le climat, la génétique… D’autre part, généralement, avec l’âge l’accroissement diminue.
        Un gros arbre n’est donc pas forcément vieux, à l’inverse un arbre malingre n’est pas forcément jeune!
        Donc pour dater un arbre, il faut se baser sur plusieurs critères, il faut essayer d’évaluer sa croissance moyenne (au moins pour les dernières décennies), trouver des éléments historiques, évaluer à quel stade de développement il se trouve, etc…
        Cela n’a rien d’une science exacte!

  8. Bonjour à tous, je vous fait par de ma déception car aucun des arbres que j’avais soumis pour la labellisation arbre remarquable n’a été retenu. Je pensais pourtant que le chêne avait ses chances à la vue de vos commentaire. Je suis d’autant surprise qu’il n’y a qu’un seul arbre labellisé dans toute l’Ardèche. Il m’a été expliqué que la circonférence du chêne n’était pas assez grande mais peut on comparer sous nos climats avec des arbres du nord de la France qui ont de l’eau à volonté? qu’en pensez vous?

    • Bonjour, je comprends votre déception. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne soient pas remarquables à différents titres et notamment au niveau du département et de la région.
      Le label Arbres Remarquables de France, essaie de se placer au niveau national dans ses critères. Ce qui fait qu’il y a de nombreux arbres classés localement remarquables, et reconnu comme tel par l’association (la base de données comprend plus milliers d’arbres) mais dont les caractéristiques ne leur permettent pas d’être labellisé.
      À titre de comparaison, en Bretagne nous environ 500 arbres classés comme remarquables, mais un nombre important n’obtiendrait pas le label.

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