L’arboretum de la Jonchère-Saint-Maurice

Partie II – Les olympiades des géants

Pour faire suite à la partie I qui traitait de l’histoire de l’arboretum ainsi que des principaux arbres remarquables, focalisons-nous maintenant sur un panel d’arbres qui revendiquent pas moins de 7 places dans le top 10 des plus hauts arbres de France.

Il n’y a pas si longtemps que les records de hauteurs intéressent les Français. Peut-être est-ce dû à nos méthodes de communication qui favorisent la curiosité, l’échange d’informations précises et ciblées mais aussi à la prise de conscience de notre environnement. Néanmoins, cela ne fait pas si longtemps que les arbres les plus hauts de France ont atteint leur grandeur actuelle. Notons d’ailleurs que les records sont essentiellement détenus par une seule essence exotique qu’est le sapin de Douglas (Pseudotsuga menzesii), abondamment planté pour l’exploitation de son bois.

Il y a une vingtaine d’années, des services de l’ONF, en croisant leurs données, ont constaté que quelques douglas français dépassaient les 50 mètres de haut, certains approchant même les 60 mètres (cf . Dernières nouvelles des géants de Lorraine et d’Alsace). Ces nouvelles flèches détrônèrent ainsi les plus hauts arbres du territoire qu’étaient, à l’origine, des sapins et des épicéas. On pensait alors que le douglas, dignement représenté en France, à RENAISON, dans la Loire, par un spécimen de 66 mètres de hauteur, s’imposerait clairement comme ambassadeur référent pour atteindre des records de hauteur, mais c’était sans compter sur une autre essence exotique qui va remettre l’église au centre du village.

Les nouveaux géants

Une petite mise au point s’impose avant de poursuivre. L’arbre reconnu le plus haut du monde est un séquoia à feuilles d’if (Sequoia sempervirens) et non un sapin de douglas ! En effet, en France, aucun séquoia n’avait encore inquiété les imprenables douglas. D’un autre côté, la population du premier, qui n’a jamais vraiment intéressé les forestiers, est infime comparée au dernier. Il y avait donc très peu de chances qu’un rare séquoia rebatte les cartes du jeu. C’est pourtant ce qui va se produire, avec la découverte d’un peuplement vertigineux au cœur de l’arboretum.

Les séquoias à feuilles d’if

Arrivé à l’étang, impossible de rater ces géants dont les cimes se reflètent dans le miroir d’eau. D’abord, on aperçoit le séquoia géant dont nous avons parlé dans la partie I, et, juste derrière, on peut accéder à une fosse traversée par le filet d’eau qui s’écoule de l’étang. C’est à cet endroit que poussent pas moins de 16 séquoias à feuilles d’if qui auraient été plantés en 1888, faisant ainsi partie des plus anciens arbres du site.

L’endroit est idyllique. Nos pas s’enfoncent dans un agréable matelas de feuilles mortes duquel jaillissent d’immenses troncs rougeâtres légèrement courbés. Au pied des colosses, on peut admirer des arbustes de collections mis en valeur par la lumière tamisée, filtrée par les hautes branches des géants.

Ici, le temps s’arrête complètement, mais n’oublions pas l’objectif premier de la visite : les mesures !

Pour effectuer celles-ci, j’ai utilisé mon drone équipé d’un altimètre à pression barométrique qui, selon mes propres tests, donne des résultats précis au mètre près (voir méthode ici). Mais afin d’obtenir la meilleure fiabilité possible, mes mesures ont été comparées et croisées avec celles réalisées par le dendromètre vertex du technicien forestier en charge du site. A noter que de petits écarts ont été constatés, mais très rarement supérieurs au mètre.

Trêve de suspense, voici les mesures obtenues :

Verdict : 61m deux fois, 62.2m et 63 mètres.

Ce peuplement compterait donc les plus hauts séquoias d’Europe mesurés à ce jour !

Tous les paramètres sont réunis pour cette performance. L’eau qui ruisselle, un sol en pente bien drainé, la concurrence pour la photosynthèse (effet de groupe), un climat assez doux, et une pluviométrie élevée (1023 mm de moyenne par an) ne peuvent que contribuer à l’excellent état sanitaire de ces séquoias. Si quatre arbres du groupe se démarquent, les autres ne sont pas ridicules, affichant des hauteurs plus ou moins comprises entre 45 et 56m. A noter qu’ici, les plus hauts sont aussi les plus gros :

Circonférence du tronc Hauteur
Sujet Nord-Ouest 5m58 à 1m50 du sol 63m
Sujet Est 4m39 à 1m50 du sol 62m20
Sujet Ouest
5m10 à 1m50 du sol 61m
Sujet Centre3m72 à 1m50 du sol61m

Puis, dans le classement des plus hauts arbres de France, ces séquoias prennent donc les 7èmes places ex-aequo, la 5ème place et pour finir, avec 63 mètres, le plus grand du groupe décroche la médaille de bronze !

Ceux qui suivent de près ce classement savent qu’après le champion de France de 66m de haut, aucun arbre n’avait été recensé au dessus de 62m50. Or, si le séquoia à feuilles d’if de l’arboretum décroche la médaille de bronze, qui diable peut donc emporter la médaille d’argent ? Réponse, un peu plus loin, dans la partie nord de l’arboretum, à 350 mètres des séquoias !

Les douglas

Jamais un séquoia n’avait autant inquiété un sapin de douglas pour le titre de champion national. A deux doigts d’atteindre la médaille d’argent, voilà qu’un autre douglas le précède ! Remontons le ruisseau qui alimente l’étang pour découvrir un trio vertigineux qui profite peu ou prou des mêmes conditions de croissance que les séquoias en contrebas. Leurs troncs grisâtres sont bien moins gros, surtout pour celui du milieu qui ressemble plutôt à une brindille dans l’alignement, comme compressé par les deux autres. Pour autant, ces trois douglas, du même âge que les séquoias, (133 ans en 2021) affichent un très bon état sanitaire.


Sans plus attendre, toujours obtenues par croisement de résultats entre un altimètre de drone et un dendromètre, voici les mesures, :

Circonférence du tronc Hauteur
Sujet Ouest4m43 à 1m30 du sol 64m10
Sujet centre 2m88 à 1m30 du sol 61m50
Sujet Est3m74 à 1m30 du sol 60m50

Le champion français de Renaison vient de trouver un nouveau challenger qui catapulte sa cime à plus de 64m de haut ! Ce dernier garde tout de même un écart raisonnable avec plusieurs mètres de différence. Ci dessous, une image aérienne nous montre les cimes du trio plus en détail.

A noter que, parmi de nombreux autres douglas au sein de l’arboretum, il y a lieu de signaler deux sujets présents dans la partie Est qui culmineraient à 59m et 58.5m ainsi que quatre autres oscillant entre 51.3m et 53.5m (mesure ONF 2017 – méthode inconnue).

Mentions honorables

En hauteur, d’autres arbres ont tenté d’établir des records et certains semblent y être parvenus, comme un rare tsuga de Californie (Tsuga heterophylla) de 51m de haut qui, après avoir pris la foudre, a lentement dépéri donnant lieu à un abattage inéluctable en 2019. Quel dommage, il était probablement le plus haut sujet de son espèce en France !

Citons aussi un sapin de Vancouver (Abies grandis) de 53m de haut et 3.55m de circonférence, mort, puis abattu en juin 2020 en raison d’un dépérissement, ou encore un groupe de cyprès chauves dont le plus haut atteint 40.5m de hauteur pour 2m57 de circonférence, encore en vie (!) mais atteint de nécroses.

Beaucoup d’autres arbres atteignent des hauteurs importantes, mais terminons cette liste par un autre groupe de séquoias géants en pleine forme qui va faire pâlir, à son tour, le champion de France en titre dans la forêt de Ribeauvillé (Haut-Rhin) qui dépasse les 58 mètres.

Les séquoias géants

Comme vous pouvez le voir, c’est une sorte de cépée et il est difficile de savoir s’il s’agît d’un seul arbre divisé, ou de trois arbres collés. Juste à côté, un autre individu plutôt maigrichon est indubitablement indépendant mais en France, pour une raison que j’ignore, les séquoias géants apparaissent très rarement sous cette forme. En revanche, c’est une architecture très courante chez le séquoia à feuilles d’if qui est capable de créer des rejets de souches.

Et c’est parti pour les mesures (uniquement au drone cette fois) :

Circonférence du tronc Hauteur
Cépée10m81 à 1m du sol56m
Sujet isolé 3.8m – 4m à 1m50 du sol55m

Quand je vous disais que le plus gros séquoia présenté dans la Partie I était le plus riquiqui avec ses 53m, maintenant vous comprenez pourquoi. Là aussi, toutes les conditions sont réunies pour expliquer cette croissance. Sur la photo aérienne ci-dessous montrant la cime des trois plus hauts troncs, on y devine de nombreuses grappes de cônes perchées à 56 mètres au dessus du sol !

Palmarès des plus hauts arbres de France

Vous l’aurez compris, les arbres présentés dans cette seconde partie entrent au panthéon des plus hauts arbres de France. Pour en savoir davantage sur ce qui existe dans l’hexagone, voici un comparatif visuel des champions (Cliquer sur l’image pour agrandir).

Les arbres présentés ci-dessus ont été croqués par mes soins à l’aide des photos et informations disponibles. Cependant, leur forme n’est pas toujours exhaustive dans le sens où il est délicat de représenter un arbre dans son ensemble avec des photos prises du pied par exemple. De plus, les mesures de hauteur figurant dans ce comparatif sont parfois anciennes, il est donc fort probable que certains arbres aient grandi depuis leur dernière mesure, d’où la sensibilité de comparer des arbres mesurés avec, parfois, une dizaine d’année d’écarts.

Quel avenir pour l’arboretum ?

Une question se pose après cette promenade : quelle taille les plus hauts arbres de l’arboretum atteindront-ils dans les 30, 50, voire 100 prochaines années ? Des prises de mesures dans le passé montrent que tous les arbres ont régulièrement grandi jusqu’ici, alors pourquoi s’arrêteraient-ils un jour ? Dépasseront-ils les 100 mètres de hauteur ou ont-ils d’ores et déjà atteint leurs limites ?

L’avenir nous le dira. Ils devront composer, comme bien des générations d’arbres avant eux, avec un changement climatique majeur dont les effets sont déjà visibles en France sur les forêts d’Epicéas, mais aussi dans l’arboretum sur les tsugas et les sapins de Vancouver qui souffrent terriblement.

Heureusement, un gardien bienveillant surveille de près l’évolution de ces géants. Technicien forestier territorial et guide à l’ONF et tout récemment responsable du site, Vincent PAGES est bien décidé à faire connaître ce site exceptionnel qui attends l’obtention de la précieuse protection « site classé » s’appuyant sur les critères suivants : paysager, historique, scientifique, hydrologique et pittoresque. En plus des animations scolaires et des visites pendant les vacances, un guide sous forme d’application mobile dédié à l’arboretum est en cours d’élaboration et est d’ores et déjà prévu pour le début de cette année.

Autant vous dire qu’à l’arboretum, ça va bouger et c’est une très bonne chose car ce patrimoine arboré exceptionnel mérite une mise en valeur à la hauteur des merveilles qu’il recèle.

PS : Toutes ces mesures peuvent donner le tournis, Vincent et moi les premiers, et certains connaisseurs resteront sans doute dubitatifs concernant cette avalanche de records. C’est pourquoi Treeriders, une équipe de grimpeurs d’arbres chevronnés, ont pour projet d’intervenir au mois de mars 2021 au sein de l’arboretum afin de vérifier et confirmer (espérons-le) les records dévoilés dans cet article en escaladant les plus hauts arbres de l’arboretum, afin d’établir des mesures par chute de bande métrée depuis les cimes. Il s’agît, pour le moment, de la méthode de mesure la plus fiable qui soit pour les arbres.


Remerciements

  • Merci à Vincent PAGES, pour ses précieuses informations, notamment sur les mesures, pour son écoute et sa gentillesse.
  • Merci à Tristan MEUDIC, à Mickaël JEZEGOU et au célèbre Castor Masqué, tous grands chercheurs d’arbres, pour leurs précieuses informations qui m’ont permis de réaliser le comparatif des plus hauts arbres de France.
  • Merci à Victor PERUCHON de m’avoir fait découvrir ce site extraordinaire.
  • Merci à Martine ROUQUAT pour la relecture et la mise en forme de l’écriture de l’article
  • Merci à vous, chers lecteurs, d’avoir lu cet article jusqu’au bout 😉

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23 réflexions sur « L’arboretum de la Jonchère-Saint-Maurice »

  1. Tout ça donne le vertige ! Ce site est vraiment exceptionnel ! C’est décidé, je vais me rendre sur ce site dans le mois qui vient afin de corroborer (et homologuer ?) toutes ces mesures avec mon télémètre laser Nikon Forestry Pro.
    Je me suis permis de pré-enregistrer certaines de ces mesures sur Monumentaltrees ; à vous de vérifier, compléter ou corriger dès que vous pourrez. J’ai laissé neutres les fenêtres concernant surtout les auteurs des mesures et aussi les méthodes de mesure. Pour le séquoia géant de 56 m, l’emplacement sur la carte est à vérifier ; à part ça, j’ai tout laissé comme c’était déjà, j’ai juste complété en inscrivant les mesures trouvées dans vos deux articles, car aurelien86 ne les avait pas reportées. Il ne faut pas hésiter à les mentionner, même si elles sont provisoires, et même si la méthode de mesure n’est pas connue.

    • Merci pour ton commentaire Dominique (je me permets de te tutoyer ^^). C’est top si tu peux nous offrir de nouveaux points de comparaison au niveau des mesures en te rendant à la Jonchère !

      Pour ce qui est de l’inscription des hauteurs sur A.M., je voulais attendre une mesure par chute de corde pour rendre les mesures 100% crédibles aux yeux du monde. La raison est qu’après avoir inscrit le séquoia à feuilles d’if de 63m de haut il y a quelques mois sur AM, j’ai ressenti beaucoup de méfiance dans les commentaires des autres chasseurs d’arbres étrangers à l’égard de cette mesure surprenante. Il est vrai que la méthode utilisée, le drone, était une méthode de mesure insensée et inconnue (Pour dire : j’ai demandé au modérateur du site d’ajouter « mesure au drone » comme nouvelle méthode de mesure, ce qui a été accepté). Du coup, avant de dévoiler d’autres arbres mesurés au drone, je trouvais plus raisonnable d’attendre des mesures par grimpage, plus rassurantes.

      Mais dans le sens où tu as inscrit les mesures anonymement et sans détails supplémentaires, il n’y a pas de soucis, surtout si ça peut servir de repères pour d’autres chasseurs d’arbres.

  2. Bravo pour ce magnifique article
    Je connais cet arboretum depuis 5 où 6 ans et avait indiqué à Dominique (DBZT) sur monumental trees qu’il y avait des arbres records en nombre dans cet écrin de verdure.
    Espérons que le site soit en effet intégralement protégé voir étendu dans les années qui viennent
    Et merci mille fois pour votre contribution à la découverte et la protection des merveilles végétales qui nous entourent.
    Laurent

    • Merci pour votre commentaire Laurent. C’est un plaisir de partager ces merveilles végétales qui, je l’espère au moins autant que vous, feront l’objet de toutes les attentions à l’avenir.

      • Je voudrais préciser aussi qu’il y a quelques années il y avait de très hauts Tsugas heterophila qui ont beaucoup souffert lors des derniers episodes de canicule.
        Il y a deux ans ils avaient séchés au niveau de la cimes, L’année dernière ils avaient été coupés ce qui m’a beaucoup attristé.
        La plupart ont disparu, en cherchant bien,je dois avoir quelques photos d’avant…

        • Oui Laurent, en effet de nombreux tsugas ont disparu de l’arboretum en deux ans. Les descentes de cimes ont été les signes avan-coureurs.
          Si vous avez des photos, vous pourrez les ajouter sur Arbres monumentaux.com. je vais ajouter l’arbre d’ici peu.

  3. Wahouuu quelle concentration d’arbres géants, hallucinant… absolument vertigineux !!!
    Le site est incroyable, merci de nous l’avoir fait découvrir 🙂 🙂 🙂 et tes photos au drone sont comme d’habitude absolument magiques, c’est vraiment la Aurélien-Touch 😉

    D’un seul coup tu ajoutes 7 nouveaux arbres de plus de 60m !
    C’est fou, désormais les 2/3 des arbres de plus de 60m en France se trouvent dans cet arboretum…
    Le déplacement de la célèbre équipe Treeriders apportera une touche de notoriété au peuplement et permettra d’accepter sans contestation possible ces nouvelles références (bien que je sais déjà qu’il n’y a aucune contestation possible avec le sérieux des données que tu annonces 😉 )
    On pourrait aussi envisager une demande de labellisation comme « Ensemble arboré remarquable de France » auprès de l’association ARBRES, ce serait amplement justifié et mérité

    Je suis heureux de découvrir pour la 1ère fois en France une telle hauteur sur du Tsuga. Une hauteur digne de cette espèce réputée pour son gigantisme et tellement rare en France. Quel dommage que ce sujet ait disparu. Il faudrait tout de même l’inscrire pour mémoire sur le site Arbres monumentaux.

    Et du côté des Épicéas de Sitka ? Rien à signaler ? Je suppose qu’ils devaient être présents dans l’arboretum (l’espèce est tellement fréquente en reboisement dans le Limousin), peut-être ont-ils été renversés par la tempête de 99 ??

    Je suis surpris également d’apprendre que même dans le Limousin, les sapins de Vancouver n’ont pas résisté aux sécheresses des dernières années… Quel dommage, c’était bien l’une des rares essences à pouvoir concurrencer le douglas en terme de vitesse de croissance…

    Est-ce que l’on trouve des essences autochtones (épicéa, sapin pectiné, pin sylvestre…) dans l’arboretum pour avoir des éléments de comparaison ?
    Aucun feuillus géants non plus ? Hêtre, Tulipier, Platane…

    Géniale ta frise présentant les silhouettes côte à côte, ça aussi c’est devenu ta spécialité 🙂
    Allez, juste un petit regret, celui de ne pas voir apparaitre sur ta frise, mon arbre préféré, mon chouchou, Hypérion ardéchois, le sempervirens de Vals les Bains en Ardèche. Il est désormais trop petit pour être dans ta sélection ? Je suis passé le revoir en novembre dernier, il a passé la côte des 10m de tour et sa hauteur est désormais de 54m (variable de 53,25m à 54,75m selon l’angle de visée car la cime penche). Des employés municipaux se sont approchés de moi pendant que je faisais les mesures et m’ont demandé : « Vous êtes venus voir le plus grand arbre d’Europe ? »… je n’ai pas voulu les décevoir et je leur ai répondu « Oui, il est tellement haut que l’on ne pourra bientôt plus voir la cime ! » 😉

    • Merci Castor pour ton commentaire. Oui ces records semblent complètement dingues. Comme tu as pu le voir dans cette seconde partie, j’ai porté plus d’attention aux méthodes de mesures employées pour l’extraction des hauteurs. Cela dit, j’attends moi aussi avec impatience l’intervention de l’équipe Treeriders pour des mesures incontestables.

      Pour le Label A.R.B.R.E.S., Vincent sait que l’arboretum peut prétendre au prestigieux Label E.A.R (Ensemble Arboré Remarquable) et ce serait un joli coup de com’ pour le site. A voir.

      Pour les tsugas, il n’en reste plus beaucoup malheureusement au sein de l’arboretum. Mais promis, j’inscrirait à titre posthume le sujet de 52m de haut. Il me semble qu’il en existe qui frôlent les 100m de haut dans leur milieu d’origine ! Je crains que l’espèce soit devenue inadaptée à notre climat et que de nouveaux recors seront bien difficiles à atteindre.

      Concernant l’épicéa de Sitka dans l’arboretum, il y en a qui frôlent les 40m selon les données de Vincent, mais ils sont beaucoup plus jeunes (environ 60 ans), donc il n’ont probablement pas encore atteint leur potentiel. Peut-être qu’il en existait des plus âgés que la tempête Martin a balayé en 1999.

      Le sapin de Vancouver avait, quant à lui, un beau potentiel, surtout quand on voit ceux du massif de l’Aigoual qui d’après nos sources, dépassaient les 60 mètres avant leur abattage. Vincent saurait mieux que moi vous expliquer la raison de leur déclin au sein de l’arboretum, mais je peux vous dire que c’est un phénomène très récent et que les fortes chaleurs estivales n’y sont pas étrangères. Mais avec un maximum de 53m de haut, le sapin de Vancouver s’était quand même déjà bien fait distancer par les douglas et les séquoias. Je pense que comme le tsuga, cette essence va rencontrer des difficultés à exploser des records sous notre climat.

      Pour les autres essences, en feuillus notamment, il y a un hêtre pourpre de 38,7 mètres de hauteur (à vérifier), un chêne hétérophylle de 36m, mais pas de platanes ni de tulipiers de Virginie apparemment. En fait, il faut avouer que le site regorge de conifères géants, mais bien peu de feuillus remarquables sont à signaler.

      En ce qui concerne le comparatif, en effet, le magnifique séquoia « Hyperion ardéchois » a beaucoup de « monde » devant lui, mais je peux faire une extension s’il faut 😉 après tout, s’il est considéré comme le plus haut d’Europe par les employés municipaux, alors il mérite sa place !

  4. Wow, incroyable ces records qui tombent à une cadence effrénée !
    Il étonnant que ce site soit relativement passé inaperçu jusqu’ici. C’est un peu comme lorsque tu trouves un chêne monstrueux à deux pas de chez toi, ça paraît peu probable, mais finalement ça peu arriver !
    Concernant la mesure des cryptomerias, compte tenu que tes mesures sont relativement proches de celles de l’agent de l’ONF, on peu les considérer comme fiables, de ce fait les cryptomerias sont vraiment exceptionnels.
    Moi qui m’étonnerait devant des arbres de 45m, ton article me fait relativiser.
    Enfin bravo pour la qualité de la rédaction de ton article. Tes vues aériennes et ton ‘graphique’ des géants sont un vrai plus!
    Concernant Hypérion, s’il n’est pas au classement des plus hauts, il pourrait bien être dans la catégorie des plus volumineux !

    • Merci Yannick pour ton commentaire.
      Oui j’étais aussi étonné que toi que ce site soit resté discret si longtemps. Remarque toi, tu as l’habitude de tomber sur des chênes colosses récemment 😉
      Pour les cryptomerias, je n’en ai mesuré aucune au drone, il s’agit uniquement des mesures délivrées par l’ONF. Vincent est en train de les refaire pour vérifier si elles sont correctes. Je vous tiendrai informé.
      Merci pour tes compliments , c’est très gentil. je dois beaucoup à ceux qui m’ont aidé que je remercie encore, tant pour la rédaction que pour les données des plus hauts arbres de France.

  5. Et bien tout d’abord, un grand bravo pour ce travail complet de présentation, il ne doit pas manquer grand chose !!

    Sans aucun doute un site remarquable par cette diversité de conifères géants.

    (j’avais pas vu ton message sur monumental trees ;-), j’y réponds en parti ici)

    Je tiens à mentionner au passage que tu pourras ajouter au comparatif des extrêmes un Douglas qui est longtemps passé inaperçu et que j’ai découvert il y a quelques mois. Il se trouve non loin d’un spot en Moselle-est où j’avais par le passé déjà observé un fort potentiel. Quand le jour j j’ai compris que c’était à peine 250 m plus loin dans une autre reculée j’étais sidéré. 20 à 25 Douglas formant un petit peuplement dense dont la hauteur moyenne est de 58 à 59 m. La position nord, nord-est et la présence d’une colline bouchant la vue sud a dû fortement joué sur de telles croissances. La période de plantation se situe vers 1872 et je dois dire que sans la volonté du club vosgien de faire un circuit des arbres remarquables je n’aurai peut-être jamais vu ce site.

    La preuve en image :
    https://www.monumentaltrees.com/fr/fra/moselle/haspelschiedt/5680_foretaunordduvillage/49133/

    On tient le record tout confondu de la moitié nord du pays ! 😉

  6. Bonjour à tous,
    Oui, l’exposition explique la présence de ces spots très isolés. Pour ce qui est de la moitié sud aussi. Le seul site à douglas géants du secteur Pyrénées-Gascogne dont je m’occupe est un fond de combe cerné de montagnes, très hautes au sud, moyennement hautes à l’est et peu élevées à l’ouest ; la lumière vient donc du nord et un peu de l’ouest, et un gave arrose le tout. D’où des records de hauteur : 56,4 m, 55 m et deux de 54 m pour les douglas, exceptionnel pour cette région au climat doux. D’ailleurs, ça va faire 2 ans que je n’y suis pas retourné et au rythme où ils poussent (50 cm/an) ces arbres doivent aujourd’hui taquiner les 57-58 m. Sans parler des épicéas (47,3 m, aujourd’hui peut-être 49 m ?) et des mélèzes (44,1 m), tous deux records de France…

    • Je ne peux pas être exact à 100% sur des données concernant le mélèze d’Europe, mais sur le même site j’en ai mesuré un qui approchait les 50 m (difficulté d’accès en versant et mauvaise visibilité en pied d’arbre. J’essayerai d’avoir plus de données concernant ces résineux dans les mois à venir.

      • Oui, j’ai aussi entendu parler d’un record historique de 55 m pour cette espèce en, France, mais j’ignore où il se situait et comment il a été mesuré. J’ai téléphoné à Vincent Pagès aujourd’hui ; je me rendrai entre le 17 et le 20 mars à l’arboretum car il a prévu un grand rassemblement dendrologique et il m’a invité à m’y joindre. J’ajouterai le mélèze en question à mes mesures. Merci pour le tuyau !
        PS : le record mondial actuel est de 53,8 m (Schlitz, Allemagne, 2014) ; il convient cependant de savoir si le mélèze de La Jonchère est un Larix decidua ou un Larix occidentalis (record 58,5 m)…

        • Salut DBZT, Je crois que Sisley a mesuré un mélèze proche de 50m à Haspelschiedt et non à La Jonchère-Saint-Maurice. A ma connaissance, il n’y a pas de mélèze de cette taille là dans l’arboretum.
          On se croisera peut-être entre le 17 et 20 mars si tu viens aider aux mesures 😉

      • Oui, je confirme qu’il ne s’agit pas de la Jonchère mais la mesure a été faite en Lorraine. Je ne suis pas sûr de l’espèce, peut-être qu’il s’agit d’un hybride.

  7. @Sisley : Merci pour tes messages. Effectivement, tu viens de découvrir un arbre hors norme qui vient de décrocher la médaille de bronze : un Douglas de 63m50 de haut !
    Bravo à toi, je ne pensais pas devoir remettre à jour le comparatif si vite ! Mais tant mieux, les records sont faits pour être battus 😉 à quand un article dédié sur le blog ?

    • Et oui, la course est lancée.
      Et dire que j’étais sur place au début pour mesurer un chêne et voir des résineux marqués qui se sont révélés être des thuyas mais sans grand intérêt.
      Effectivement il faudra que j’officialise l’évènement avec du concret car jusqu’à présent il n’y a pas beaucoup d’infos qui couvrent cette zone.

      Bonnes mesures à toutes et à tous !

    • Merci pour le lien de cet article de presse qui retranscrit bien le caractère exceptionnel du site. Par contre, quelle déception de ne voir citer à aucun moment le nom d’Aurélien et un lien vers l’article du blog 🙁

    • Bonjour Alain,

      Merci pour votre partage. On voit que les mesures de Treeriders ont un écart avec celles que Vincent, le responsable ONF de l’arboretum et moi même avons faits début 2020.
      Étant sur place lors de mesures, je peux témoigner de la précision des mesures de l’association de grimpeurs.

      @ Castor : Ne t’en fais pas pour mon nom qui n’est pas cité 🙂 Ce qui compte, c’est que cet article qui remplit son rôle essentiel : mettre en valeur le patrimoine arboré exceptionnel de ce lieu.

  8. Les journaux, on le sait, sont à la recherche du sensationnel, et évidemment les Treeriders ont fait le  »buzz » lors de ces journées, tout comme l’ONF qui les organisait. Concernant les mesures  »autres » (celles d’Aurélien et les miennes), effectivement pas un mot, mais avec les journalistes on n’a pas affaire à des spécialistes ; inutile de se formaliser. Moi non plus je n’ai pas été cité, même si 3 de mes mesures figurent dans l’article. Entre nous, par contre, les mesures de Vincent Pagès, d’Aurélien, des Treeriders et de moi-même diffèrent quelque peu. Assez peu à vrai dire. Mes mesures au télémètre Nikon Forestry Pro (méthode Sine 2 points) sont les suivantes : sequoia sempervirens (les 2 plus hauts) 63 m, 62,6 m et 62,2 m ; cyprès de Lawson 43,1 m ; cryptomeria japonica 45 m ; épicéa de Sitka 43,6 m ; sequoia géant 57 m (circonférence 10,37 m à 1 m du sol, puis séparation en 2 troncs, le plus gros de 6 m à 1,40 m du sol ; douglas 62,8 m ; thuya géant 44,7 m (un autre que celui qu’ont mesuré les Treeriders) ; cyprès chauve 38 m ; calocèdre 47,6 m ; sapin de Vancouver 45 m ; sapin de Nordmann 42,8 m ; cèdre bleu de l’Atlas 40,1 m.

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