« Les Sept Frères de Gospinal », Belgique

Petit détour en Belgique avec Renaud!
Aux portes des Hautes-Fagnes, au détour de la route qui relie Jalhay à Solwaster, se dresse la maison des gardes forestiers de Gospinal occupée depuis 1823. Une maison isolée sans histoire mais inséparable du plus gros chêne multi-tronc de Belgique qui se dresse juste en face, communément appelé « Les Sept Frères de Gospinal ».

Situé dans une région très touristique, la cépée est devenue un jalon des promenades en pleine nature. De fait, il n’est pas étonnant que l’arbre soit entouré d’histoires qui le rendent plus intéressant. Ces histoires ne sont évidemment pas étayées mais restent plausibles. On dit ainsi qu’il a été recoupé au XVIIIème siècle et conduit en cépée de sept troncs depuis lors, un chiffre qui ferait référence aux sept « membre des juridiction forestière » dans le « Droit dans les eaux et forêt » (mais je ne trouve aucune mention de ces deux éléments!). On dit aussi que, après la guerre 1870, « le propriétaire de Gospinal » (le garde forestier probablement) recevait sous (ou, selon certaines sources, dans le tronc de) l’arbre les personnes qui venaient le consulter pour des questions juridiques.
En Septembre 1904, les conseils (communaux) de Sart et Jalhay ont organisés une séance officielle pour décider la création d’une route reliant les deux communes. Encore une fois, les sources évoquent tantôt une réunion sous la ramure, tantôt une réunion entre les troncs (bien que difficilement plausible vu l’espace limité).
Une nouvelle étape dans l’histoire de l’arbre arrive le 4 novembre 1987 lorsque la cépée de chêne pédonculé (Quercus robur) est classée comme Arbre remarquable. Cela nous apprend qu’à l’époque, le diamètre relevé est de 724cm; 733cm en 1990; 744cm en 2002 et 26 mètres de haut. Le caractère chaotique de cette croissance vient plus probablement de la difficulté à mesurer au même niveau une telle cépée (d’autant qu’aucune hauteur par rapport au sol n’est indiquée).
Une reconnaissance supplémentaire arrive le 27 février 2012 lorsque l’arbre est classé comme monument et entouré d’une zone de protection comprenant les deux prairies voisines.
Venons en ma visite début de cet automne: j’ai personnellement relevé 767cm à 70cm du sol (hauteur qui m’a parue la plus étroite). L’arbre semble donc continuer la croissance des 3 précédents relevés, d’environ 1cm/an.
Sur les sept troncs, un est mort et les autres sont marqués: presque tous présentent des sillons suite à la perte d’une branche. La main de l’homme est aussi bien visible dans les nombreuses branches coupées nettes et les haubans qui relient les troncs. L’arbre(s) semble(nt) en bonne santé mais les nombreuses blessures profondes m’inquiètent sur la pérennité des différents troncs. Après tout, comme l’indique le panneau d’information à côté de l’arbre: « Agé de plus de 300ans, cet arbre arrive en fin de vie »…
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Une réflexion sur « « Les Sept Frères de Gospinal », Belgique »

  1. Merci Renaud de continuer à nous faire découvrir les richesses arboricoles de la Belgique. 🙂
    La cépée est vraiment gigantesque et très symbolique avec le chiffre 7, que l’on retrouve jusque dans son tour de taille. Avec un tel chêne, forcément les histoires qui lui sont associées finissent par se mélanger et il devient presque impossible de démêler celles qui pourraient être les plus proches de la réalité.

    Le panneau annonçant que l’arbre est en fin de vie est peut-être un peu prématuré, non ? Malgré les blessures sur les troncs, la vue globale de son houppier reste encore bien vert…

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