le Poirier de Fessy (Haute-Savoie)

Castor nous présentait il y a peu l’impressionnant Poirier Isérois de Chapareillan et mentionnait à titre de comparaison (à l’échelle du massif alpin) le « célèbre poirier haut-savoyard de Fessy ». Je m’empresse donc de saisir la perche ainsi tendue pour vous présenter succinctement ladite célébrité.


Après des années passées à parcourir le département pour en inventorier les arbres remarquables je constate que les gros poiriers rencontrés en Haute-Savoie plafonnent aux environs de 3,20/3,30 m de circonférence, ce qui est déjà bien suffisant pour en faire des spécimens remarquables, mais pas assez pour basculer dans la catégorie extraordinaire ; le département abrite toutefois un colosse capable de rivaliser avec des essences habituellement bien plus imposantes.

Avec ses 3,68 m de circonférence (dernière mesure, en 2018) le poirier monumental de Fessy est à ce jour le plus gros représentant de son espèce en Haute-Savoie, loin devant ses challengers.

Il n’est pas impossible qu’il existe de plus impressionnants poiriers savoyards, mais la probabilité reste très faible car dans l’absolu ses dimensions sont exceptionnelles pour l’espèce.
(pour la France je n’ai trouvé que 9 arbres plus gros que celui de Fessy. Mes connaissances sont évidemment loin d’être exhaustives, toutefois s’il est très probable qu’il existe encore de très nombreux poiriers remarquables inconnus, au delà de 3,50 m de circonférence les candidats seront de toute façon fort rares).


Les poiriers culminent généralement à 15/16 m de haut, mais peuvent atteindre 20 m ; celui de Fessy est bien en deçà car il mesure 12,7 m (au dendromètre Suunto en 2018).
Si sa circonférence est exceptionnelle sa hauteur n’a donc rien de remarquable pour l’espèce, mais est toutefois largement suffisante pour prêter à cet arbre isolé un port noble et imposant.

Il pourrait être âgé de 150 à 200 ans, ce qui est déjà assez élevé pour un poirier ; les arbres fruitiers n’étant pas les plus longévifs des ligneux (s’il n’est pas impossible qu’il dépasse les 200 ans, 250 me parait toutefois un maximum).

Malgré un aspect vigoureux l’état de ce poirier me paraît s’être dégradé ces dernières années (Castor pourra probablement nous en dire davantage, lui qui a visité cet arbre en 2019). À surveiller donc.

J’espère, à l’avenir, pouvoir rencontrer le propriétaire de ce fantastique poirier afin d’en apprendre davantage (j’aimerais notamment en connaître la variété. Avis de pomologues bienvenus)…

Plus d’infos et photos sur méristèmes.net

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11 réflexions sur « le Poirier de Fessy (Haute-Savoie) »

  1. Il est superbe, de prime abord, il semble en meilleur état que celui présenté par le Castor. Mais les apparences sont parfois trompeuses.

    Concernant les gros poiriers, j’ai un spécimen en tête croisé dans le Doubs qui est prometteur. Malheureusement, je n’avais pas osé aller le mesurer du fait de la présence de vaches avec leurs veaux.
    J’ai demandé à certains contacts de passé, mais ils n’ont pu y aller…
    Si un volontaire lit ces lignes qu’il se manifeste !

    • lol !
      tu n’as pas osé affronter les bêtes à cornes, mais tu cherches des volontaires au suicide pour s’approcher du poirier !
      lol !
      Quel comique ce Yannick 😉

      j’avoue moi aussi je ne suis pas toujours rassuré de sauter les clotures pour m’approcher d’un arbre remarquable en présence de bovins… j’ai dû renoncer plusieurs fois et me contenter d’une appréciation à distance, dommage 🙁

      • Je me méfie des vaches avec leurs veaux, et n’avais pas trouvé le propriétaire, en famille pas facile de faire des investigations!
        Voilà le spécimen, une montbéliarde fait en moyenne 1.45 m au garrot, qui saura calculer le diamètre du poirier en fonction de la focale utilisée, la distance évaluée de la vache…


  2. Merci Tristan de nous faire découvrir ce poirier fantastique haut-savoyard.
    Les photos prises à différentes saisons nous montrent que tu lui rends visite régulièrement. C’est sûr, c’est un arbre fascinant et je ne manquerai non plus de repasser le voir dès que j’en aurai l’occasion 🙂 🙂 🙂
    Dans ton livre sur les arbres remarquables de Haute-Savoie, il y a aussi la présentation d’un poirier sauvage de 2,30m de circonférence (!!!!) sur les bords du Léman. On est là aussi dans de l’exceptionnel ! Mais pas toujours facile sur ces vieux fruitiers de distinguer les espèces sauvages naturelles de celles qui viennent d’espèces cultivées et parfois greffées. Pour les pommiers la distinction est assez facile mais pour le poirier je ne m’y risquerai pas (à moins d’avoir les fruits).

  3. Superbe spécimen toutefois si l’état de ce poirier se dégrade ces dernières années le lierre qui l’envahi n’y est peut être pas étranger…

  4. Bonjour à tous !

    Que du beau bois ces derniers temps !!
    L’isérois est bien planté dans son décor, dommage en effet pour sa charpentière et le haut-savoyard est plus érigé, un port qui lui sera moins perturbant.

    Je pensais encore au drômois de Boulc qui lui est situé à 1069 m, je viens de voir qu’il est toujours debout et en 12 ans il a pu prendre quelques dizaines de cm. Avec 3,24 en août 2008, je serai curieux d’en savoir plus.
    https://krapooarboricole.wordpress.com/2009/02/01/poirier-des-avondrons-boulc-drome/

    • Bonjour Sisley,

      j’ai quelques nouvelles fraiches de ton magnifique poirier drômois à Boulc.
      Je suis passé le voir fin novembre, la bonne nouvelle c’est qu’il est toujours vivant et bien sur pied. Par contre, pas de croissance phénoménale… il fait actuellement 3,30m de circonférence, soit 6cm de plus que lors de ton passage il y a 12 ans. Il était défeuillé lors de mon passage donc difficile de juger de son état de santé, mais il ne faut pas se faire d’illusion, il est sur la pente descendante. C’est vraiment un poirier extraordinaire, peut-être mon préféré des Alpes avec ce tronc parfaitement cylindrique et magnifiquement spiralé.
      J’en ai profité aussi pour prolonger la route jusqu’au Hêtre du Bois Noir, par contre l’effet waouu n’était pas au rendez-vous, près avoir vu le Poirier, les autres arbres semble bien fades à la suite…
      Au fait, avais-tu remarqué à l’entrée de boulc, à l’intersection avec la route de La combe, un très beau noyer dans son pré, pas de dimensions exceptionnelles (crc 2,80m) mais de toute beauté dans son cadre verdoyant avec le Vercors en fond de toile 🙂

      • Et bien, voilà des nouvelles du terroir !!
        Merci pour le compte rendu, en effet le poirier m’a fait une sacrée impression, de plus il est sur le terrain de l’ancien garde forestier qui m’avait dit que tant qu’il le pourrait il le maintiendrait en place.
        Non, je n’avais pas observé le noyer, mais c’est vraiment un pôle pour cette essence dans cette partie de la France.

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