Quelques kilomètres après Cesseville et son saule le nez dans l’eau, nous voici dans un joli village nommé Saint-Aubin-d’Écrosville abritant lui aussi un if caché derrière une magnifique église. L’arbre qui nous intéresse ici est planté sur une ancienne petite butte, au bord de la route. Devant lui, un petit calvaire et à ses côtés un jeune saule pleureur qui s’épanouit à l’angle d’un mur paroissial.Suffisamment éloigné du bâtiment, cet if a pu croître à son aise et développer un houppier généreux et homogène. La circulation heureusement quasi-nulle au sein du village l’a épargné de se faire ratiboiser du côté de la chaussée, d’autant qu’il possède de solides branches partant à l’assaut du ciel avant de ployer légèrement.
En l’approchant de plus près, je m’aperçois que son fût est court car les premiers rameaux apparaissent vers un mètre cinquante de hauteur. Un parallèle intéressant peut être fait en comparant mes photos avec ces cartes postales anciennes : L’if a grossi, son houppier est plus uniforme et plus bas, et son environnement immédiat n’a que très peu changé. Seule la charpentière surplombant la petite route a été élaguée durant ce laps de temps. Son tronc cannelé est terminé par de belles racines apparentes, et sous son ombre protectrice de nombreux champignons poussent de droite et de gauche. Il y avait même un petit « cercle de fées » à peine visible dans l’herbe ; c’est bien la première fois que j’observais de mes yeux ce curieux phénomène.
Pour en revenir à l’if à proprement parler, sa circonférence à 1m30 se révèle être de 4m30. Mon frère et moi sommes restés un petit moment sur place pour admirer cet if sous ce superbe ciel bleu, ainsi que les bas-reliefs, sculptures et autres ornements sur la façade de l’église. Nous avons bien exploré à pieds les alentours, mais sans rien trouver. Il n’y a pas à dire ce village est bien isolé, notre if pourra pousser tranquillement et à son rythme encore quelques décennies avant de voir du monde.
Cette journée commencée sous la pluie se terminait d’autant plus radieusement qu’elle avait été riche de beaux arbres. L’Eure regorge encore de très nombreux vieux arbres séculaires et pour certains totalement inconnus, et c’est ce que vous découvrirez peu à peu en suivant nos pas…
Un jeunot par rapport à tes autres découvertes!
Au fait, je suis passé à la Lande St Léger, dans ton fief, l’if à été taillé sur l’ensemble de son pourtour, c’est pas terrible esthétiquement et pour l’arbre, dommage…Je mettrai des photos…
Oui il est un peu jeune par rapport à d’autres je confirme, ce qui m’avait plu chez lui était cette association avec la superbe église et l’environnement calme où il peut croître à volonté.
Taillé sur le pourtour ? Tu veux dire que les jeunes rameaux visibles sur certains clichés ont été coupé à ras ? Merci d’être passé le voir, j’attend tes photos voir les dégâts…