L’alisier torminal du Riolland, Vernoux-en-Gâtine (Deux-Sèvres)

S’il y a une essence qui me procure une grande joie lorsque j’en découvre un bel exemplaire, c’est bien l’alisier torminal. Depuis celui de Bougerit à Champdeniers-Saint-Denis il y a deux ans, j’en avais bien trouvé d’autres, souvent en lisière de bois, mais aucun qui ne puisse supporter la comparaison.Alisier le Riolland 06 © YanickAussi,  rappelle-toi  Sisley un jour de l’hiver dernier où je t’avais emmené avec Dominique Mansion admirer les 20 charmes têtards de Vernoux-en-Gâtine. Au retour, toujours dans le brouillard, je t’avais montré la silhouette d’un arbre qui dominait d’une haie au fond d’un pré. Je t’avais dit que je soupçonnais que ce ne fut un alisier avec ce tronc droit et gris clair.Alisier le Riolland 02 © Yanick

Eh bien, en mai, au retour d’une virée en Vendée, j’y suis retourné pour vérifier mon intuition. Ce coup-ci, je su rapidement que je ne m’étais pas trompé bien avant d’être à son pied. De surcroit, j’étais sûr d’aller vers un alisier exceptionnel. Je relevais rapidement au milieu des ronces et fragons une circonférence de 2, 62 m, une hauteur de 23 m et pris quelques photos. Il se faisait tard, la nuit n’allait pas tarder à tomber.

Alisier le Riolland 01 © Yanick  Alisier le Riolland 03 © Yanick

Pas très satisfait de mes premières photos j’y suis retourné la semaine dernière. J’en ai profité pour revérifier mes mesures. Après avoir retiré un vieux lierre sur le tronc, je corrige ma première circonférence à 1, 30 m avec 2, 55 m soit 9 cm de plus que celui de Bougerit. Côté hauteur toujours 23 m ! Un houppier en meilleur santé malgré la présence de champignons sur le tronc. J’ai aussi gouté mes premières alises bien mures. Le gout n’est pas désagréable et rappelle beaucoup la confiture de cynorrhodons.

Alisier le Riolland 05 © Yanick

Voilà donc le premier alisier torminal de blog. Un arbre facile à reconnaitre à la forme de sa feuille si particulière et à son tronc gris clair qui s’écaille par petites plaques en vieillissant. Alisier le Riolland 04 © YanickL’espèce est très courante à l’état d’arbrisseau dans les bois et forêts. Celui-ci ayant besoin de lumière pour se développer, il faudra regarder davantage dans les clairières, lisières ou haies champêtre pour le trouver à l’état d’arbre de belles dimensions.

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12 réflexions sur « L’alisier torminal du Riolland, Vernoux-en-Gâtine (Deux-Sèvres) »

  1. J’adore cette essence pas forcément gigantesque mais d’une grande beauté en vieillissant avec de belles arcures de branches et une coloration automnale remarquable, il mériterait plus souvent une place dans nos jardins…
    Ils sont encore plus facile à repérer au printemps lorsqu’ils sont en pleine floraison…

  2. Joli !!

    Décidément, tu as pris l’oeil.

    Le spécimen est fort sympathique, bien équilibré et malgré la présence des carpophores sur le tronc, certainement apparus suite à la perte d’une grosse charpentière, on peut espérer que la cavité ne soit pas trop importante, car l’endroit ne ferait pas en sorte que la flexion soit soutenable très longtemps.
    Bien évidemment le bois d’alisier est robuste ,il peut encore voir des années devant lui.
    Avec une fibre torse, je ne crois pas que ce soit son cas, son tenue serait plus renforcée.

  3. je n’aurai pas ce bonheur de voir un alisier aussi majestueux, le fermier qui a libéré la prairie a bien pris le soin de le faire couper l’alisier plus que centenaire sur la prairie de mes ancêtres, il ne m’en reste que la coupe du tronc, mais ces photos me donnent des une idée de la beauté de cet arbre. que faire ?

  4. L’association allemande qui s’occupe de cormier s’occupe également de l’alisier torminal. Deux arbres cousins si j’ai bien compris.

    Au sujet de l’article, j’aurais une question. Lorsqu’un arbre comme celui ci-dessus est colonisé depuis des années par un gros lierre qui monte jusque dans les branches supérieures, dans l’intérêt de l’arbre, faut-il couper le lierre ou bien le laisser en place? Attention: je sais que dans l’intérêt de la faune, il faut laisser, car comme le lierre fleurit en octobre, c’est la dernière occasion pour de nombreux insectes de s’alimenter avant l’hiver… Mais pour l’arbre?

  5. Si un lierre devient très envahissant, on peut éventuellement en enlever une partie ou dans le cas, d’un exemplaire vraiment dense qui empiète vraiment sur le houppier, le sectionner à la base.
    Mais ne jamais enlever complètement un lierre la première fois, il faut procéder sur plusieurs années afin d’éviter que l’écorce soit en contact direct avec le soleil, ce qui peut être dommageable pour l’arbre.

    • Je rejoins Sisley sur les préconisations…
      En général, j’enlève ou limite le lierre pour diminuer la prise au vent et le poids sur les arbres mécaniquement faible, et/ou de vigueur atténuée pour donner plus de lumière sur la charpente et favoriser l’apparition de rejets. Je ne fais pas forcément mourir la partie sur le tronc, car elle forme parfois un véritable manchon, qui a certainement un rôle de renfort lorsqu’il est fragile.
      Je le fais aussi pour en modifier la perception, car un arbre colonisé par le lierre a plus de risque d’être considéré sans intérêt et sans avenir, et ainsi d’être abattu ou mutilé, alors qu’il peut être remarquable comme ces vieux fruitiers…

  6. Il y a trente ans en plantant une haie champêtre , j’avais introduis quelques alisiers. A l’époque, on m’avait dit qu’il était facile à en reconnaître le tronc car il était carré…(Depuis le terrain est passé à un autre propriétaire qui a malheureusement tout rasé). Or je découvre aujourd’hui que c’est le fusain d’ Europe qu’on appelle « bois carré »., j’en ai quelques uns sur ma nouvelle propriété La forme du tronc de l’alisier torminal est elle également carrée ? Merci pour vos lumières.

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