La Dombes (Ain) : petit paradis du Cyprès chauve

Bien loin de son milieu naturel si particulier (les marais de Louisiane), le cyprès chauve a trouvé dans la Dombes des conditions de croissance très favorables.
Ce pays aux 1000 étangs coincé entre Lyon et la Bresse semblait tout destiné à accueillir ce curieux conifère à feuilles caduques et aux racines aériennes (pneumatophores).
Pour exemple, partons à la découverte de deux petits coins de paradis où le cyprès chauve s’affiche dans des dimensions peu habituelles… sous nos latitudes !

Parc du château de Pont de Veyle

Entrons en Dombes par la porte de la Saône, Le Pont de Veyle et dirigeons nous vers l’immense parc (17 hectares) du Château de Lesdiguières, ouvert au public.
Dans la petite Venise Bressane, le labyrinthe des cours d’eau se prête merveilleusement à l’implantation du cyprès chauve. C’est d’ailleurs près du Pont à 3 branches, que les visiteurs pourront découvrir un petit groupe de l’arbre emblématique des marais de Louisiane.
Les plus gros cyprès atteignent entre 4,50m et 5,50m de circonférence et des hauteurs supérieures à 30m. En revanche, aucune trace de la présence des célèbres pneumatophores en bordure du cours d’eau. On notera également sur certains arbres quelques blessures à la base du tronc qui laisseraient supposer une dégradation du cœur de l’arbre.


Pour la seconde étape, direction le cœur des Dombes, là où la terre semble si rare au milieu du dédale des étangs. C’est sur la petite commune de Versailleux (un nom étrange en lien avec Versailles…) qu’un petit étang délaissé est jalonné de deux gros cyprès chauves. L’un mesure 5m de circonférence mais semble bien maigrichon en comparaison à son voisin, « Le Colosse de la Dombes » dont le tour de taille s’approche des 7m ! 
A la différence des cyprès de Pont de Veyle, leur état de santé est excellent et le plus « petit » se permet même le luxe de couvrir la berge de l’étang de ses nombreux pneumatophores.
La présence de ces deux cyprès est étrange. Elle ne correspond pas aux situations habituelles, il n’y a aucune habitation, château ou maison de maître à proximité. Il ne semble pas non plus y avoir d’autres cyprès chauves sur la commune, ni même dans le parc du Château de Versailleux (accès fermé au public). A noter tout de même de l’autre côté de l’étang de Chapelier, un cyprès chauve remarquable dans le parc du Château de Joyeux pourrait avoir été planté à la même époque.
Une recherche sur internet ne m’a pas apporté d’informations sur leur origine. Toutefois, il est mentionné dans un article du Bulletin de la Société Botanique de France (datant de 1934 !) sur « Les Forêts de La Dombes« , la présence de beaux cyprès chauves en bordure d’un petit étang de Versailleux. Il est probable qu’ils aient été plus nombreux à l’origine, peut-être en alignement sur le bord de l’étang et qu’il ne reste de nos jours que ces deux rescapés.
Les dimensions du Colosse de La Dombes sont impressionnantes, je n’en avais jamais rencontré d’aussi gros en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il reste malgré tout encore éloigné de la physionomie des Taxodium millénaires (deux fois plus gros) poussant dans les marais du sud des États-Unis et même des énormes cyprès que l’on peut trouver dans d’autres pays d’Europe (jusqu’à 9m de circonférence en Belgique !).
Note : le site se trouve sur une propriété privée qu’il convient de respecter avec le plus grand soin.

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5 réflexions sur « La Dombes (Ain) : petit paradis du Cyprès chauve »

  1. Magnifiques ! Des limites de taille encores repoussées décidément. Les deux colosses sont déjà impressionnants sur les photos en hiver, alors je n’ose à peine imaginer le spectacle en automne quand ils deviennent flamboyants…
    Est-ce qu’ils sont visibles depuis la voie publique ?

  2. Bravo Castor,de nous avoir fait découvrir le colosse de la Dombes, un arbre magnifique qui doit approcher le record de France pour cette espèce .
    Il existait une belle allée de cyprès chauves dans le parc du château de Rambouillet planté vers 1800 et dévasté par la tempête Lothar en décembre 1999.

  3. Merci pour vos commentaires 🙂

    @ Aurélien : le Colosse est un peu à l’écart de la route mais sa haute stature ne devrait pas échapper à l’oeil aiguisé d’un chasseur d’arbres 😉 En revanche, le sous-bois cache un peu la base du tronc et son coté colossale ne se dévoile qu’en s’approchant à son pied.
    J’y retournerai assurément par une belle journée de novembre pour lui tirer le portrait avec ses couleurs flamboyantes 🙂

    @ Guy : est-ce qu’il reste quelques rescapés de cet alignement à Rambouillet ? Des cyprès chauves de 200 ans c’est rarissime en France, on est proche de la date « officielle » de l’introduction de l’espèce…
    Concernant les dimensions record de l’espèce en France, il vaut mieux rester prudent et bien relativiser car c’est une espèce peu décrite dans les inventaires à cause de sa situation souvent particulière (près des pièces d’eau des grands domaines privés, donc peu accessible au public). Il semble d’ailleurs qu’il en existe un gigantesque de 7,30m de circonf à Souday (Loir et Cher) qui serait intéressant d’aller voir… Aurélien, c’est toi le plus proche des « Têtards Reporters », voilà une nouvelle mission et une enquête à mener 😉
    De mon côté, il faut que j’aille aussi mener mon enquête sur ce cyprès chauve du Château de Joyeux, si proche à vol d’oiseau et qui pourrait bien avoir été planté à la même période… à suivre !

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