Parmi les nombreux espaces verts de la Capitale Girondine, le Parc Rivière fait figure de petit coin de paradis pour tous les amoureux de la nature.
C’est autours d’une ancienne maison bourgeoise que le parc de 4 hectares offre aux visiteurs une exceptionnelle concentration d’arbres remarquables datant de la fin du XIXème. Le plus impressionnant, un Cyprès chauve de presque 7m de circonférence, a même reçu le très prestigieux label Arbre Remarquable de France. Un exemplaire hors-norme qui émerveillera à coup sûr tous les passionnés d’arbres géants.
Mais le Parc Rivière présente aussi une autre particularité qui ne saute pas forcément aux yeux lors d’une courte visite. Deux arbres très singuliers, de la même espèce et probablement du même âge, présentent une dualité et une complémentarité rappelant le Yin et le Yang de la philosophie chinoise.

Il s’agit de deux Chênes verts centenaires que tout opposent, à tel point qu’ils en deviennent complémentaires et ne pourraient former qu’un seul et même Arbre réunissant toutes les forces positives et négatives.

L’un est petit, laid et rampant. Il est surnommé affectueusement le « Paresseux » car il s’obstine à pousser étrangement à l’horizontal (alors qu’il n’a subi aucun accident de croissance).
L’autre est énorme, quasiment 30m de hauteur et 5m de circonférence, un véritable colosse dans sa catégorie et étale sa splendide ramure à l’infini.

Le Paresseux pourrait être assimilé au symbole Yin : la face obscure de la figure, associée à la nuit, la Terre, l’inférieur, ce qui se rétracte, l’introverti, le passif, l’élève, la lune…
Tandis que le Colosse s’apparente au symbole Yang : la couleur blanche associée au jour, au Ciel, le supérieur, ce qui s’étend, l’extraverti, l’actif, le maître, le soleil…

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Tout comme le symbole du Yin et du Yang, les deux chênes ne semblent exister qu’en s’opposant. « Chaque terme ne peut exister seul : par exemple, le haut est catégorisé yang et le bas yin mais la partie haute d’un objet ne peut exister que par rapport à sa partie basse. »
Remarquons que dans la nature, le plus fort n’est pas forcément le plus vaillant… Et effectivement à y regarder de plus près, le colossal Yang présente quelques signes de faiblesse inquiétants. Des champignons sont apparus à la base de son tronc et de grosses branches commencent à sécher dans son immense houppier. Son dépérissement est bien avancé et sa disparition à court terme semble inévitable. Dans cette sinistre perspective, on peut se demander comment réagira Yin, son reflet opposé, sa face obscure…

Une situation originale qui m’a inspiré pour un petit poème façon Haïku japonais.
Je vous laisse choisir entre ces deux versions et je serai ravi d’avoir d’autres propositions si le sujet vous inspire également 🙂

Haïku 1
Deux arbres face à face
rampant au sol
soutenant la voute céleste

Haïku 2
Deux chênes condamnés
à supporter la voute céleste
à ramper au sol

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Pour aller plus loin sur le sujet, voici deux belles interprétations de l’Arbre dans la philosophie du Yin et du Yang trouvées sur le site Dreamstyle (site d’images gratuites libres de droit)

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