Des araucarias dans la Manche (Barenton et Sartilly-Baie-Bocage)

Rendez-vous dans la Manche avec Sisley.

Afin de ne pas rouiller je reprends mon Panasonic et me lance dans une petite aventure normande.

Ayant déjà traversé ce département il y a des années, j’avais depuis rassemblé des infos utiles concernant la recherche des arbres notables. C’est donc en me rendant vers une baie connue mondialement et dont on aura guère besoin de la citer, que je fis ma première halte.

C’est à Barenton, une charmante bourgade dans le sud-est de la Manche que j’entrepris une visite botanique. L’heure était déjà avancée et les nuages présents, mais cela ne m’empêcha point de prospecter la zone dite. Grâce à un inventaire des arbres de la Manche réalisé entre 2005 et 2010, je pu aisément choisir quelques spécimens hors du commun.

C’est donc dans le parc du château de Bonnefontaine, aujourd’hui propriété de la commune que je fis mon entrer. Un bel édifice trônait sur une grande place entourait de résineux et feuillus. N’ayant pas le temps de mon côté, en effet la lumière déclinait je repérai vite une silhouette bien reconnaissable et m’élançai droit sur elle. Un araucaria du Chili digne de ce nom, tout en hauteur et possédant un tronc haut et libre.

Mensurations faites, hauteur de 22,6 m pour 2,89 m de tour à 1,5 m du sol. Les données de 2010 m’indiquaient 2,5 m de circonférence ce qui nous fait 49 cm en 13 ans. Ne sachant pas exactement quand a été prise la première mesure, on peut toutefois se représenter avec environ 3,77 cm de croissance annuelle sur le tour, une situation propice à son développement.

Le château est daté du 19e siècle, je n’ai pas pu trouver plus d’infos, néanmoins avec deux vieilles cartes postales du début des années 1900 dont une timbrée en 1932 on observe déjà un arbre bien établi qui pouvait avoir une trentaine d’années (cpa provenant du site Delcampe). Donc avec plusieurs spéculations, j’estime que l’arbre a entre 120 et 135 ans.

Un peu plus loin en contre-bas, le long d’une petite aire de jeux se tenait dans un petit bosquet un autre congénère d’Amérique latine mais qui contrairement au premier ne se laissa pas mesurer, j’en déduisis qu’il flirtait avec 2 m de circonférence pour une quinzaine de mètres de haut. Lui doit être plus jeune de quelques décennies, mais mérite tout de même d’être mentionné.

Ma visite touchant à sa fin, je remarquai une zone en renfoncement dans le fond du domaine et comme vous le savez tous, c’est tout spécialement dans ce type d’endroit qu’il faut s’aventurer. Ma détermination paya et je tombai nez à écorce avec un bel exemplaire de magnolia que je ne réussi pas à identifier. Une espèce à feuilles caduques, de dimensions moyennes et de belle hauteur (3,02 m de tour à 1,1 m du sol pour 23,2 m de hauteur).

Les derniers rayons me suffirent et ma journée se termina pour continuer de plus bel le lendemain avec son lot de surprise.

Ainsi la suite nous amena plus à l’ouest, vers la côte de Granville. Toujours grâce au travail d’inventaire du Caue de la Manche, je pu me mettre en route dans la direction de Sartilly-Baie-Bocage, un grand village issu d’un regroupement de commune en 2016. C’est plus précisément au lieu-dit La blondière que je mis cap, un charmant petit bout de terre qui ne mit pas longtemps à me convaincre.

En effet, à peine arrivé à l’endroit, encore cette magnifique silhouette qui me marqua comme la veille. Planté devant une habitation de style maison de maître, un splendide désespoir des singes, m’attendait. De par sa condition de milieu ouvert, celui-ci était plus trapu et plus équilibré. Si l’on se réfère à l’historique du bâtiment qui date de la période comprise entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, on peut estimer l’âge de l’arbre à 110-130 ans (3,25 m de périphérie à 1,5 m du sol pour 18,60 m).

Il est vrai que n’ayant peu l’habitude de voir de vieux exemplaires dans l’Est, j’en eu pour mon argent dans ce bout de France, bénéficiant d’un climat océanique et permettant ainsi l’épanouissement de nombreuses espèces exotiques.

Petite précision sur l’emplacement de l’arbre de La blondière : 48°45’53.55 »N / 1°26’22.61 »O
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3 réflexions sur « Des araucarias dans la Manche (Barenton et Sartilly-Baie-Bocage) »

  1. Merci Sisley pour ces Araucarias normands de toute beauté, l’une de mes espèces préférées (si rare du côté des Alpes).
    Le dernier avec 3,25m de tour de taille pourrait peut-être entrer dans le top 3 des plus gros Araucarias français ?

    l’arbre feuillu présenté comme un Magnolia est très surprenant, ce tronc unique aussi imposant est inhabituel. Jamais vu ça… De quelle espèce s’agit-il ???

  2. Pour le Magnolia, peut-être M. acuminata d’Amérique du Nord dont on peu rencontrer de vieux arbres ici et là (Parc de l’Orangerie à Strasbourg, Parc H. Vinay au Puy-en-Velay)
    Fred

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