Ce coin de la vallée du Lambon (un affluent de la Sèvre Niortaise) est très connu des randonneurs pour son pont romain. Mais nombres d’entre eux ont dû aussi comme moi apercevoir depuis longtemps ce couple de chênes inséparables au fond de la vallée. A chacun de mes passages sur les chemins alentours, les nombreux bovins qui paissaient dans ces prairies m’avaient retenu de m’approcher de plus près.
C’est entre les fêtes de fin d’année que je m’aperçu que pour une fois la prairie était vide et la clôture ouverte. Le temps et la lumière n’étaient pas de la partie, mais il fallait profiter de cette occasion. De loin ils avaient l’allure d’arbres de plein vent, mais de près il est évident que ce sont deux têtards dont l’entretient à été abandonné depuis de longues années. Un regard sur les plans de cadastre montre que ces deux chênes, et celui qui est mort un peu plus loin, se trouvent exactement en limite de parcelle. Certainement ont-ils fait partie un jour d’une haie aujourd’hui disparue.
Les ayant toujours vus de très loin, c’est vraiment une agréable sensation de pouvoir s’en approcher. Dressés comme une porte, ils sont face à face comme deux colonnes d’une nef végétale. En fait ils ne sont pas très gros, 4,45 m et 5,20 m à 1,30.Leur empattement est très évasé, la prairie très humide les force à s’accrocher au sol. je suis aussi très impressionné par leur hauteur qui doit approcher les 28 m. Pour des têtards, c’est très inhabituel. Mais ce port altier, cette élégance dans les hauteurs a un prix. Sous le poids de ses hautes branches, ou peut-être est-ce dû à une gélivure, le plus gros des deux s’est fendu sur toute la hauteur du tronc. Cette fente est visible des deux côtés et se prolonge dans une des branches filant droit vers le ciel. C’est un petit miracle qu’avec une telle prise au vent il n’ait pas encore complètement éclaté et ne se soit retrouvé à terre. Pourvu que ce miracle dure le plus longtemps possible pour le plaisir des yeux des randonneurs.
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mise à jour du 22 novembre 2013Le miracle n’aura pas tenu longtemps. Sylvain Houlier m’a prévenu que le plus gros chêne avait subit des dégâts cet été. Je suis donc retourné faire quelques photos au téléobjectif (les vaches sont de retour). Mes craintes étaient bien justifiées. Le gros chêne a éclaté en deux et une bonne moitié de l’arbre git au sol. Quelle chance j’ai eu de pouvoir les photographier avant cette catastrophe.
Quelle activité sur le blog! Avec ces deux nouvelles anciennes trognes la forêt des têtards croit à vue d’œil!!
Jolis arbres et beau paysage, je retrouve là des ambiances et des sensations dont je suis parfois nostalgique.
La fente dont tu parles, qui court depuis le haut de l’arbre jusqu’au sol ne serait elle pas le résultat d’un impact de foudre? J’ai déja observé ce phénomène une fois ou deux sur d’autres arbres et c’est l’explication que j’avais obtenue en posant des questions à droite et à gauche, elle marquerait le chemin parcouru par le courant électrique pour rejoindre le sol.
Merci pour ce reportage et à plus.
Salut Alexis,
La fente que l’on vois très bien sur la photo en gros plan (arbre de gauche) ne descend pas jusqu’au sol. On ne voit aucune trace de brûlure, même ancienne. Donc j’avais écarté l’option foudre. Il y a aussi le fait que dans la région les gélivures sont assez fréquentes. Surtout sur un têtards creux. Début d’hiver assez humide, l’arbre se remplit d’eau, et période de gros gel en janvier-février. Il n’en faut pas plus, les gélivures sont aussi très courantes sur les hêtres de plein vent qui ne sont pourtant pas creux. Là, je penche plutôt pour des périodes de gels après la montée de sèves. Et les dérèglements climatiques ne vont pas arranger le problème.
Et les visiteurs commencent à arriver tout doucement. Nous en sommes à 1710 visites de puis le 4 novembre.Durée moyenne des visites 7 mn. Par contre les commentaires sont assez calmes où sont donc passées les filles ?
Salut Yanick,
ça doit être agréable de réussir enfin à les toucher quand on a attendu si longtemps.
Je comprends tes impressions à leur contact : au milieu de leur pré et dans ce vallon, ils sont incontournables. De beaux jumeaux en vérité.
Magnifiques!
Étant tout proche d’Azay le Brulé, pourrais-tu préciser leur situation que j’aille vite les admirer!
merci pour ce blog enrichissant.
daviD
Salut David,
La plupart des arbres présentés sur le blog sont localisés sur le SIG en bas de page.Pour l’afficher en + grand il y a un lien en bleu « SIG Les têtards arboricoles » si tu as un smartphone tu peux même télécharger la carte avec une appli. google map.
Peux pas faire mieux.De toute façon le pont romain est indiqué par des panneaux; donc ça se trouve facilement. Par contre c’est sur une propriété privée, donc respect des clotures, barrières, etc …
Incontestablement il s’agit de spécimens ayant servis au sein d’une haie ou du moins comme « marqueurs » de délimitation de parcelle.
En Normandie beaucoup de vieilles aubépines ont servi à cela et quelques unes arrivent jusqu’à nous (voir l’aubépine de Bouquetot par exemple)
Ces deux chênes faux-jumeaux valent le coup d’oeil, ils sont superbes et semblent être chacun le « reflet » de l’autre !