Après ma visite au chêne de l’an mil (1), je me suis décidé à appliquer de nouveau ma méthode de « prospection aléatoire » qui m’avait permis de le découvrir.
Grand bien me prit puisqu’elle s’est une fois de plus avérée payante!
En effet au détour d’un virage, j’ai entrevu deux houppiers verts sombres semblant appartenir à des ifs. Je ne me suis pas enthousiasmé de suite car ils étaient plutôt modestes, toutefois cela m’a donné envie d’aller jeter un œil, au cas où…
Arrivé au début de l’impasse de la Ville Maze (plus d’infos et une photo de l’if ici), j’ai compris que j’avais mis la main sur un arbre intéressant!
Mais ce n’est qu’en m’approchant que j’ai pu me rendre compte du gabarit du pépère et qu’il était accolé à un très ancien four à pain en terre.
Cette association arbre/four n’est pas inhabituelle, puisque je l’ai retrouvé à plusieurs reprises en centre Bretagne (sur une ligne Pontivy/Guéméné-sur-Scorff/Plouray), entre autre à Locmalo (ici) et à Saint Tugdual (là) (même si dans ces deux cas les fours ont disparus).
Toutefois ce sont à chaque fois de vieux chênes et non des ifs dans ce secteur, et de mémoire il me semble que l’on retrouve plutôt des ifs dans le Finistère…
Quoiqu’il en soit il est probable que l’édifice et l’arbre aient le même âge, qui à coup sûr se compte en siècles. En effet l’if avec 7.90 m de tour (environ, la mesure n’étant pas facile) peut facilement avoir 400 ans…
L’arbre se porte mieux que le four qui commence à se délabrer. Ce dernier n’existerait probablement plus depuis longtemps si le bon vieux taxus ne le protégeait, avec ses branches, de l’action de la pluie!
Il semble malheureusement, que l’on ne lui porte pas l’intérêt qu’il est en droit d’attendre pour ses bons et loyaux services, puisqu’il a été élagué plus que de nécessité, il y a quelques années. Il « gênait » le passage sur la route et dans le champ, et à priori aussi dans les airs puisqu’on l’a écimé, les corneilles doivent vouer une certaine reconnaissance au zélé bucheron!
Le comble serait que l’on enlève l’arbre pour sauver le four de la ruine! Cela peut paraitre absurde, mais pas totalement inenvisageable, à quelques centaines de mètres de là, à la Métairie d’en Haut, il ne reste près du four rénové, qu’une énorme souche (d’essence indéterminée) de plus de 6.50 m de tour.
Mais revenons rapidement à la Ville Maze, saluer le descendant du maitre des lieux, un jeune if à l’aspect singulier, du fait du mode de taille des rejets sur le tronc.
J’avais lu dans une feuille d’ARBRES que ce mode de taille pouvait, après de nombreuses années, être à l’origine de l’aspect piriforme de certains troncs d’ifs…
Je salue au passage le Monsieur habitant le hameau qui m’a agréablement renseigné et qui à posé au pied de l’arbre! La balade sur la commune de Sévignac se poursuivra (peut-être) par un magnifique tulipier…
Localisation par ici
Bravo Yannick, avec cette découverte les Côtes- d’Armor sont toujours en tête des départements bretons pour la qualité de ses ifs !!
C’est Henri Gadeau de Kerville qui fut l’un des premiers à mettre en évidence, que la coupe répété des rejets de la base de certains ifs, finissait par leur donner cette superbe forme en poire .
Bravo pour cette belle découverte. Je ne le connaissais pas
Je suis encore plus satisfait qu’il se trouve ailleurs qu’au pied d’une église!
L’endroit est habité depuis l’époque gallo-romaine, si ça se trouve l’arbre est peut-être plus ancien que je ne l’imagine (sans bien sur remonter aussi loin!) et peut-être a-t-on construit le four bien après à son pied…
C’est sûr que c’est un ancêtre celui-là.
Quand je trouve un chêne de ce gabarit là, je m’extasie, alors pour un if !
Très beau reportage, des ifs ailleurs qu’en Normandie voilà qui est intéressant 😉
L’endroit est absolument charmant et ils complètent à merveille ce tableau pittoresque !