Réédition de l’article suite au piratage.
C’est en parcourant l’inventaire très complet des arbres remarquables du Vaucluse, réalisé par le CAUE 84, que mon attention s’est portée sur une bignone repérée dans le petit village de Jonquières. En matière de plantes volubiles, il est plus courant de signaler des glycines remarquables que des bignones vénérables. Pourtant, celle de l’ancienne école de Jonquières est vraiment exceptionnelle et a bien toute sa place dans l’inventaire des arbres remarquables du Vaucluse ! Je serai même tenter de dire que c’est certainement l’un des ligneux les plus incroyables du département…
Pour trouver cette vénérable Bignone de Virginie (Campsis radicans), il suffit de se rendre au Club de l’Amitié du 3ème âge. N’ayez aucune inquiétude, l’entrée est libre et il n’est pas nécessaire de présenter sa carte vermeil !
La Présidente du Club m’a très bien accueilli mais elle s’est rapidement trouvée à cours de réponse face à mon avalanche de questions…
Même si cette liane extraordinaire est bien connue des habitants, il faut admettre encore une fois que son histoire reste méconnue. Pourtant, une personne s’est risquée à lui donner une vague estimation de son âge : plus que centenaire ! Une info qu’il est impossible de manquer puisqu’elle est inscrite sur un panneau énorme en guise d’avertissement à celui ou celle qui manquerait de respect à cet ancêtre.
Elle fait vraiment parti intégrante de la vie du village. Tous les membres du Club de l’Amitié doivent avoir en mémoire de bons moments passés à l’ombre de cette bignone car avant d’être transformé en club du 3ème âge, le bâtiment abritait l’ancienne école du village.
J’ai hésité un long moment à la façon dont j’allais placer mon décamètre pour valider ses mensurations. Finalement j’ai pris la circonférence au plus creux de la liane, qui se trouve pile à 1,3m de hauteur : 2,05m en janvier 2016 !!!
Il est difficile à cette saison de juger de son état sanitaire. Elle semble dans un bon état général à l’exception de la zone en appui sur le muret qui a surement subi le frottement des pieds de plusieurs générations d’enfants voulant enjamber la bignone.
Sans aucune information sur l’historique de cette liane, il semble très difficile d’estimer son âge.
L’espèce Campsis radicans est originaire de la Côte Est des Etats-Unis. Elle serait arrivée en Europe en 1640. Les plus vieilles bignones pourraient donc avoir 350 ans, mais ce n’est pas une espèce très longévive et elle atteint péniblement 100 ans.
En matière de bignones vénérables, les comparaisons sont bien maigres… Jusqu’à présent, j’avais en référence celle de Bessines-sur-Gartempe près de Limoges (lire l’article ici), mais ses dimensions sont nettement plus faibles (1,70m de circonférence à 80 cm de hauteur sous la séparation des deux pieds) et l’estimation de son âge restait aussi très approximative.
Coordonnées géographiques : N44,11332° E004,90041° – Altitude 55m –
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Ajout de photos venant d’un ami de Pat’ notre reporter du Gard.
La version estivale de la bignone de Jonquières en pleine floraison. Le pied le plus ancien se trouve en arrière-plan, un autre pied plus jeune vient compléter la pergola.
Merci pour ces photos !
Je découvre à l’instant cette merveille extraordinaire … J’étais très loin de penser qu’une bigorne pouvais atteindre de telles dimensions ! Un tour de taille qui va être difficile à détrôner 😉