Réédition suite au piratage
Au cœur du pays pagan (« païen » en breton), Kerlouan est une commune située sur la façade nord du Finistère. Elle possède une magnifique côte de 7 km de long où alterne dunes et chaos rocheux granitiques. Ici, malgré un climat très doux propice aux cultures légumières variées (artichaut, choux, échalotte…), point de records dendrométriques. Les vents forts océaniques laissent peu de répit aux arbres. Pourtant, niché derrière une dune, au lieu dit Le Vivier, un ensemble de tamaris peu commun y pousse depuis près de 150 ans.
En 1874, une compagnie de pêcherie y fut construite par Ms Lemoine ancien maire de la commune, de Coataudon et de Rauglaude. Ils bâtirent un important réservoir à poissons et crustacés. L’eau était captée par la grève et traversait la dune par un canal souterrain encore visible aujourd’hui. Cette pêcherie devait approvisionner la capitale toute l’année. La lenteur des transports et le conditionnement peu approprié ainsi qu’un procès avec la municipalité eurent raison de l’entreprise. Depuis le Vivier est peu à peu tombé dans l’oubli.
De cette époque, il reste pourtant un ensemble de tamaris centenaires, tout à fait remarquable, planté initialement pour soutenir les bassins et les canaux.
A l’inverse des spécimens présentés sur ce blog : Arcachon, Port-la-Nouvelle ou Saint-Cyr-sur-Mer, ces « mini-arbres » ont poussé sans être taillés. Leur architecture «sauvage», leur âge avancé et leur port original marqué par le climat venté du pays «pagan» font des ces vétérans des végétaux tout à fait remarquables. Leur circonférence moyenne est de l’ordre de 2m. Si celle-ci est assez faible au regard de leur âge et des moyennes constatées sur des sujets de même âge, elle est à corréler à leur situation peu commune.
Je vous laisse découvrir, à travers quelques photos prises à noël dernier, ces tamaris originaux.
