Le Nordmann de Châteauneuf-les-Bains (Puy-de-Dôme)

Réédition de l’article suite au piratage.

Poursuivons dans les sapins de noël avec cette fois-ci  l’espèce qui a détrôné dans nos salons le traditionnel épicéa. Le sapin de Nordmann, vendu chaque année  à plusieurs millions d’exemplaires, est devenu en quelques années l’arbre de Noël préféré dans de nombreux pays européens (le Danemark, 1er producteur mondial, exporte 10 millions de nordmann !). Pourtant, sorti de ce marché juteux bien particulier, le sapin géant du Caucase reste assez méconnu. Mis à part quelques reboisements en Méditerranée, notamment en montagne où il est préféré au sapin pectiné, il reste plutôt rare en espèce d’ornement dans nos parcs. Et hors des arboretums,  les vieux spécimens sont quasi introuvables…
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Je dois admettre que ma rencontre avec celui du parc de Châteauneuf-les-Bains a été un coup de chance. Car en plus d’être rare, il se confond facilement avec son proche cousin le sapin pectiné. Il faut vraiment se pencher sur la disposition de ses aiguilles sur le rameau pour le reconnaitre avec certitude. Alors, lorsqu’il s’agit d’un vieux sapin élagué sur 8 mètres de haut, on a vite fait de passer à côté sans le remarquer… S’il n’avait pas eu cette petite pancarte mentionnant son nom au pied, je n’y aurai prêté aucune attention…
En aout 2015, sa circonférence à 1,3m du sol est de 3,94m.
Sa hauteur, mesurée au dendromètre suunto, est de 42m.
Il a été planté en 1882, ce qui lui fait un âge d’environ 135 ans.
Son état sanitaire semble excellent, aucune blessure ou faiblesse ne sont visibles extérieurement.
Il y a si peu de spécimens géants repérés en France et même en Europe, qu’il est difficile de comparer celui de Châteauneuf-les-Bains. En se basant sur le site Arbres Monumentaux, il n’y a bien que du côté des Iles Britanniques (encore une fois…) que l’on trouve des Nordmann plus impressionnants.
Cette espèce est pourtant arrivée en Europe depuis déjà presque 200 ans (ramenée par Alexander von Nordmann de son périlleux voyage dans le Caucase en 1835). Dans son aire naturelle (Parc National de Borjomi en Géorgie notamment) certains atteignent les 50m de hauteur et peuvent dépasser les 6m de circonférence.


 On trouve d’autres très beaux arbres dans ce parc thermal. Un parc très agréable dédié à la promenade et au repos des curistes sur une surface de 2,5 hectares sur les bords de la Sioule. La majorité des plantations datent de 1882 et l’ensemble du parc est classé comme arboretum depuis 1994. On remarquera notamment un joli Douglas de 52m de haut et 4,26m de circonférence, un remarquable Calocèdre de 4,27m de circonférence et 38m de haut et un imposant Séquoia affichant un tour de taille de 8,38m à 1,3m du sol et 7,82m à 1,5m avec une hauteur totale de 44m.


 Côté sapin de noël, la tendance actuelle est le sapin noble (Abies procera), qui présente les avantages du Nordmann (persistance des aiguilles) mais avec en plus une bonne odeur de résine…  Ce sapin américain  géant de la côte ouest (jusqu’à 90m de haut, ce qui en fait l’espèce la plus grande du genre Abies) est bien rare sur notre territoire…
Alors prochaine mission (avec le saule de 13m de circonférence !), en trouver un géant pour un prochain article sur les têtards… j’en ai bien déjà un sous le coude (circ 4,35m) mais il n’est pas assez exceptionnel, il faut que je continue un peu mes recherches !

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