Le Saule des Têtards, La Côte-St-André, Isère

Réédition de l’article suite au piratage.

Voici un saule tout à fait à l’image de notre blog… collaboratif ! Depuis plusieurs mois, je recherchais désespérément un saule gigantesque pouvant venir concurrencer le magnifique exemplaire de la Meuse présenté par Yannick. Mais mes recherches n’aboutissaient à rien d’exceptionnel… Le temps passait et il devenait urgent de sauver l’honneur du Castor masqué. Le titre du plus gros saule ne peut pas échapper à un castor !!! C’est impossible, c’est contre nature !

Alors c’est en parcourant la carte de France des arbres remarquables réalisée par Tristan (notre reporter des bords du Léman) que je repérais un saule potentiellement fantastique dans mon département. Un arbre connu de longue date et qui avait déjà fait l’objet d’un court article sur le Blog Lieux Sacrés en 2007. Mais sa position sur la carte semblait approximative et tout un lotissement avait envahi son environnement. M’étant rendu sur place, j’avais trop rapidement abandonné sa recherche pensant qu’il avait été arraché par la lame du bulldozer…

Finalement un an plus tard, Yannick relance le sujet en me présentant une photo récente de Street View. Il est bel et bien vivant, il a échappé aux bulldozers ! Je repérais cette fois-ci précisément sa position qui était en fait à seulement quelques dizaines de mètres de celle de la carte de Tristan… Comment ai-je pu douter lors de ma première visite de la précision de sa carte ? Je m’en veux… Il ne me restait plus qu’à bondir dans ma castor-mobile pour aller vérifier ses mesures. Après tous ces rebondissements, il faut bien reconnaitre que ce saule gigantesque est une magnifique découverte collective. Alors pour faire honneur à notre petit groupe de passionnés, je l’ai nommé : « Le Saule des Têtards ».
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La vie de ce saule tient à peu de choses…. Le petit ruisseau qui coure à son pied lui a très certainement sauvé la vie ! En effet, la petite parcelle où il se trouve est une zone humide, ce qui a dû effrayer les promoteurs immobiliers.

Il suffit de jeter un œil aux photos de Google earth prises ces dernières années pour se rendre compte de l’évolution de l’occupation du sol sur cette petite commune rurale :
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Si la rive gauche du ruisseau continue à être exploitée par un agriculteur, la rive droite où se trouvent les saules est laissée à l’abandon depuis la construction du lotissement. Un énorme roncier a pris possession des lieux… ce qui va compliquer énormément la prise des mesures. Je ne mettais pas préparer à une telle barrière végétale et il a fallu que je m’équipe d’un grand compas forestier pour écraser la ronce et parvenir à faire le tour du « Saule des Têtards ». Dans ces conditions (extrêmes !), la mesure de la circonférence ne peux pas être d’une grande précision. Une tolérance de 5-10cm peut être retenue. Mon double-décamètre affiche tout de même un exceptionnel 9,10m à 1,3m de hauteur en décembre 2015. Vu les conditions, je n’ai pas eu le courage de renouveler les mesures à différentes hauteurs… Cette mesure de circonférence reste cohérente avec les 8,80m mesurés en 1994 par l’Association ARBRES. Il pourrait avec des dimensions aussi exceptionnelles rejoindre la liste des Arbres Remarquables de France (je ne sais pas d’ailleurs si un Saule fait déjà parti des arbres labellisés en France ?).

Ce tour de taille le hisse largement sur la plus haute marche du podium. Il devient le plus gros saule enregistré en France… loin devant le Saule Meusien de Damvillers (8,04m) présenté par Yannick qui détenait jusqu’à présent le record depuis 2013. En regardant du côté européen sur le site d’Arbres monumentaux, notre Saule des Têtards prend également la 1ère place mais de seulement quelques centimètres par rapport à un sérieux concurrent hongrois.

La mesure de la hauteur totale réalisée au dendromètre suunto est de 17m mais ne correspond aux potentiels réels de ce saule, puisqu’il a été taillé par le passé.

Coordonnées géographiques : N 45,39564 E 005,27282 – Altitude 406m –
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Son état de santé n’est pas excellent, quelques champignons lignivores apparaissent à la base du tronc. Les blessures sont nombreuses au pied de cet arbre champêtre. Il reste cependant assez vigoureux sans grands signes de dépérissement. Son âge n’est pas connu précisément. Après une recherche sur le net, certains annoncent qu’il aurait 200 ans… pourquoi pas ?

Mais le caractère remarquable de ce saule ne s’arrête pas à ses dimensions exceptionnelles. Il faudrait s’intéresser également à son frère jumeau…

En 2007, à une époque où la parcelle était encore bien entretenue, le blog Lieux sacrés avait consacré un court article sur ces saules isérois. Le second saule avait la particularité d’avoir un frêne opportuniste poussant au centre de sa souche, comme l’atteste la photo ci-dessous :
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Mais l’envahissement actuel par les ronces ne m’a pas permis de m’approcher du second saule et de vérifier cette singularité. Ce n’est qu’à distance que j’ai pu l’observer. Il était difficile de bien distinguer le détail de son houppier, mais j’ai l’impression que ce frêne opportuniste n’existe plus. Il a du s’effondrer et ne parasite plus le vieux saule. J’imagine alors que la souche du saule doit être complètement éclatée. Pour en avoir le cœur net, il faudrait retourner vérifier l’état de l’arbre à une période de l’année plus favorable… et s’équiper d’un excellent cuissard !

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