Anaïs a apparemment une affection particulière pour les conifères! En effet, après le sapin de Rioumajou, elle nous emmène à la découverte d’un discret genévrier rencontré sur les rives du lac de Sainte Croix.
« Certains arbres poussent très lentement et n’attirent pas l’attention comme ce genévrier oxycèdre qui, malgré ses airs broussailleux, cache bien sous sa ramure, le tronc d’un vénérable. Il doit faire plus de 1m50 de circonférence à 1m du sol car il est tout juste possible de l’entourer à deux bras. Quant à sa hauteur, les photos en témoignent. »« Il est rare de nos jours de rencontrer des cades dépassant la taille d’un buisson. Les nombreuses qualités de cet arbre ont suscité l’avidité. Son exploitation sauvage et continue durant des siècles, a eu raison de la plupart des vieux spécimens. »
« Pourtant, le cade sait s’adapter aux sols pauvres, résister à la sécheresse, à la pollution atmosphérique et il participe activement à l’évolution de l’écosystème car il prépare le terrain pour une future forêt de feuillus. Une fois la mission accomplie, il meurt, étouffé par les arbres qu’il a protégés en leur offrant son ombre et un abri contre les animaux. »
« Les baies ont de nombreuses propriétés. En infusion, elles soignent par exemple une digestion difficile. Le bois éloigne insectes et parasites. C’est un excellent anti-mites. Il servait pour faire des statues, mais aussi dans le bâtiment comme poutre porteuse ou dans les champs comme piquet, car il est imputrescible et très dur. »
« Au Moyen-Age, la Provence a été le lieu privilégié de la distillation de ce bois et fournissait l’arrière pays pastoral en huile de cade pour soigner les troupeaux de la galle. Dans le Gers, quelques gouttes étaient mises sur le croupion des canards pour les empêcher de se battre. Les anciens fours à cade témoignent encore de l’époque, où cette huile étaient prisée pour ses vertus antiseptiques, dermatologiques, cicatrisantes, vermifuges… »
« Autrefois, les paysans abattaient ces arbres, déracinaient les souches et débitaient le bois. Ils en remplissaient de grands fours construits sur place, le chauffaient lentement et la précieuse huile était recueillie dans la partie basse. Elle était donc produite directement dans les garrigues, là où poussait ce fameux petit arbre typique de Provence. Il fallait 150 tonnes de bois pour produire 10 tonnes d’huile. Les fours à cade ont cessé d’être utilisés dans les années 50, remplacés par les distilleries modernes. »
« Malgré toutes ses qualités, et peut-être à cause d’elles, il a donc du être difficile à ce cade de devenir si grand. Je lui souhaite une longue vie et plus de respect, car apparemment, il a juste été élu « petite cabane au fond du jardin . »
Merci Anaïs, pour cet article particulièrement bien documenté!
petit bueueueuugue sur la première photo ! Merci Yannick pour ta mise en page. Je précise que mon chien n’est pas un dévoreur de jeunes feuillus ^^
Ce génévrier est un chouette spécimen, dommage que certains polluent ce lieu en « levant la patte » !
Bonjour , puisque vous en êtes à vanter les genévriers exceptionnels….Je vous soumets celui de Castelnau-Valence dans le Gard. 4,80 m de circonférence pour 12 m de haut. Il est à l’origine de la création de l’association CVPHA …http://castelnauvalencepatrimoine.blogs.midilibre.com/
Bonjour à tous et toutes , j’ai dans mon terrain à Reillanne 04 ,des Genévriers dont les sommités penchent vers le sol ,qui sont comme pleureur ,connaissez vous une documentation sur les diffèrentes espèces de Genévrier ,MERCI par avance , alain .