Les arbres engloutis du lac de Guerlédan, Côtes d’armor, Morbihan

A la frontière des Côtes d’Armor et du Morbihan, le lac de Guerlédan offre, depuis quelques semaines, un paysage arboré bien insolite. L’assec du lac, qui va durer plusieurs mois, laisse apparaître des arbres engloutis depuis 1930.

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Le lac de Guerlédan est une retenue d’eau artificielle, créée en 1930, après la construction d’un barrage sur le cours d’eau du Blavet. D’une superficie de 400 ha, long de 12 km et profond de 40 m au pied du barrage, ce lac est la plus grand retenue artificielle de Bretagne. Sa création a coupé la continuité du trafic fluvial sur le  canal de Nantes à Brest et englouti 17 écluses et plusieurs maisons éclusières. Depuis le début du printemps, pour vérifier l’état du barrage, la retenue a été vidée. Cet assec nous fait découvrir un paysage arboré bien insolite.

On y découvre des arbres, presque centenaires, à l’aspect fossilisé. Sous l’eau, dans un milieu anaérobie, le bois a été parfaitement conservé et est resté sur pied. Le contraste entre ces arbres presque pétrifiés et le paysage quasi lunaire du fond du lac asséché est assez surréaliste. Je vous laisse découvrir à travers ces quelques photos ce paysage éphémère, hors norme.

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Ecluse et maison éclusière avec sur la gauche un alignement d’arbres plantés, probablement vers 1850 (lors de la création du canal), sur une digue.

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Cépée d’aulnes au pied de l’ancien lit du Blavet

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Vieilles trognes de chênes (?) au bord du Blavet qui a quitté le lit du canal de Nantes à Brest pour retrouver son ancien lit

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Maison éclusière et verger de cerisiers et pommiers

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Allée de pommiers

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Allée de pommiers

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9 réflexions sur « Les arbres engloutis du lac de Guerlédan, Côtes d’armor, Morbihan »

  1. Merci Bourde wagner et Sophie.
    Malheureusement, le monstre de Guerlédan ne m’est pas apparu 🙂 Peut être s’est il caché sous la couche de vase présente au fond du lac.
    Pour info, en 1985, lors du dernier assec, on pouvait marcher sur le chemin de halage. Des photos d’époque en témoignent. Aujourd’hui il y aurait 1,20 m de boue. C’est inaccessible et surtout très dangereux. Je m’interroge sur cet accumulation de boue en 30 ans. Il me semble que la disparation des haies et talus soit une des principales raisons de cette accumulation. Après guerre, il existait 1 million de km de haie en Bretagne contre 183.000 km en 2008. Les chiffres parlent d’eux mêmes…

    • Il y a aussi quelques trognes du côté de beau rivage, j’irai refaire quelques photos…
      Autrement, un dossier dans OF tire les même conclusions au sujet de l’envasement. On peut d’ailleurs le constater à différents niveaux, il suffit d’observer les ruisseaux après une forte pluie, et bien des étangs dont la queue s’envase…

  2. Superbe et irréel paysage, tous ces arbres sont comme un livre ouvert sur un passé si proche !
    Plus loin sur le canal, il existe encore des maisons éclusières avec leurs petits vergers.

  3. Superbe et insolite ce reportage ! Vous avez raison, les pratiques agricoles sont à l’origine de ce dépôt de boue, principalement la diminution des haies, mais aussi les méthodes agricoles que l’on connait aujourd’hui dans l’agriculture conventionnelle (labour, engrais chimiques, grosse machines qui tassent le sol, …). Ces méthodes déstructurent les sols qui s’en vont là où ils peuvent (eau, air).

  4. Un très beau voyage surréaliste : des arbres figés pour l’éternité (ou presque) qui resurgissent tous les 30 ans !
    Magnifique !
    Avec toute cette boue qui s’accumule, ne prend pas le risque Mickael de sortir ton ruban de circonférence, tu risquerais de te retrouver coincer pour 30 ans à côté de ces fantômes arboricoles 🙂

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