Le Tilleul d’Innimond (Ain) perché sur son nid d’aigle

Accroché sur les contreforts du Bugey, le petit village d’Innimond offre à ses habitants un cadre de vie exceptionnel. Une nature préservée, loin des vallées urbanisées et une vue qui se perd à l’horizon vers les sommets des Alpes.
Côté patrimoine, tout est concentré sur une petite butte : un splendide Tilleul de Sully accolé à une chapelle vieille de 1000 ans.

 

Tilleul-Innimond01

C’est la silhouette de ce tilleul isolé dominant le village qui lui confère tout son charme.
Le chemin menant au site permet au visiteur de le découvrir en contre-plongée. Une vision qui accentue sa prestance, lui donnant un aspect Tilia-nesque !
D’ailleurs ces dimensions n’ont rien de modestes. En septembre 2015, la circonférence  à 1,3m est de 5,80m et le décamètre positionné à 1,50m du sol affiche encore 5,72m.
Sa hauteur mesurée au dendromètre suunto est de 13,50m. Une hauteur toute relative puisque l’arbre a subi des tailles régulières.
Côté santé, son état correspond à un arbre de cet âge. Après 4 siècles passés sur cette maigre colline, le tronc s’est creusé tout naturellement.
Le Tilleul d’Innimond est intimement lié à la vie du village. Un pèlerinage suivi d’une messe célébrée sous la ramure du vieil arbre a lieu chaque année à la Fête-Dieu.
Cet arbre exceptionnel a d’ailleurs fait l’objet d’une labellisation par l’association ARBRES en 2005.
On peut également remarquer à proximité un autre Tilleul remarquable. Mais ses dimensions plus modestes font supposer qu’il est beaucoup plus jeune.

Tilleul-Innimond05Tilleul-Innimond06

Tilleul-Innimond08Tilleul-Innimond07Tilleul-Innimond03Une petite pancarte au pied du Tilleul apporte de précieux renseignements sur son histoire :
L’Ain faisait partie du grand-duché de Savoie et n’était pas française. Mais déjà vers 1520, François Ier lors de sa guerre contre l’Italie s’empare du territoire de la Bresse et du Bugey. Il rendra finalement ces terres au Duc de Savoie en 1550. Plus tard, entre 1595 et 1600, Henri IV négocie avec le Duc de Savoie (Charles Emmanuel) un territoire occupé illégalement. Excédé par des négociations qui n’aboutissent pas, il envahit les terres savoyardes, agrandissant ainsi le royaume de France (Traité de Lyon 1601). Les terres de l’Ain resteront définitivement françaises. C’est dans ce contexte que le Tilleul d’Innimond aurait été planté. « C’est pour symboliser la paix avec les habitants des terres conquises qu’il demanda que chaque village dresse un arbre, après la guerre contre le Duc de Savoie. »
Est-ce dans le même contexte que les quelques Arbres dits de Sully en Savoie et Haute-Savoie ont été plantés ? Tout comme le Tilleul de St-Colomban-des-Villards en Savoie, assimilé à l’époque d’Henri IV, qui semblait être un paradoxe historique.

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9 réflexions sur « Le Tilleul d’Innimond (Ain) perché sur son nid d’aigle »

  1. Salut Y@nick,

    l’objectif n’était pas de lancer le débat sur les éoliennes avec cette article.
    Je l’ai donc modifié et recentrer sur le thème de notre blog : l’arbre.
    Désolé pour ce petit hors-sujet 😉

    • Salut Castor,
      Y’ a pas d’ problème, du coup j’ai mis mon commentaire à la corbeille et préfère ne pas revenir sur le sujet. Ce n’est pas sa place ici.

      Recentrons nous plutôt sur ce tilleul qui est vraiment très particulier. Je n’avais encore jamais vu une telle « béquille ». Serait-ce une racine adventive qui se serait fortifié ? Ils semble qu’il y en ait de belles qui sortent du creux de ce tilleul.

      • sur le coup je n’avais pas fait trop attention à cette « béquille ». Le soleil du matin était assez éblouissant, j’ai eu du mal à faire des photos, mais en se positionnant de l’autre côté on voit mieux le tronc creusé. Je ne pense pas que ce soit une racine adventive mais plus l’hypothèse de Yannick, à vérifier au prochain passage…

  2. C’est vrai que le premier titre était un peu excessif, tu aurais pu bosser à Paris Match :-)!!
    Dommage suite à ton remaniement, le dessin de l’arbre et de l’église à disparu, je le trouvais sympa!

    Autrement c’est encore une beau spécimen que tu nous a déniché avec une situation avantageuse, les photos sont très réussies, quand à la « béquille » ne serait-ce pas plutôt une portion du tronc isolée par la pourriture qui aurait reformé de l’aubier sur toute sa périphérie?

    • c’est vrai, finalement il n’est peut-être pas trop tard pour postuler comme reporter chez Paris Match ! Allez j’envoie une candidature spontanée !
      le problème c’est que ça manque de « pipole » dans le monde arboricole alors si ça ne marche pas je postule pour le JT de 13h00 de Jean-Pierre Pernaud pour défendre les petits villages oubliés ! Avec un sujet comme Innimond, je suis sûr que Jean-Pierre sera ravi 🙂

  3. Que d’émotion en revoyant cet arbre et l’église (enfant de chœur avec Titou), souvenir de ma jeunesse chez Marius Tenand, en 1951 jusqu’en 1962 « le petit Gégé », » rouquin, Gérard Le Bléguet

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