Réédition
Parmi les espèces de cèdres introduites en France au cours des siècles passées, le cèdre de l’Himalaya est probablement le plus méconnu. Pourtant, certains sujets, comme celui de Dinan au Jardin Anglais, peuvent atteindre des dimensions toutes aussi impressionnantes que les plus vieux cèdres de l’Atlas ou du Liban « européens ».
Le cèdre de l’Himalaya qui se reconnaît entre autre par ses rameaux verts pendants, a été introduit en Europe en 1822. L’essence originaire du Népal occidental et du Cachemire (entre 1000 et 2500 m d’altitude) craint les hivers trop rudes (limite de résistance au froid entre -6 et -12°C). Il apprécie en revanche une humidité atmosphérique et des sols profonds et bien drainés.
En France, le climat océanique breton convient incontestablement à cette essence puisqu’à ce jour, l’un des cèdres de l’Himalaya les plus imposants de notre hexagone est celui du jardin Anglais de Dinan. Au regard de la base de données monumental trees, l’arbre fait même partie des 10 plus imposants cèdres d’Himalaya d’Europe.
Le parc du jardin Anglais offre un magnifique belvédère sur la Rance. Ce prolongement des Promenades de Dinan, a été aménagé, en 1853, par les paysagistes Bülher, à la suite du transfert du cimetière. Ces deux frères paysagistes réalisèrent, au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle, l’aménagement d’une douzaine de parcs bretons tels que Oberthür, Combourg ou Kerguehennec. Ils avaient un goût très prononcé pour l’exotisme. Nous leur devons les premières introductions de plusieurs conifères exotiques en Bretagne parmi lesquels le Ginkgo biloba, le libocèdre ou encore ce magnifique cèdre de l’Himalaya.
Situé à la croisé des cheminements du parc, l’arbre constitue la pièce centrale du jardin Anglais. On se prête à imaginer que l’explorateur Auguste Pavie qui résidait dans un hôtel particulier tout proche, ait pu trouver son inspiration dans la ramure de cet arbre lors de la rédaction de ses carnets de voyage et mission.
L’arbre présente une circonférence de 4,9 m et une hauteur de 27 m. Outre ses dimensions peu communes, il présente une architecture originale avec une branche basse en forme de lyre (merci à Guy pour la photo ci-dessous). Ce port remarquable ressemble, à s’y méprendre, à celui du cèdre Gouraud, présenté par notre Castor préféré.
En admirant, ce magnifique spécimen, on s’imagine qu’il puisse atteindre dans plusieurs siècles les extraordinaires dimensions du cèdre indien multiséculaire de Tolma, avec ses 14,5m de circonférence !
A noter également la présence dans ce parc, d’un très beau Ginkgo biloba, de 3,4 m de circonférence, planté à la même époque. Ce conifère a reçu au printemps dernier le label « Arbres remarquables de France » (encore merci à Guy pour la photo).
A signaler, dans le Parc Pommé (Oloron, 64), un cèdre de l’Himalaya de 40 m exactement (et 4,50 m de circonférence).
Merci DBZT pour le signalement. Quelle est l’année de sa plantation ?
Ce cèdre a été planté en 1883 ou en 1901. J’ai commence des recherches pour plus de precisions…