Des amis ayant un pied-à-terre à Martainville nous ont emmené en balade sur le sentier de la Corbie qui longe le ruisseau du même nom. Au niveau des hameaux de la Bruyère et des Monts au Rat, nous avons fait une halte au bord d’une mare, et c’est dans la prairie juste derrière celle-ci que j’ai entrevu une silhouette étrange, un vieillard appuyé sur une canne!
En fait, c’est un vieil aulne torturé par les ans, les étêtages et les champignons, dont le tronc à acquis une structure complexe composée de bois de différents âges et issus en partie de racines aériennes ayant poussé dans son cœur en décomposition.
La canne du vieillard malgré sa minceur semble toujours vivante, elle est probablement le vestige d’une portion du tronc aujourd’hui disparue.
Dans ce cas, la notion de colonie et non d’arbre unique évoquée par différents botanistes prend toute sa dimension. On peut aisément visualiser les connections entre les différentes zones du tronc et les différentes cimes qui semblent vivre indépendamment les unes des autres.
La taille en trogne pour cette essence permet à priori, d’en prolonger la vie en favorisant une telle évolution.
Venons en à la circonférence, il m’ a été difficile de la prendre, elle varie de 3.05 m au plus fin à 3.55 m à 1.30 m en essayant d’être le plus horizontal possible, et ce « canne » incluse, sans celle-ci, elle est de 2.85 m.
Quand aux racines, elles se développent pour partie, directement dans le petit affluent du ruisseau de la Corbie, l’obstruant partiellement.
L’arbre n’a pas été étêté depuis longtemps, ce qui peut devenir dangereux pour sa stabilité, toutefois s’il y a une prochaine taille il faudrait qu’elle soit modérée au risque de le mettre en péril, à l’image d’érables champêtres voisins qui ont bien du mal à se remettre du traitement qu’on leur a infligé…
Il semble que les aulnes têtards soient assez fréquent en Normandie, Sébastien avait présenté un superbe spécimen chez Krapo (ici).
Si vous passez le voir, le plus simple est d’accéder par la Bruyère, un chemin juste avant les Monts au Rat descend dans la vallée. N’oubliez pas non plus d’aller sur les pas de Damien qui nous avait emmené au pied du vieil if de la Lande Saint Léger (ici), à quelques kilomètres de là,
Retrouver sur la carte par ici
Voici donc le fameux aulne promis ^^
Singulier avec sa « canne » de bois apparemment pétrifiée ! Un vieillard bien amoché par le temps, longue vie à ce respectable ancêtre Normand 🙂