Comment ne pas s’émerveiller devant le tronc colossal d’un Séquoia centenaire ?
Sa silhouette massive, parfois éléphantesque étonne et fascine à la fois.
Pourtant, je trouve une certaine lassitude à observer ces géants…
Peut-être parce que nos vieux séquoias français se ressemblent finalement un peu tous. Peut-être aussi à cause de leur place quasi exclusive dans les parcs et domaines des châteaux.
Alors en rencontrant celui de Jonzieux, je lui ai trouvé un charme différent. Pas vraiment un coup de foudre, mais ce petit côté champêtre (« le Séquoia aux champs » façon Daudet) lui donne une touche d’originalité… presque exotique !
Il a aussi une autre particularité, celle d’entrer dans le club très privé des séquoias de plus de 10m de tour.
Éloigné de toute habitation, il trône au milieu d’une haie en bordure d’une pâture; une situation très inhabituelle pour un séquoia. La rencontre avec son propriétaire m’apportera quelques explications. C’est son grand-père, passionné d’arbres qui a planté ce séquoia en 1905. Mais ayant peur des dimensions gigantesques que pouvait atteindre cette espèce, il prit soin de bien l’éloigner des bâtiments de la ferme, sans vouloir pour autant le perdre de vue… Cette bordure de champs en contrebas de la ferme était l’endroit idéal pour observer la croissance de son géant américain.
Et quelle croissance ! 110 ans plus tard, les dimensions sont colossales… Moins spectaculaire en hauteur car il a reçu la foudre au début des années 70. Un 15 aout précisément, se souvient le propriétaire actuel, ils entendirent un vacarme assourdissant alors qu’ils finissaient le repas familiale. La tête du géant avait explosé ! Puis des branches latérales ont reconstitué partiellement son houppier, mais le séquoia restera défiguré à jamais. Il semble que le coup de foudre soit le destin de la majorité des séquoias du Massif-Central.
Ravi d’avoir pu collecter ces informations, il était temps de passer aux choses sérieuses : les mesures officielles du colosse et son intronisation potentielle dans le club des 10m.
Et ça n’a pas été une partie de rigolade !
A cheval sur son talus, la mesure de la circonférence à 1,3m de hauteur s’est révélée être particulièrement délicate, voir périlleuse avec la proximité de la clôture. J’espère que la photo ci-dessous pourra témoigner de ma bonne foie pour officialiser la mesure.
En février 2015, la circonférence (ruban positionné à 1,3m en amont, soit 2,5m en aval !) est de 10,22m.
Une mesure complémentaire à 1,5m (valeur retenue pour certains) est de 10,10m
La mesure au niveau du collet est de 11,65m.
Une circonférence exceptionnelle pour ce séquoia âgé de « seulement » 110 ans. Les plus vieux séquoias en France ont 150 ans. Il est bien possible qu’il soit le plus jeune séquoia a intégré le club des 10m de tour.
Et en consultant l’excellent site Séquioa.eu réalisant l’inventaire des séquoias français, il semble être le plus gros recensé en région Rhône-Alpes.
La mesure de sa hauteur au dendromètre électronique est de 27m. Une hauteur bien faible mais amputée accidentellement par la foudre.
Coordonnées géographiques : 45,31654°N 4,35347°E – Altitude 870m –
Malgré sa tête cassée, son état de santé semble excellent. On remarquera juste que le piétinement de ses voisins bovins ont tendance à mettre à jour ses racines superficielles ce qui pourrait à terme affaiblir le géant.
Mais le Papi amoureux des arbres ne s’est pas limité à ce magnifique colosse californien. Il s’est entouré d’espèces moins gigantesques, allant jusqu’à transformer la cour de sa ferme en un véritable arboretum dans les années 1920-1930.
On peut remarquer notamment ce splendide séquoia pleureur au port remarquable et aux dimensions intéressantes: 2,43m de circonférence à 1,3m et une hauteur de 14m.
Coordonnées géographiques : 45,31682°N 4,35239°E – Altitude 900m –
Note :
à voir également quelques photos printanières sur le site Arbres42
Magnifique
Le séquoia pleureur est également très sympa
Situation insolite pour ce champion de croissance! Belle trouvaille, mais fait attention de ne pas vexer nos amis de Séquoia.eu 🙂 !!!
Eric et Marc l’avaient déjà répertorié dans leur inventaire.
J’avais oublié de préciser qu’il avait fait reçu également le Label ARBRES récemment en janvier 2014.
Je faisais référence à ta « lassitude » et au fait qu’ils se ressemblent…
Aucune vexaxation, mais au contraire beaucoup d’admiration pour le bel article du castor que j’ai mis en lien sur notre site.
Splendide ! En effet, en version champêtre c’est magnifique, et finalement sa gueule cassée lui donne plus de charme que s’il était bien droit
C’est en rencontrant ce genre de séquoia atypique que je retombe en admiration devant ces géants californiens 🙂 c’est vrai que les sujets trop « urbanisés » me plaisent moins…
Intéressant !
Tu as donc mesuré à partir de la partie haute du talus, n’as-tu pas pris de mesure à partir du point médian du tronc sur le talus, tu devrais avoir une circonférence validable qui gagnerait quelques cm ?
Pour la mesure de la circonférence, je me suis positionné comme on le fait pour un arbre dans la pente, c’est à dire en mettant mon décamètre à 1,3m de hauteur en amont du talus.
Et j’ai pris une mesure supplémentaire au ras du talus qui pourrait être la circonférence au niveau de la souche (si par malheur il était abattu) : 11,65m
Je faisais ça au début.
Mais depuis j’ai adopté le système des pays du nord (Angleterre, Belgique,…)
Et le reste des pays formant monumentaltrees fonctionnement de cette manière.
Je sais qu’en France on se base sur 1,3 m à partir du sol, aux USA c’est 1,37 m et dans pas mal d’autres on valide à 1,5 m.
ça doit être pas être évident de gérer la dendromesure au niveau international 😉
Problème dans les coordonnées géographiques.
Oui effectivement il y a une erreur de coordonnées géographiques.
Il se trouve précisément ici : 45,31659°N 004,35343°E
A voir sur Google map avec ce lien :
https://www.google.fr/maps/place/42660+Jonzieux/@45.3166136,4.3530465,177m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x47f5a439d96fe58d:0x4093cafcbe811b0!8m2!3d45.313508!4d4.3616339
🙂 🙂 🙂
Bonjour,
Concernant la mesure de la circonférence d’un arbre dans une pente (et les passionnés de MonumentalTrees sont d’accord avec moi), je procède ainsi : je fais la moyenne entre la partie haute de la base et sa partie basse, j’ajoute 1,40 m et je mesure la circonférence à ce niveau. C’est toujours comme ça que nous procédons. Nous ne mesurons jamais 1,30 m ou 1,50 m au-dessus de la partie haute. C’est comme ça que j’ai procédé, par exemple, avec le séquoia de 51 m de Laruns. Ainsi, on peut dire que le sequoia de Jonzieux dépasse certainement largement les 10,22 m.
En fait, si j’ai bien compris, il faudrait mesurer la circonférence 50 cm plus bas, c’est-à-dire 80 cm au-dessus de la partie haute de la base, et non 1,30 m au-dessus de celle-ci.