Une incroyable forêt de Cunninghamia en France

Mon fidèle ami Berlingo34 me faisait remarquer que le Cunninghamia lanceolata, espèce emblématique de Chine, n’était jamais mentionnée dans nos blogs arboricoles. Et pour cause, l’espèce a si peu été introduite sur notre territoire qu’elle n’est présente que dans de très rares collections botaniques.
Et pourtant, il existe une petite parcelle forestière cachée dans l’immensité de la forêt landaise qui montre tout le potentiel de croissance de cette espèce méconnue.
Ce peuplement de Cunninghamia a fortement impressionné Berlingo34, infatigable forestier-baroudeur, et souhaitait nous le présenter sur les Têtards arboricoles. Merci 🙂

Il s’agit d’un petite parcelle d’un tiers d’hectare installée sous la forme d’une expérimentation sylvicole dans le département des Landes (sa localisation précise reste tenue secrète pour préserver le site 😉 ).
Planté en 1981 avec un taux de survie proche de 90%, le peuplement est actuellement âgé de 40 ans. La vitesse de croissance est remarquable sur un sol pourtant lourd et argileux mais favorisé par une légère pente et un climat océanique doux et bien arrosé.
En 2015, les plus gros exemplaires mesuraient 25m de hauteur et 1,50m de circonférence.

Une éclaircie réalisée en 1999 a favorisé le développement des plus beaux arbres et on s’aperçoit que le Cunninghamia fait parti de ces rares résineux à rejeter vigoureusement de souche lorsque l’arbre est jeune, tout comme les séquoias et les ifs. L’espèce autrefois rattachée au Taxodiaceae est désormais considérée comme le plus primitif des Cupressaceae.
Moins de 5 parcelles de ce type ont été installées en France, et celle-ci est assurément la plus belle réussite sur notre territoire.

Une espèce certes primitive, unique représentante du genre Cunninghamia, mais qui présente toujours un beau potentiel de croissance au XXIème siècle sous un climat océanique doux et humide.
Ces rameaux couverts de feuilles en écaille rappellent l’Araucaria du Chili, ce qui lui a donné le surnom d’Araucaria de Chine ou Sapin de Chine. Il est en effet originaire de l’Empire du Milieu mais s’étend sur une aire de répartition assez large allant du Vietnam à Taïwan.
A noter qu’il présente aussi une particularité botanique, ses feuilles sont persistantes avec une durée de vie de 5 ans puis chutent par rameaux entiers selon un phénomène appelé décurtation.
En Chine, il est considéré comme l’un des meilleurs bois de construction. Son bois rouge sans canaux résinifères est résistant aux pourritures et aux termites.
L’espèce a été découverte en Chine en 1702 par James Cunningham puis introduite en Europe seulement 100 ans plus tard dans les jardins royaux de Kew en 1804. Nos plus vieux exemplaires européens ont donc moins de 200 ans.


Pour compléter les informations de mon ami Berlingo34, le plus gros Cunninghamia que j’ai eu la chance de rencontrer en France se trouve dans le piémont pyrénéen, dans le Parc de l’Hotel de Ville de Bagnères-de-Bigorre avec une circonférence de 2,51m et une belle hauteur de 21m (2019).

Cuninghamia lanceolata de Bagnère-de-Bigorre (65)
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6 réflexions sur « Une incroyable forêt de Cunninghamia en France »

  1. Étonnant peuplement, merci pour le reportage !
    A Malguenac en Bretagne, nous aurions le sujet considéré, lors du congrès forestier de 1932, comme étant le plus gros d’Europe. Je ne dispose pas des dimensions de l’époque, mais aujourd’hui, il fait 3.18 (2022) et environ 3 m en 2000. A noté un sujet multitroncs dans un autre parc de château de la commune.
    Dans une autre propriété du Morbihan, il y a un sujet que je pense plus gros, mais l’accès en est strictement interdit. Apparemment les trois propriétes avaient un lien entre elles.

  2. Magnifique ce peuplement insolite : on pressent une ambiance « cunnighamieste » propice à un bon bain de forêt
    Merci Castor masqué et Berlingo 34 pour le partage

  3. Intéressant cet assez bon comportement en situation forestière.
    Nous avions également un bel exemplaire isolé centenaire dans le nord-est du pays à Remiremont dans le département des Vosges. Situé dans une propriété privée il a été photographie et mesuré en 2020 : 1,96 m de circonférence à 1,30 m du sol pour une vingtaine de mètres de hauteur.
    Il semble malheureusement avoir été abattu depuis ….

  4. Merci pour vos commentaires toujours sympathiques et enrichissants 🙂

    Balaises ces Cunninghamias bretons surement rattachés à une belle histoire commune. Près de 3,20m de circ, on s’approche des maxi enregistrés sur Arbres monumentaux 🙂
    https://www.monumentaltrees.com/fr/arbres/cunninghamialanceolata/records/
    On voit qu’il profite bien sous le climat océanique !
    Belle performance aussi sous le rude climat des Vosges, merci Fred pour l’info.

  5. bonjour , j’en ai plusieurs en drome et en Isère près de grenoble depuis pour le plus vieux 1990 ceux sont des arbres qui pousse vite au dépare qui on besoin d’humidité atmosphérique et d’un sol plutôt acide mais ils vieillisse plutôt mal , il y a un le groupe de Cunninghamia (C. lanceolata) planté par Aglaë Adanson a l’arboretum de balaine il y a pas loin de 150 ans je pense puisque quel est morte en 1852 . la sous espece konishii que j’ais semble etre peut differante de lanceolata ‘lanceolate ‘

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