Troisième et dernier arbre remarquable du square Verdrel de Rouen [1] – autres arbres visibles ici et là – ce Sophora japonica pourrait être parmi les plus anciens de France au vu de son impressionnant gabarit. Cet arbre au port élégant et à l’écorce grise fissurée fut introduit en Europe par le père français Pierre d’Incarville, parti évangéliser les chinois de 1742 à 1757. Le sophora pousse rapidement s’il bénéficie d’un sol riche et profond, mais son bois est réputé cassant. Le père Pierre d’Incarville est également à l’origine de l’introduction en France de plusieurs essences ornementales courantes : cédrèle, savonnier, ailante…
On le remarque de suite, ce spécimen rouennais pousse en fourche. Celle-ci démarre vers 1m80 de haut et scinde l’arbre en deux troncs de diamètre à peu près équivalents. Des contreforts saillants se sont développés, afin de mieux soutenir la contrainte que créé ce port. Pour le situer dans le square, il se trouve près de l’entrée sud-ouest et au bord de la rue Jeanne d’Arc.
De nombreuses excroissances ressemblant à un chancre parsèment le fût de ce sophora, une personne plus expérimentée pourra nous donner son avis ici. Un jeune lierre grimpe aussi à l’assaut d’un des troncs, conférant à ce géant un aspect plus champêtre. A côté de lui croît un jeune et vigoureux séquoia, certainement promis à un bel avenir si son inclinaison se stabilise. Après les photos vinrent les mesures, et c’est à 1m30 que se révélèrent les 4m12 de sa circonférence. Un très beau chiffre, digne des plus beaux et plus anciens sophoras du pays.
Pour donner une idée un autre Sophora, planté vers 1750 au Jardin des Plantes de Caen [2], mesure 4m60 de circonférence. Et un autre planté en 1768 à Acquigny [3] fait lui 4m30 à la même hauteur. Sauf erreur de ma part, on peut raisonnablement songer que ce spécimen fut planté à Rouen entre 1780 et 1800.
Une raison supplémentaire pour tous les amateurs d’arbres de venir à Rouen, ou plus largement en Normandie ! En espérant que ce trio désormais décrit et réuni vous aura plu.
Localiser sur la carte ici
Encore un article bien documenté!
C’est une essence admirable, tant pour son feuillage, particulièrement esthétique en contre-plongée que pour sa belle écorce, alors que dire quand on a à faire à un spécimen de cette taille!
Je crois que l’un des plus gros spécimens français, est celui du petit Trianon, je n’ai plus sa dimension en tête, mais il me semble encore plus large.
J’ai eu l’occasion d’en tailler un à Pontivy, bien moins gros mais à l’architecture originale, peut-être le sujet d’un prochain article…
Une belle espèce exotique qui s’est parfaitement acclimatée à la terre et au climat normand.
L’exemplaire semble encore bien vigoureux, en pleine force de l’âge, il devrait vite éclipser son voisin le séquoia : une belle compétition pour une place au soleil !
Une essence que je connais peu.
Merci pour ce zoom qui nous la rend plus familière.
Merci à vous de laisser votre impression ici 😉
C’est un bel arbre qui n’ira sûrement pas jusqu’à dépasser son voisin, mais quelle hauteur !
Impossible de le prendre en entier (manque de recul), mais je suis content qu’il vous plaise