Les Ifs du cimetière de Forcalquier (Alpes-de-Hte-Provence)

Je vous propose de découvrir un site étonnant, unique en son genre :
le « Cimetière-jardin » de Forcalquier.
Si vous pensiez que les Cyprès sont indissociables des cimetières provençaux, vous serez alors surpris de découvrir que celui-ci prend des allures normandes (ou bretonnes 😉 ).
Attention, coup de foudre assuré en parcourant son labyrinthe d’ifs taillés en topiaire ! On ne résiste pas au charme envoûtant de ce petit cimetière des Alpes du Sud…

Le cimetière de Forcalquier est remarquable par son aménagement paysager qui lui a valu le surnom de « cimetière jardin ».
En 1835, l’if est choisi pour délimiter différents espaces dans ce qui devait être le nouveau cimetière. Depuis plus de 150 ans, ces ifs sont taillés à 4m de hauteur pour former des murs et arcades. Ils constituent ainsi des « cloitres de verdure » où reposent des tombes réunies par origines.
Quatre espaces sont délimités par ces murs végétaux, percés d’arcades espacées régulièrement pour permettre de jolies perspectives sur les espaces réservés aux tombes. Certaines sont même placées directement dans les arcades, d’autres dispersées irrégulièrement, tandis qu’un autre espace réuni les membres ecclésiastiques de Forcalquier. La plupart des tombes sont très modestes et datent de la fin du XIXème – début XXème siècle… à une exception près, celle réunissant la famille anglaise Drummond, sauvagement assassinée en 1952, et qui a donné lieu à la très médiatique affaire Dominici.

Ce type d’aménagement pour un cimetière est exceptionnel, il n’en existe pas d’autres connus en Europe. C’est tout naturellement que le site a été classé par un Arrêté du 2 aout 1946 pour assurer sa préservation.

D’après une autre source (Le Dauphiné Libéré), la création de ce cimetière paysager daterait du tout début XXème siècle, lorsque l’un des magistrats de la ville, de retour d’un voyage à Versailles, eu l’idée de reproduire un labyrinthe végétal identique pour le nouveau cimetière de Forcalquier…
Quoiqu’il en soit, le site connait un franc succès auprès des visiteurs de passage dans la cité des « Quatre Reines ». L’office de tourisme de Forcalquier propose même une visite guidée avec une approche de la symbolique funéraire.
En revanche, pour les passionnés de vieux ligneux et d’arbres monumentaux, oubliez la dendrométrie et n’espérez pas sortir votre double décamètre pour des circonférences hallucinantes. Ici, c’est uniquement pour le plaisir des yeux… de l’Art 🙂
…….. 🙁
Vraiment ? Pas même un arbre aux dimensions même modestes à relever pour son tableau de chasse ?
Là, je vous sens un peu déçu… un peu comme je l’ai été en sortant du « Boulevard des allongés » de Forcalquier. Alors, pour vous chers lecteurs du blog des têtards, je vous livre un indice qui devrait allumer cette petite étincelle dans vos yeux de chasseurs d’arbres 😉 Un indice, inscrit discrètement en bas du panneau à l’entrée du cimetière, qui m’a échappé lors de ma visite et que je n’ai repéré que bien trop tard en triant les photos sur mon ordinateur :
Deux sapins d’Andalousie (Abies pinsapo) remarquables ornent l’entrée du cimetière, ils seraient parmi les premiers à avoir été introduits sur notre territoire…
Qui sera le premier à aller confirmer cette annonce ? A suivre !!!

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5 réflexions sur « Les Ifs du cimetière de Forcalquier (Alpes-de-Hte-Provence) »

  1. Bonjour Castor !

    Quel plaisir de te lire à nouveau 🙂 Ce cimetière mérite entièrement sa place sur le blog tant ces ifs participent au charme du lieu. C’est fou les formes infinies que l’on peut donner à ces arbres.

    Pour les sapins d’Andalousie, d’un côté, après avoir fait le tri dans tes photos, j’imagine que tu t’es dit « mouais, s’ils étaient vraiment remarquables, il ne m’auraient pas échappé comme ça »

    Et d’un autre côté, j’imagine comme un arrière goût amer dans ta bouche dû à l’incertitude encore planante concernant leurs dimensions haha ! 😉

    Merci pour cet article !

  2. Ah oui alors ça fait du bien de lire un nouvel article du Castor. 😉
    Même si je ne suis pas fan de l’art topiaire, je trouve quand même un avantage à ces ifs : ils ne doivent pas se faire boulotter par les chenilles de la pyrale du buis (plus commun dans nos contrées méridionales) !
    Et je suis tentée de penser comme Aurélien, que si les pinsapo avaient été si remarquables que ça (en taille, pas en date) ils auraient attiré l’œil du Castor (ou alors tu avais mis ton masque de travers 😀 )

  3. Oui, un truc de ouf ces pinsapos !!!
    Comment s’est possible que je ne l’ai pas remarqués ??? Je suis passé pourtant forcément devant eux… Et rien sur mes photos prises sur place. J’ai jeté un œil aussi sur google earth, on les repère facilement mais aucun angle de vue permet d’apercevoir leur pied et estimer leur tour de taille…
    Y a pas de doute, il va falloir absolument y retourner pour éclaircir le mystère de ces vieux pinsapos 🙂 🙂 🙂

  4. Il va falloir troquer ton masque contre des lunettes Castor si tu ne vois pas de gros pinsapo!
    C’est formelle comme taille, généralement je préfère les cimetières plus naturel, mais il faut admettre que l’ensemble est superbe. On peut saluer les jardiniers qui entretiennent un tel ensemble, quel boulot !

    • Oui félicitations aux jardiniers qui entretiennent ce Cimetière-Jardin dans des conditions de culture limitent pour l’If. Le climat méditerranéen des Pré-Alpes du Sud n’est pas aussi favorable pour cette espèce plutôt habituée aux verts pâturages du Nord-Ouest.

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