Châtaigniers multi-séculaires dans le sud-est du Morvan (Saint-Léger-sous-Beuvray et Marmagne /Saône-et-Loire)

Un reportage de Régis.

Comme je l’avais annoncé dans le dernier reportage décrivant un territoire du Morvan, cette zone fera l’objet de plusieurs descriptions et donc en voici le second volet qui traitera intégralement de châtaigniers.

Pour commencer il me fallut me rendre dans le ban d’une petite commune nommé Saint-Léger-sous-Beuvray et plus précisément en direction du hameau de Vers les Croix au sud-est du village.

Des paysages ouverts et vallonnés se succédaient et comme de coutume les chemins étaient bordés de haies jusqu’à une intersection qui menait vers Lavaux. Je dois honnêtement écrire que j’aurais passé ma route si je n’avais eu la localisation exacte et pourtant l’arbre en question était bel et bien au bord du chemin. Intégré depuis fort longtemps dans ce petit talus avec les passages du lamier année après année, une façade en rideau s’était formée et le châtaignier constituait avec des rejets et autres arbustes, une épaisse couverture.

Toutefois, depuis le parc en amont, on pouvait largement l’observer avec plus d’aisance. Le tronc formant un ovale singulier s’était depuis longtemps creusé et il se séparait nettement en deux parties distinctes qui il y a une douzaine d’années étaient encore reliées par du bois mort. Cela n’empêcha pas une mesure fiable dont le résultat donna 9,2 m à 1,5 m du sol en août 2021 pour 15,4 m de hauteur.

Il n’est pas toujours évident de se faire une idée de l’évolution de tels spécimens, celui-ci aurait subi un incendie et plus tard un étêtage dans les années 1990. Je pense qu’il avait pour vocation d’être une trogne et la ramure s’est nettement reconstituée.

Quelques photos issues du parc régional :

https://www.patrimoinedumorvan.org/nature/arbres-remarquables/chataignier-de-saint-leger-sous-beuvray)

En résumé, un arbre qui peut passer inaperçu, confondu dans le paysage et bénéficiant d’un idéal cadre de vie mais qui pourtant figure parmi les plus gros représentants de l’espèce dans la région et également parmi les plus imposants dans la globalité.

Localisation : 46,914423/4,083414

La deuxième partie de la découverte nous amena ensuite légèrement en dehors du parc régional en direction du Creusot dans le village de Marmagne. Ici aussi il me fallut aller en périphérie vers le lieu dit les Milliens, un endroit charmant et en hauteur qui dominait les alentours.

Tout comme le premier sujet décrit, celui-ci vivait dans un talus surplombant un chemin. Rien n’est facile pour nous autres, chercheurs d’arbres, et je constatai aussitôt que la mesure allait être sport 😉 : des rejets, de la ronce, du barbelé et un sol friable s’offrait à moi !!

Après une bonne dose de sang froid et quelques essais, je me contentai d’une mesure que j’estimai pertinente : 9,8 m à 1,4 m du sol (+/- 15 cm) pour environ 14 m de hauteur.

Cet arbre était bien ancré dans ce chemin bocager et dominait le site depuis de nombreux siècles. D’après une source de Desbrosse Alain (Arbres remarquables de Bourgogne), l’arbre avait une circonférence de 9,08 m en 1993. Je n’avais pas la hauteur du point de mesure, mais cela me permit de constater que ce spécimen avait continué à croître avec une certaine vigueur.

Localisation : 46,842099/4,370749

Il est indiqué que quelques km plus loin dans le ban de St-Symphorien-de-Marmagne près du hameau de Martigny se tient un autre châtaignier de 9,69 m de tour qui ne présente plus que quelques branches vertes.

Comme dans beaucoup d’autres départements cette essence nous livre des champions et elle tient tête aux chênes, cèdres, séquoias et tilleuls avec le net avantage tout comme le tilleul de pouvoir se ‘régénérer’ jusqu’à un stade élevé dans son cycle. « 

Share Button

5 réflexions sur « Châtaigniers multi-séculaires dans le sud-est du Morvan (Saint-Léger-sous-Beuvray et Marmagne /Saône-et-Loire) »

  1. Merci Régis pour la présentation de ces deux chataigniers vénérables qui semblent tellement bien intégrés dans leur environnement qu’ils se font oublier dans le paysage. Pourtant leurs dimensions proches des 10m de tour de taille en font des arbres d’exception 🙂 🙂 🙂
    Es-tu passé voir le monumental cèdre de l’Atlas du Château de Montaugé à St Léger sous Beuvray ? C’est l’un des plus gros cèdres de l’Atlas que je connaisse… une merveille !

  2. Non je n’y suis pas passé, j’avais une programmation de l’année d’avant qui ne l’incluait pas. Je crois que j’avais pensé qu’il était en propriété privée ou visitable uniquement sur entrée.
    Effectivement c’est un très beau cèdre, je crois que je n’ai pas la fibre avec cette espèce. J’en ai mesuré très peu et j’en vois assez rarement hormis des cultivars ça et là dans certains parcs.

    – – –
    Malgré des désagréments liés aux routes et chemins, ces arbres ont la chance de vivre dans des endroits peu passants, ce qui leur donne plus de marge de préservation.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.