C’est assez rare pour le souligner, aujourd’hui nous allons changer d’essence (point de Taxus !), nous allons également changer de région et enfin ouvrir une nouvelle catégorie : celle des vignes vierges séculaires ! Car je suis tombé sur un « nid » de ces grimpantes, elles sont au nombre de trois et chacune s’étale sur un bâtiment du corps de ferme abritant les bureaux d’une entreprise.
La première que j’ai aperçu en visitant les lieux est la plus imposante du point de vue de la circonférence : elle ne mesure pas moins de 64cm à un mètre du sol. Le tronc se divise vers 1m30 de hauteur en deux branches qui viennent occuper chacune un côté du mur, la branche la plus basse mesure 48cm peu après la fourche ; celle au-dessus 53cm. Si aujourd’hui notre vigne est bien sage, elle fut autrefois plus qu’exubérante. A tel point qu’il a fallu la réduire drastiquement pour qu’elle n’abîme pas davantage les vieilles pierres composant son support, ainsi que le toit et les gouttières. Elle grimpait alors aussi partout sur le bâtiment plus à gauche, et était devenue incontrôlable de par le nombre de rameaux parcourant la façade.
Le feuillage me semble très clairsemé pour une grimpante aussi âgée, et mon impression est à demi-confirmée par le propriétaire qui me confia que depuis la taille sévère dont elle a fait l’objet (il y a quelques années) c’est la première fois qu’elle repart si faiblement. J’espère que l’année prochaine verra sa vigueur revenir, afin qu’elle reparte sur des bases saines et puisse agrémenter – sans excès cette fois-ci – la belle façade de cette ferme. C’est tout ce qu’on lui souhaite en tout cas !
La seconde vigne vierge se faisait discrète, son tronc est caché par un camion et son feuillage pour beaucoup dans un angle, peu visible depuis l’endroit de prise de poste du matin. Elle n’est que légèrement plus petite niveau tour de taille, puisqu’elle fait pour sa part 60cm à soixante-dix centimètres de hauteur, pour 83cm à la base. Sur le premier pied, il m’a été impossible de relever la circonférence à la base car le tronc est collé au mur. Toutefois, il est à vue d’œil un peu plus gros que celui dont on parle à présent.
Ici les branches sont au nombre de trois et sont très différentes les unes des autres. La branche la plus à gauche est la plus imposante : elle a une circonférence de 49cm à la fourche. Celle de droite mesure quant à elle 37cm, mais elle a été coupée et la repousse est bien plus fine. La dernière, enfin, est bien plus jeune, petite et vigoureuse et l’on peut presque la saisir à pleine main.
Le feuillage s’étend sur une très large surface, à cheval sur une grange et un garage, et a même fait le tour d’un ancien balcon au deuxième étage ayant perdu sa dalle (de bois ?). Le résultat est très joli et cette vigne vierge n’est pas encore au stade où elle est néfaste pour le bâtiment. Il lui reste donc sûrement de belles années avant que les propriétaires ne décident de la limiter quelque peu.
Partons à présent vers la troisième et dernière vigne vierge du corps de ferme, qui possède également de belles dimensions. Toutes ces grimpantes ont dû être plantées au même moment, et ont reçu des traitements différents leur conférant aujourd’hui une morphologie propre à chacune. Peut-être même y en a t-il eu davantage, et que ce trio se compose des dernières survivantes ? Toujours est-il que notre troisième vigne n’a pas de « tronc » à proprement parler, contrairement à ses deux sœurs. Cette dernière a dû être taillée bien plus sévèrement et a par conséquent développé une « touffe » épaisse composée d’une multitude de brins allant de très petit à assez gros ; et très entremêlés.
Devant un tel sac de nœuds, j’ai renoncé à vouloir prendre une quelconque circonférence, qui n’aurait de plus pas permis de faire de comparaison avec les deux autres grimpantes. Sans doute un effet collatéral des tailles successives qu’elle a subies, ce spécimen est de loin le plus vigoureux des trois et de nombreux jeunes rameaux partent à l’assaut de la bâtisse, qui fait office de support pour toute cette verdure.
Tout près du corps de ferme et au bord de la route, se trouve également un beau chêne que les vaches apprécient pour l’ombre qu’il procure dans le pré qui le borde. Ce Quercus a une fière allure et se remarque de loin des deux côtés de la chaussée. Ses branches basses ont été ôtées, mais il garde de belles charpentières et un houppier généreux. Une grosse pierre recouverte de mousse est posée à son pied, serait-ce possible que les racines et/ou l’érosion du sol l’aient fait remonter ?
Côté mensurations, notre chêne solitaire donne dans les 3m79 à un mètre trente de hauteur. Ça n’est pas si mal si l’on considère la taille de ceux à des kilomètres alentour.
Pour clôturer cet article, car il le faut bien après tout cela, je vous propose un superbe marronnier d’Inde, situé au beau milieu de la cour d’une autre ferme, la ferme d’Orsigny, à 30mn de marche de Viltain. Il étale majestueusement ses lourdes branches qui retombent jusqu’au sol, et j’ai eu la chance de le croiser au moment où il était encore paré de nombreuses fleurs. Pas de mesure de circonférence car implanté sur un terrain privé ; mais il doit bien faire au moins la taille du chêne, donc approcher voire atteindre les quatre mètres de tour. Un superbe spécimen, qui sera je l’espère épargné par les maladies et parasites décimant les siens en ville et, de plus en plus, à la campagne.
Localisation des vignes ici, du chêne là et du marronnier là
Les ifs Normands vont être jaloux !
le tronc des vignes vierges peut en effet devenir très gros.
Le Marronnier en fleurs est magnifique.
C’est très beau tout ça.
ça change un peu et c’est très frais paré du vert tendre printanier.
Je n’avais jamais observé de si grosse vigne, c’est intéressant d’ouvrir de nouveaux horizons de recherches!
Je ne sais pas si vous avez vu, mais j’ai recentré le SIG qui commence à être bien fourni, et ajouté la carte des arbres labellisés par ARBRES…
http://lestetardsarboricoles.fr/wordpress/carte/
J’avais pas tout vu.
Je jette un coup d’œil.
Bravo pour cette découverte bien originale