Comme promis dans mon précédent article concernant le chêne du Margaro à Rouillac (1), voici son frère d’arme situé à quelques kilomètres sur la commune de Sévignac.
J’ai découvert cet ancêtre en 2007 (photos en feuilles de 2007), en revenant de visiter son confrère qui était recensé dans le livre « le patrimoine des communes des Côtes d’Armor » .
Je suis arrivé à son pied en prospectant de façon aléatoire les petites routes de campagne. Je me fie à mon intuition, toutefois j’utilise un gps, qui me renvoi tout de même vers ma destination finale malgré mes égarements volontaires. La technique m’a valu pas mal de découvertes et a encore fait ses preuves après cette visite, puisque j’ai mis la main sur un if de près de 8 m…
Je suis donc retourné voir celui que les locaux nomment « chêne de l’an mil ».
Il est peu probable qu’il soit millénaire, 5 siècles serait une estimation plus proche de la réalité, sa situation champêtre en pleine lumière et la présence d’eau en bonne quantité ont pu permettre, dans sa jeunesse une bonne croissance pour atteindre actuellement les 7.80 m (environ) de tour de taille.
Toutefois, ne connaissant pas l’historique de son développement (ancienne trogne ou pas, et date du début de son déclin…) je ne me risquerai pas à affiner cette estimation!
Il est associé, à l’instar de celui de Rouillac, à un édifice, le « vieux château de Limoëlan » (1)(2) qui est une bâtisse fortifié, à priori reconstruite au 14 ou 15ème siècles. Elle est située à 200 m environ à l’ouest de l’arbre, du côté de l’énorme arrachement du tronc, souvenir d’une charpentière.
Le colosse n’est pas en grande forme, il a démarré sa sénescence. Sa survie ne tient qu’à quelques rejets apparus à la base des charpentières et sur le tronc…
Toutefois en sept ans (2007-2014), je n’ai pas pu observer d’évolution notable, mais je retournerai prochainement pour prendre des photos en feuilles afin de mieux faire le comparatif.
Notre arbre à un acolyte remarquable, un immense pin noir que l’on entrevoit au-dessus de lui en arrière plan sur la photo ci-dessus.
Il est situé dans le parc du « nouveau château de Limoëlan » construit juste avant la révolution. Il le domine largement avec ses 35 m de haut et ses 4.90 m de tour!
L’anecdote familiale veut qu’il ait été victime en 1845 d’un tir de fusil destiné à un merle. L’histoire ne dit pas si le volatile y a laissé des plumes, par contre l’arbre, y aurait laissé sa cime! Cette mésaventure serait l’origine de son architecture à plusieurs têtes, apparues en remplacement. Une plaque vissée sur le tronc commémore la maladresse de l’aïeul! (ici)
Les photos datent de 2008, lorsque nous sommes allé lui faire une petite toilette, il présentait alors deux cimes mortes…(une petite vidéo par ici rubrique taille de toilettage).
Pour finir la visite, un rapide passage au village du chêne Dé (l’ancienne ferme du château) juste à proximité du chêne l’an mil, où se trouve son second acolyte bien plus petit (4.47 m de tour) mais dans un état tout aussi alarmant!
Il faut dire que la construction du silo à ensilage a du être grandement préjudiciable au système racinaire, il ne lui reste qu’un modeste terre-plein herbeux pour étendre confortablement ses racines!
Là encore depuis 2007 il n’a pas beaucoup évolué (photos du haut).
Les propriétaires ont récemment supprimé les gros bois morts. Il ne reste pus qu’à attendre quelques décennies pour voir si ce malheureux arbre s’en sort!
En ce qui concerne le nom du hameau « chêne Dé », on n’a pas su me préciser à quel arbre cela faisait référence, les deux pouvant justifier ce nom l’un par sa situation, dans la ferme l’autre par son gabarit.
Il me faudra mener l’enquête…!
Localisation : chêne de l’an mil (1), pin (2), chêne Dé (3)
Quel veinard !!
Avoir une passion et en vivre!
Magnifique reportage, les chênes sont dans leur jus, ventrus et cabossés de partout. Le pin est très beau, et son histoire comme le château lui donnent du cachet!
Merci, j’adore aussi ce genre d’arbres bien dans leur jus!
Comme quoi être élagueur ne veut pas dire aimer tailler à tout prix, bien au contraire, l’idée est de limiter les interventions au stricte nécessaire…
C’est une lutte au quotidien avec les clients ou les voisins mécontents pour cause de feuilles dans les gouttières, de glands, d’ombre ou d’arbres « trop hauts », ou « dangereux » enfin bref peu de gens tolèrent les désagréments liés aux arbres, même si tout le monde, soit disant, adore les arbres!
On taille, tout compte fait, rarement pour le bien de l’arbre, et on est souvent amené à faire des abattages, la faute à de mauvaise plantations et de plus en plus, avec l’urbanisation galopante, à une mauvaise implantation des nouvelles constructions par rapport aux arbres.
Un vrai casse-tête pour les gestionnaires d’arbres…
Très belle lumière sur tes dernières photos du chêne de l’an mil.
Quand au chêne Dé il est de bonne composition , il survit.
Marrant la charpentière brisée qui tient en l’air (surtout visible sur la photo de couverture) ; on voit plus loin qu’elle est retenue par d’autres branches plus basses. Mais l’effet est surprenant les premières secondes !