Ultime étape des pérégrinations japonaises de Rémy…
Mon séjour au Japon s’achève par un passage obligé à Nara à proximité de Kyoto. Nara est désormais une petite ville calme. Elle abrite néanmoins les monuments les plus prestigieux du Japon. En effet, bien avant Tokyo, Kamakura et même Kyoto, Nara fut la première capitale du Japon unifié, durant le 8ème siècle de notre ère. A cette époque le Japon connaissait sa première phase de prospérité en s’ouvrant à la culture chinoise rayonnante de l’époque.
Une formidable quantité de temples en bois fut alors bâtie dans les environs. La plupart d’entre eux bénéficièrent de restaurations et sont encore visibles aujourd’hui dans un magnifique écrin de verdure de plusieurs dizaines d’hectares, pour la plus grande joie de touristes qui visitent l’archipel.
Si le parc est surtout connu pour ses temples et les daims qui gambadent librement au milieu des touristes incrédules, j’ai rapidement remarqué que l’endroit abritait également un patrimoine végétal hors du commun. La liste n’est évidemment pas exhaustive.
Chronologiquement, je fus d’abord interpellé par un arbre véritablement atypique dans la partie « basse » du parc. Le tronc est imposant autant du point de vue de son diamètre que de sa hauteur. Néanmoins, à ce niveau, rien d’exceptionnel… Celui qui prendra soin de lever un peu la tête ne manquera pas, en revanche, d’être interpellé par un phénomène pour le moins étrange. A une hauteur de 6 mètres environ, un bouquet de bambous semble prolonger le tronc qui se sépare à ce niveau en plusieurs charpentières. Je fais donc le tour de la chose pour m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un effet d’optique… Eh bien non, je n’avais pas rêvé !!
Des bambous ont trouvé au cœur du tronc creux l’espace suffisant pour se développer. En été, cette bizarrerie serait peut être passée inaperçue, mais au cœur de l’hiver, les bambous apportent un peu de vie à cet arbre endormi. Une question reste néanmoins posée… Comment ont-ils pu arriver là ?
L’arbre suivant est un camphrier (première photo) (Cinnamomum Camphora) sans âge haut de 24 m et d’une circonférence de 11m 48 !! Il s’enracine entre les sanctuaires Taisha et Wakamiya et serait l’un des plus vieux de la région. Travaillé par le temps, il impose le respect et se passe d’autres commentaires…
A très faible distance vers le Nord (sanctuaire de Kasuga Taisha) de ce camphrier géant se dresse un criptomeria également impressionnant. A distance, l’arbre ne semble pas doté d’un intérêt particulier en dehors de son houppier qui porte les stigmates d’une histoire millénaire. Une fois que l’on est parvenu à se frayer un chemin dans la foule, on constate, par contre, que son pied est véritablement disproportionné avec un périmètre très largement supérieur à 10m au niveau du sol…
Enfin, toujours dans le secteur du temple Kasuga Taisha, une glycine âgée de 800 ans s’épanouie pour le plus grands bonheur des pèlerins qui viennent déposer sous son ombre des veux de bonheur. La vieille dame aurait été peinte pendant sa jeunesse en 1309…
Je termine ce reportage sur les vénérables de Nara, par deux photos permettant de s’immerger dans le contexte particulier du lieu :
Le temple de Todai-Ji (48 m de haut, 57 m de long), plus grande construction en bois au monde…
Un profond respect m’habite.
Ils sont très impressionnants, j’aime particulièrement la première photo…
Ça donne le tournis !.. Une conclusion en beauté de ce voyage aux confins de l’Orient, merci beaucoup de nous faire partager ce périple avec toi.
Ces arbres sont fabuleux