On reconnait à la forêt son rôle de protection des sols en montagne : protection contre les avalanches, les éboulements, les glissements de terrain…
En passant sur cette petite route auvergnate, j’ai cru voir en ce hêtre, l’un de ces valeureux protecteurs capables d’arrêter les chutes de pierres vers les maisons en contre-bas.
En fait il n’en est rien, il s’agit d’un étonnant trompe l’oeil. Le genre de fusion parfaite entre le minéral et le végétal… On pourrait y voir aussi l’expression de l’amour fou d’un hêtre pour son rocher.
Une histoire d’amour qui n’est pas sans rappeler celle des arbres sur chiron présentée par Y@nick.
C’est en s’approchant que l’on comprend mieux l’histoire de cette fusion.
Cet énorme bloc rocheux est bien descendu de la montagne. Mais quel obstacle aurait pu l’immobiliser en plein champs ? Il a vraisemblablement fini sa course tout seul, là où la pente devenait moins forte… un évènement survenu certainement il y a quelques millions d’années à l’époque où les volcans d’Auvergne crachaient du feu !
Notre hêtre, aussi vaillant soit-il, n’aurait jamais eu la force de retenir un tel rocher dévalant la montagne.
En revanche, il a trouvé au pied de ce rocher, un refuge pour pousser et se développer amplement loin de la concurrence forestière.
De cette proximité est née une véritable fusion entre le minéral et le végétal.
Il n’y a plus aucun espace entre le tronc du hêtre et la surface du rocher.
Son amour pour son rocher a provoqué un mimétisme presque parfait.
Il est difficile de distinguer où débute le rocher et où s’achève le tronc.
J’ai voulu procéder aux traditionnelles mesures de circonférence, mais il est absolument impossible de mesurer l’un sans l’autre. Au vu du diamètre, on pourrait estimer la circonférence du hêtre à environ 4m – 4,5m. Sa hauteur, mesurée au dendromètre Suunto, est de 22m.
Coordonnées géographiques : N 45,53948° E 002,87243° – Altitude 1155 m –
Il se trouve à l’entrée de la Vallée de Chaudefour.
Une union parfaite mais pas pour l’éternité… ce sera jusqu’à ce que la mort du Fagus les sépare.
Super, un chiron carré! C’est quoi ? Un chicarré ?
Ah oui je n’avais pas pensé à ça ! 🙂
plus que la forme du support, c’est surtout l’axe de fusion qui fait la différence. Ici on est sur un plan verticale alors qu’il est horizontale sur le chiron.
Peut-être que les Auvergnats ont trouvé un terme précis pour ce phénomène ?
Impressionnant
Merci pour le partage !
Bientôt une catégorie « arbres et pierres »??
Une belle romance pour un amour improbable!
Ca me rappel un autre hêtre, qui à l’inverse semble supporter son rocher comme un fardeau (ou un sac à dos!)…
Article :
http://lestetardsarboricoles.fr/wordpress/2013/11/15/de-vieux-hetres-a-larrau-pyrenees-atlantiques/
Un bel exemple aussi de fusion ! je ne connaissais pas ton article, très sympa, un joli de coin de Béarn bien sauvage.
Dans la catégorie, « arbres et pierres » il y a aussi les avaleurs de pierre d’Aïn-Leuh au Maroc 🙂 des chirons marocains !
http://lestetardsarboricoles.fr/wordpress/2014/07/22/les-avaleurs-pierres-dain-leuh-maroc/
Merci Castor encore un beau reportage!