Après la série méditerranéenne du Castor, retrouvons Renaud, plus au nord en Belgique avec cet étonnant chêne sacralisé.
Un peu en aval des célèbres cascades de Coo – les plus hautes de Belgique – une petite route quitte la vallée de l’Amblève pour se diriger vers Francorchamp (qui, pour rappel, est un village avant d’être un circuit de formule 1!). On traverse Roanne-Coo sans trop s’en rendre compte car c’est plus un groupe de maison qu’un vrai village. On passerait même facilement à côté du seul point d’intérêt de la localité : le chêne-potale ou chêne à la potale.
Situé à un carrefour entre la Rue Roanne-Coo et un chemin agricole au lieu-dit « Les Brieux », le chêne-potale ne se remarque pas tout de suite mais sa particularité accroche immédiatement le regard : son tronc se sépare en deux avant de se resouder un peu plus haut! C’est dans cette petite fenêtre que vient prendre place une petite statue de la vierge qui lui donne son nom: une « potale » est un belgicisme désignant une niche dans laquelle prend place une statue de le vierge ou un saint protecteur. Ce genre d’édicule est courant pour protéger un carrefour mais que ce rôle soit occupé par un arbre est unique en Belgique.
Mesurer ce chêne est impossible du fait qu’il est enchâssé dans une haie d’aubépine mais on apprend plus sur le site WalOnMap : Ce chêne pédonculé (Quercus Robur) est un arbre remarquable depuis 20 mars 2003 pour son intérêt botanique et paysager (on devine aisément que son étonnante soudure et son rôle de potale en sont la cause). On apprend aussi qu’en 1999, il mesurait 302cm de circonférence pour 16 mètres de haut.
Lors de ma visite au début du déconfinement, j’ai pu remarquer que le diamètre de son tronc ne semble pas avoir beaucoup changé. Pire, de nombreuses branches hautes sont totalement dégarnies. Faut-il y voir l’effet de la sécheresse de 2019 (qui ne s’arrangera évidemment pas cette année) ou le début d’une descente de cime qui lui sera fatale ?
L’inquiétude est légitime et le même fléau menace nombre d’autres arbres remarquables désormais. En dehors des informations ci-dessus, on ne sait rien de ce chêne: je n’en ai même pas trouvé une seule trace dans la littérature! Il me semblait donc utile de faire sortir cet arbre unique de l’anonymat avant qu’il ne disparaisse (espérons-le, le plus tard possible vu sa singulière particularité!).
bonjour a tous.. magnifique ce chêne. comment a t il pu se former de la sorte…
Magnifique. Merci Renaud pour le partage
Une drôle de particularité unique en son genre, merci de nous l’avoir fait découvrir tout comme cette notion de « Potal » spécifique à la Belgique.
Très intéressant 🙂
Difficile de connaître l’origine de cette forme. L’écorce semble intègre jusque dans la ‘niche’, comme si l’arbre avait été formé dans sa jeunesse. L’aspect général me fait penser que les deux axes formant la cime ont été rapprochés et mis en contact afin qu’ils s’anastomosent tout en conservant un espace.
Bonjour Renaud, merci pour ce partage. Moi aussi j’ignorais cette notion de « potal ». Espérons de son état sanitaire se stabilise afin de pouvoir en profiter encore quelques dizaines d’années !