Ce vaste domaine, ancienne propriété de la famille d’Orléans, n’est devenu publique qu’en 1999. Depuis, les travaux de restauration et d’embellissement ne cessent de redonner tout le prestige au dernier Domaine Royal français. Son état était devenu lamentable, quasi à l’abandon depuis le terrible incendie qui ravagea le château en 1925.
Les travaux restent importants dans cette grande bâtisse en ruines, mais le parc a retrouvé rapidement toute sa splendeur. Et les visiteurs décidés à en faire le tour partent pour une véritable randonnée pédestre… et arboricole ! D’une superficie de 100 hectares, c’est une succession de pelouses, bois, allées et étangs qui en font un « jardin remarquable » (label décerné par la Ministère de la culture).
Mais est-il possible de se balader sur un Domaine Royal sans rencontrer un Roi et une Reine ? Je vous propose alors de partir à la rencontre des dignes représentants du Domaine : un Séquoia et un Cèdre, à la prestance royale !
Honneur au Roi du Domaine avec ce prestigieux Séquoia géant aux dimensions époustouflantes.
C’est Adélaïde d’Orléans, la sœur du Roi Louis-Philippe, qui débuta les 1ers travaux d’embellissement du parc en 1821 (date d’acquisition du château). Ce Séquoia a été planté bien plus tard vers 1875 (140 ans), à une époque où la mode pour les espèces exotiques ramenées des grands voyages déclencha de véritables passions.
Sur cette terre auvergnate, le géant américain a bien profité et affiche un tour de taille en juillet 2015 de 10,85m à 1,30m du sol. Sa circonférence prise à 1,50m dépasse encore la célèbre côte des 10m : 10,30m précisément. L’empattement du géant est impressionnant. A sa base, la circonférence est de 15m.
Ces dimensions le hissent sur la 1ère marche du podium (ex aequo avec celui de Tauves) pour le plus gros Séquoia du Puy-de-Dôme.
Sa hauteur est moins spectaculaire mais reste assez conforme à ce que l’on peut observer sur un séquoia centenaire dans une situation isolée : 34m.
Son état de santé est excellent mis à part un petit dessèchement à l’extrémité de la cime.
Un cas exceptionnel pour la région, il ne semble pas avoir été victime de la foudre.
A ses côtés, la Reine… tout aussi exotique, elle vient d’un lointain pays d’Orient sous la forme d’un Cèdre du Liban. Son allure est majestueuse, elle étale avec charme un houppier démesuré et son unique présence magnifie une simple pâture auvergnate.
En revanche, elle n’a pas su conserver sa taille de guêpe. Bien loin de la frénésie des fêtes de Versailles, notre belle orientale s’est réfugiée dans la gastronomie auvergnate… Mais c’est pour notre plus grand plaisir, car elle nous dévoile à 140 ans de bien belles rondeurs : un ravissant tour de taille de 6,63m à 1,30m du sol et de 6,48m à 1,50m. Sa taille élancée (31m, mesurée au dendromètre suunto) offre une harmonie parfaite dans sa silhouette.
En poursuivant la visite du parc, le badaud arboricole remarquera un splendide Calocèdre au sud des terrasses du Château. Il a dû être planté à la même époque que le séquoia ou à peine plus tard, ce qui fait de lui un arbre largement centenaire. Sa circonférence à 1,3m du sol est de 4,62m, ce qui est proche des dimensions maximales enregistrées pour cette espèce en France. Une dimension même légèrement supérieure au Seigneur des Alberges (4,57m) à Uriage-les-Bains, mais inférieure au Calocèdre du Médecin dans sa propriété de Gap avec un record de 4,82m à 1,30m du sol mesuré en juin dernier.
Sa hauteur de 34m n’a rien d’exceptionnel.
Décidément, ces arbres auvergnats sont plus remarquables par leur tour de taille que par leur stature.
Des travaux de terrassement ont été réalisés à proximité. Espérons qu’ils n’ont pas trop endommagé son système racinaire. C’est souvent un facteur déclenchant un début de dépérissement chez les vieux arbres…
Mais avant de quitter le parc, faites un détour par « le chêne de la mare ». C’est le doyen du Domaine, la mémoire vivante du lieu. Il a vu défiler toute la famille royale d’Orléans, depuis Adélaïde jusqu’à la Comtesse de Paris décédée en 1919. Sans oublier le Roi Louis-Philippe qui rendait souvent visite à sa sœur dans son domaine de Randan.
Ce chêne doit avoir 250 à 300 ans et offre une circonférence de 5,58m à 1,30m du sol. Mais c’est surtout son tronc bosselé, envahi par le lierre et par une multitude de toiles d’araignées (humidité de la mare oblige) qui lui confère un petit côté magique… d’arbre à sorcières !
Vous pourrez également prolonger la visite vers l’orangerie construite en 1835 pour l’hivernage des orangers et vers les deux serres, répliques parfaites de celles de Versailles aujourd’hui disparues.
Mise à jour Janvier 2020 :
Aurélien (notre Têtard Reporter du Centre-Ouest), nous fait suivre un article du Journal La Montagne paru en octobre 2019 signalant le très mauvais état sanitaire du Parc arboré du Domaine de Randan. En effet, de nombreux arbres dépérissent principalement à cause de la succession des années de sécheresse. Il est question d’ailleurs de la mort du « Roi de Randan », le majestueux séquoia, dont l’abattage est prévu cet hiver.
Un beau couple!
Seul soucis, la reine ne pourra pas donner de descendance issue de son Roi, j’ose espérer qu’elle ne sera pas répudiée…
Le calocèdre est vraiment superbe, une photo rapprochée du tronc aurait été bienvenue!
Un bien beau parc !
Drôle d’ambiance avec le château ruiné dans le fond.
C’est toujours étonnant d’observer des gros séquoias à petites tailles, j’en croise de temps en temps qui ont à peine les 20 à 25 m et ça leur donne toujours cette forme ramassée.
Il est vrai que le Roi et la Reine éblouissent le visiteur mais le parc a d’autres beaux trésors.
Ma préférence va au vieux chêne de la mare 🙂 un charme ensorcelant 😉
Triste mise à jour en fin d’article… Le Roi est mort !
Merci à Aurélien de nous avoir tenu informé de la situation actuelle, via un article du Journal La Montagne paru le 21 octobre 2019 :
https://www.lamontagne.fr/riom-63200/actualites/quelles-menaces-naturelles-pesent-sur-le-parc-du-domaine-royal-de-randan_12158274/#refresh