Les voisins du Cèdre Gouraud, Azrou, Maroc

Il a suffi d’une photo prise en 1917, pour qu’un cèdre devienne l’arbre emblématique de l’Atlas marocain. Et même mort depuis une dizaine d’années, il continue à rester le point d’attraction majeur de la cédraie d’Azrou.
Pourtant, ce n’est ni le plus gros, ni le plus vieux des cèdres marocains comme nous l’a montré les récentes découvertes de l’Association AKTADES. Mais son histoire et sa prestance ont suffi à en faire le Roi de l’Atlas. Encore aujourd’hui, les visiteurs sont toujours autant fascinés par le Cèdre Gouraud.
Toutefois, les vieux cèdres sont nombreux dans le Parc National d’Ifrane et les sujets entourant le Roi de l’Atlas sont tout aussi remarquables.
Les voisins du Cèdre Gouraud méritent d’être admirés ! Il est temps de leur rendre hommage !

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Au fil du temps, toute une petite économie locale s’est formée autour du Cèdre Gouraud : promenades à cheval, vente de friandises pour les singes magot… Alors sa disparition pourrait bien faire retomber la forêt d’Azrou dans l’oubli général.
C’est donc tout naturellement  qu’un « Nouveau Gouraud » semble déjà avoir été désigné.
Il se trouve à moins de 100m du Roi de l’Atlas. Un muret le ceinture pour le protéger des chauffeurs indélicats… Il n’a pas la silhouette originale du Gouraud, mais ses dimensions sont tout à fait honorables pour un cèdre certainement âgé d’au moins 500 ans.
En décembre 2015, sa circonférence prise à 1,3m du sol est de 7,90m et à 1,5m elle affiche encore un joli 7,60m. Sa hauteur totale avoisine les 40m.
Une ancienne blessure au pied ne semble pas l’affaiblir particulièrement.
Coordonnées géographiques : N 33,42728° W 005,15576° – Altitude = 1675m.

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En poursuivant le long de la piste principale, d’autres cèdres vénérables méritent d’être observés.
Le « Cèdre Bossu » est surprenant par la présence de boursoufflures à la base de son tronc. Elles sont probablement dues à la cicatrisation de branches basses élaguées. Mais la prise des mesures peut être faussée par cette particularité. Je l’ai donc mesuré en décembre 2015 à 1,00 mètre de sol pour essayer de ne pas trop en tenir compte. Sa circonférence est de 8,10m.
Son état sanitaire semble excellent malgré la proximité de la piste forestière.
Coordonnées géographiques : N 33,42557° W 005,15444° – Altitude = 1685m.

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Juste à proximité, le « Cèdre brûlé » se remet péniblement de l’amputation d’une partiecedre-brule-azrou2015-3 de son pied. La prise de sa circonférence est difficile vu son état, elle peut être estimée à 7,30m.
Coordonnées géographiques :
N 33,42480° W 005,15441°

Altitude = 1690m.
Poussant à l’ombre de son houppier, on trouve un joli chêne zéen. Une espèce typique du Moyen Atlas, souvent en mélange avec le cèdre. En revanche, il est très rare de le trouver dans nos parcs et arboretums en France. Pat’30 nous en avait pourtant présenté un beau spécimen près d’Alès.
Celui-ci est fourchu et présente une circonférence de 3,60m.  Il est fort probable de trouver des chênes zéens bien plus imposants. Le secteur mériterait d’être mieux exploré…

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Un autre cèdre spectaculaire a lui aussi été blessé par un feu. Il s’agit du « Cèdre Zahra ». Ces arbres, à la base incendiée, le sont souvent par les « chercheurs de miel ». Ils ont la fâcheuse habitude d’utiliser de la bouse de vache pour mettre le feu au pied des cèdres et fumiger les abeilles pour effectuer tranquillement leur récolte…
La dimension de ce cèdre est plus faible. Il doit certainement appartenir à une classe d’âge plus jeune que celles des cèdres précédents.
Sa circonférence à 1,3m de hauteur est de 5,80m.
Coordonnées géographiques : N 33,42448° W 005,15318° – Altitude = 1700m.
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A peine plus loin, dans une belle clairière propice au pique-nique (chose assez rare dans l’environnement très minéral des montagnes marocaines…), le « Cèdre Rachid » offre une jolie silhouette. Son âge est également plus jeune, certainement assez proche du « Cèdre Zahra ».
Ses dimensions en décembre 2015 ne sont pas exceptionnelles, mais elles restent assez remarquables dans ces conditions montagnardes. Son tour de taille est de 6,95m à 1,3m du sol. Les vitesses de croissance sont lentes et je ne suis pas sûr que lors de mon prochain voyage au Maroc il aura atteint les 7m…
Coordonnées géographiques : N 33,42144° W 005,15270° – Altitude = 1720m.
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Pour mieux apprécier les dimensions exceptionnelles des vieux cèdres de la forêt d’Azrou, il convient tout d’abord de se remettre dans leur contexte de croissance. Il s’agit d’un peuplement forestier naturel poussant dans de rudes conditions climatiques sur un plateau calcaire à 1700m d’altitude. A titre de comparaison, les dimensions de feu cèdre Gouraud sont de 7,45m de circonférence à 1,3m de hauteur (juste sous son « bras »). Elle correspond à une mesure sous écorce puisque celle-ci est tombée depuis la mort de l’arbre. On pourrait donc estimer sa circonférence sur écorce à 8,30-8,40m juste avant sa mort. Une dimension record mais qu’il faut mettre en relation avec un âge estimé à 800 ans. En France, les plus vieux cèdres (du Liban) plantés dans nos parcs ont 250 ans et certains dépassent déjà les 7,50m de circonférence (8m pour celui d’Hauterives dans la Drôme). En effet, les conditions de croissance n’ont rien à voir avec celles du Moyen-Atlas…


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3 réflexions sur « Les voisins du Cèdre Gouraud, Azrou, Maroc »

  1. Castour operator serait un bon nom si tu te décidais à nous organiser un voyage au pied de ces vénérables!
    Ils sont magnifiques, j’ai une préférence pour le bossu, qui avec sa boursouflure est plus original.

  2. A titre indicative, il semblerait que depuis la mort du cèdre Gouraud (qui je crois culminait à 52 m), le record actuel de hauteur pour un cèdre de l’Atlas soit détenu (jusqu’à nouvel ordre) par l’immense spécimen de la Basilique du Rosaire (Lourdes, 65), que j’ai mesuré à 45,6 m cette année.

    • Je n’avais pas réussi à trouver d’infos pour une mesure de hauteur du cèdre Gouraud, je suis content d’avoir cette référence 🙂
      le plus grand cèdre de l’Atlas que je connaisse fait 36m de haut (Corenc, Isère)… 10m de moins que le cèdre miraculeux de Lourdes.
      En cèdre du Liban, le maxi que j’ai vu dépasse à peine les 40m (41m précisément) à La Motte-Servolex (Savoie).
      Mais pas facile d’être précis pour les mesures de hauteur avec les cèdres avec leur houppier de forme tabulaire.

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