!!! Le Livre des Arbres de l’Isère !!!
Je vous livre un résumé des plus belles trouvailles réalisées lors de l’inventaire des arbres remarquables du bassin grenoblois sous la forme de trois articles sur notre blog arboricole préféré… en attendant la parution prochaine d’une publication plus officielle 🙂
L’inventaire (2014 à 2018) a permis de sélectionner 600 arbres au caractère remarquable dans la Capitale des Alpes.
Il est le résultat d’une prospection minutieuse sur le terrain, assistée par des outils de visualisation virtuelle diaboliquement efficaces dont seul Tristan (coauteur du livre sur les Arbres remarquables de Haute-Savoie) a la maitrise parfaite.
Il a fallu dans un premier temps définir le périmètre de la zone d’inventaire. Il aurait été trop restrictif de se limiter aux seuls contours de la commune de Grenoble. La préfecture de l’Isère fait parti d’une agglomération dont les limites ont été définies officiellement sous l’appellation Grenoble-Alpes Métropole. Une métropole donc de 49 communes s’étalant sur deux vallées (l’Isère et le Drac) et remontant sur les bords de 3 massifs emblématiques : Vercors, Chartreuse, Belledonne.
Mais pour garder une meilleure homogénéité géographique, il m’a semblé intéressant d’ajouter 12 communes périphériques.
L’ensemble de la zone d’inventaire s’étend donc sur 61 communes, un périmètre de 200 km et une surface de 70 000 ha (soit 7 fois Paris intramuros)… de quoi trouver une grande diversité de situations : urbaines, plaines alluviales, parcs publics, grands domaines historiques, collections botaniques, collines, forêts de montagne et même des zones alpines jusqu’à 2500m d’altitude.
- Les Géants
Pour être totalement honnête, ce chapitre devrait plutôt s’appeler les « presque-Géants »…
Il faut en effet se rendre à l’évidence : dans le bassin grenoblois, aucun arbre ne franchit la barre symbolique des 50m de hauteur. Les « vrais-Géants » ne sont pourtant pas loin, mais hors limite du périmètre. Des sapins de 50m, on en trouve vers le Couvent de La Grande Chartreuse (ND de Casalibus…) et certainement dans des secteurs abrités du Vercors (Montaud?) et de Belledonne. D’ailleurs, ce dernier massif mériterait une prospection plus approfondie, tout particulièrement dans la bande altitudinale allant des Seiglières à Prémol où des sapins pectinés atteignent des dimensions impressionnantes. Il est fort probable d’y trouver des sapins de 50m de haut… qui ont échappé encore pour quelques temps aux coupes de régénération de l’ONF 😉
En revanche, la catégorie des « presque-Géants », ceux qui franchissent allègrement les 40m de hauteur, est particulièrement bien fournie. On y trouve une forte concentration d’arbres feuillus avec une dominante de platanes et de peupliers noirs. C’est le résultat de conditions de croissance particulièrement favorables, un vrai cocktail explosif : sols alluvionnaires de la vallée de l’Isère, climat doux et torride l’été avec des pluies abondantes (toute l’année ! là c’est le castor sudiste qui exagère un peu… mais à peine 🙁 ).
Dans ces conditions, il n’a pas été facile de départager les champions en hauteur du bassin grenoblois. A la différence des arbres obèses, les arbres géants ne se repèrent pas aussi facilement et obligent à multiplier les mesures avec des appareils spécialisés (dendromètre Suunto ou dendromètre électronique à ultrasons Vertex selon le degré de précision souhaitée). Soyons clairs, au-delà de 30m de haut, il est quasi impossible d’envisager une estimation fiable de la hauteur de l’arbre sans avoir recours à des appareils à visée optique ou électronique depuis le sol.
Pour me guider vers des candidats pouvant prétendre au titre de « Plus Grand Arbre de Grenoble » (le PGAG), Tristan m’avait fait une sélection d’une quarantaine d’arbres potentiellement géants avec sa méthode magique de photogrammétrie... terriblement efficace mais qui mérite ensuite une validation sur le terrain avec les méthodes traditionnelles.
Résultat, le titre du PGAG revient à…. Deux platanes exæquos culminants exactement à la même hauteur : 46,50m. L’un des Platanes du parc du Château de Sassenage (présenté dernièrement dans un article sur le blog) et l’un des Platanes des 3 Tours de Grenoble. Pour la petite histoire, dans le quartier de l’Ile Verte, les Trois Tours de Grenoble (visibles sur la 1ère photo de l’article en bas à gauche) sont bien connues des grenoblois. Avec leurs 28 étages s’élevant sur 98m de hauteur, ce sont les plus hautes constructions de l’agglomération (elles étaient même à la fin des années 60, les plus hautes tours habitées d’Europe). Il est rigolo dans ce contexte de trouver à leur pied les plus hauts arbres de Grenoble ! La nature chercherait-elle à imiter les prouesses du génie civil des hommes ? 😉
Dans la liste des arbres géants de Grenoble signalons également :
– plusieurs Platanes de la zone des 3 Tours dépassant les 42m, jusqu’à 46m
– un autre Platane (44m) dans le parc du Château de Sassenage (article)
– deux Calocèdres (44 et 42m) dans le golf d’Uriage (article)
– un Epicéa (42m) à l’ancienne Chartreuse de Prémol (article)
– un Séquoia géant (41m) dans le parc du Château de Montavie à Bresson
– un Peuplier noir (41m) dans l’Arboretum de Gières
– un Séquoia sempervirens (40,5m) également dans l’Arboretum de Gières
D’autres espèces, moins habituées à faire parler d’elles pour leur hauteur impressionnante méritent aussi d’être citées :
– un Cèdre du Liban (39,50m) dans le parc de la Mairie de Bresson
– un Noyer noir d’Amérique (39m) dans le parc du Château de Sassenage (article)
– Un Copalme d’Amérique (39m) dans le parc du Château de Vizille (article)
– Une Glycine partie à l’assaut de la cime d’un micocoulier sur une hauteur de 25m dans le parc Soulage à Grenoble… mais c’est une autre histoire dont on reparlera 😉
- Les Obèses
Jusqu’aux dernières semaines de l’inventaire, la bataille aura été serrée pour savoir qui remporterait le « Bibendum d’Or » du plus gros arbre de Grenoble. Des découvertes de dernières minutes, dénichées à distance grâce aux visions extrasensorielles de Tristan et sa boule de cristal version XXIème siècle (le Geoportail), sont venues bouleverser le podium à plusieurs reprises.
Alors voilà pour vous, chers lecteurs des Têtards, le classement actuel des 10 plus gros arbres du bassin grenoblois :
– Le Bibendum d’Or 2018 est attribué au… Séquoia géant (circ : 8,44m) du parc de la MFR de Vif ! Bravissimo, Félicitations… seulement il y a un « hic », un petit problème qui pourrait bien le disqualifier… En effet, le Colosse de Vif est mort depuis plusieurs années !!! Mais il a été conservé sous la forme d’un Totem au milieu du parc et sert de point de ralliement en cas d’alerte. C’est sa présence, toujours debout, qui m’a incité à l’inclure dans l’inventaire, même si j’ai bien conscience que cela peut faire polémique… 😉 A noter que c’est également le seul arbre de plus de 8m de tour de la Métropole grenobloise.
– Le Bibendum d’Argent 2018 revient (presque naturellement) au colossal Cèdre du Liban du parc de Sassenage avec un tour de taille mesuré à 7,90m.
– Le Bibendum de Bronze 2018 est attribué encore une fois à un Séquoia géant (circ 7,53m), celui du Parc Beylier à Varces… mais lui aussi dans un état sanitaire très très dégradé depuis qu’il a été décapité par la foudre. Je l’avais même écarté de l’inventaire dès 2014 pensant qu’il ne survivrait pas à ses blessures… mais c’était sous-estimer la vaillance de ces Généraux californiens qu’une simple blessure de guerre ne pourrait terrasser ! Alors, puisqu’il est toujours en vie 4 ans plus tard, il méritait bien d’être récompensé par un prestigieux Bibendum de Bronze.
Pour la suite du classement, on trouve :
à la 4ème place, le Cèdre du Liban du Parc de Rochepleine à St Egrève avec un impressionnant 7,31m de tour de taille. D’autant plus honorable que son tronc ne présente aucune déformation qui pourrait modifier sa circonférence, à l’inverse de son concurrent de la rive gauche, le Cèdre de Sassenage.
puis à la 5ème place, le premier feuillu : un Peuplier noir d’un tour de taille de 7,25m (en 2015) sur le Domaine Universitaire de St Martin d’Hères
à la 6ème place, le vénérable Châtaignier (circ 6,90m) du camping du Buisson à St Martin d’Uriage – article du krapo arboricole
à la 7ème place, un Saule têtard de 6,80m dans la plaine de l’Isère à Montbonnot
à la 8ème et 9ème place, deux Peupliers (6,79m et 6,68m) anciens têtards à Meylan
et enfin à la 10ème place, l’étrange Séquoia géant bicéphale (6,66m) du Parc de Maupertuis à Meylan.
Un classement somme toute assez logique, où l’on retrouve bien les espèces habituellement présentes dans les hauts du classement des différents inventaires nationaux. Mais il serait dommage de passer sous silence des espèces moins colossales s’affichant pourtant dans des dimensions peu courantes et bénéficiant elles aussi, des excellentes conditions de croissance qu’offrent le bassin grenoblois.
Alors voici un petit tour d’horizon des arbres à fort caractère remarquable classés par espèce :
Arbre à mouchoirs
L’étrange floraison de l’arbre à mouchoirs mérite d’être observée (mi-avril) dans le petit Arboretum Ruffier-Lanches à Gières. Avec 2,01m de circonférence, il fait parti des plus gros exemplaires connus à ce jour en France – article
Arbre de Judée
Une espèce méditerranéenne assez fréquente dans les vieux domaines privés. Trois exemplaires atteignent de belles dimensions (pouvant même concurrencer leurs cousins sudistes 😉 ) : l’un dans le parc de la Mairie de Bresson, un autre dans un parc privé du quartier de la Rivoire à Vif et le plus majestueux, près de l’église St Pierre de Pariset (Seyssinet-Pariset, circ 2,40m).
Aulne glutineux
Majestueux aulne isolé de 2,80m de circonférence sur le parcours du Golf d’Uriage à Vaulnaveys-le-Haut.
Calocèdre
Une concentration assez exceptionnelle de calocèdres de plus de 4m de circonférence (maxi 4,67m) à Uriage-les-Bains et avec des hauteurs tout aussi exceptionnelles jusqu’à 44m – article.
A noter juste hors périmètre, sur la commune de Coublevie (38), un Calocèdre découvert l’an dernier d’une circonférence incroyable de 5,10m… article à venir.
Catalpa
Une espèce très fréquente dans les parcs privés et publics de l’agglomération mais présentant souvent un tronc penché et tortueux. Deux exemplaires ont des dimensions peu courantes et méritent qu’on leur rende visite : celui du parc de la Mairie de Biviers (circ 3,75m) et celui du parc du château de Vizille (circ à 1m = 4,15m en 2014) – article
Cèdres
C’est l’espèce reine des domaines historiques de la région, ils sont très fréquents surtout au pied de la Chartreuse, avec une utilisation presque abusive comme marqueur de statut social. Les différences entre Atlas et Liban ne sont pas toujours évidentes et pour plus de simplicité, les deux espèces seront traitées ensemble dans ce paragraphe. Plus de quinze cèdres ont été recensés avec une circonférence supérieure à 5m (et il en reste surement de nombreux à découvrir sur les propriétés privées non accessibles notamment dans le secteur du Grésivaudan) !
Les plus exceptionnels sont :
les deux cèdres de Sassenage (maxi 7,90m), celui de Rochepleine à St Egrève (circ 7,31m), le Cèdre présenté par Rémy à Gières (5,69m en 2016), le Cèdre des tennis de Corenc (5,53m en 2016), le Cèdre de la Mairie de Bresson (5,73m), celui du Parc du Musée de Grenoble (5,33m)… et sans oublier le Cèdre emblématique de Corenc qui a donné son nom à la rue où il se trouve, mais situé malheureusement sur un domaine privé non accessible et ne laissant apparaitre que son houppier gigantesque.
A noter aussi, un Cèdre de l’Himalaya dans des dimensions rares (circ 4,12m) au Lycée Horticole de St Ismier.
Charme
Une espèce peu répandue dans l’agglomération. Deux d’entre eux sortent du lot : celui du parc de l’Ovalie à Sassenage (circ 3,35m en 2014) et surtout celui de l’arboretum de Gières qui se sépare rapidement en deux tiges (circonférence à la base supérieure à 4m). A noter aussi dans cet arboretum, un étonnant Charme houblon d’un tour de taille supérieur à 3m à la base du tronc.
Châtaignier
Le châtaignier est présent uniquement sur le Massif de Belledonne (Chartreuse et Vercors sont des massifs calcaires) et avec une forte concentration de vieux spécimens sur les communes de Vaulnaveys et St Martin d’Uriage dans la tranche altitudinale allant de 700 à 1000m. Une quinzaine de châtaigniers ont été inventoriés avec une circonférence supérieure à 5m, mais malheureusement souvent dans un état de dégradation avancée, ils sont issus d’anciens vergers abandonnés. Celui du camping du Buisson au Pinet d’Uriage fait office de doyen avec ses presque 7m de circonférence. Il n’est pourtant pas le plus gros châtaignier du département (Torchefelon, circ 8m).
Chêne
C’est le grand absent de l’inventaire, il est peu présent dans des dimensions remarquables, seuls six d’entre eux ont été relevés avec une circonférence à peine supérieure à 5m. Le plus gros chêne inventorié mesure environ 6m, mais il est mort… Il est toujours visible (sec sur pied) au milieu d’une pâture près du Château de Vorz à Villard-Bonnot.
Cyprès chauve
Le cyprès chauve est bien représenté sur les vieux domaines privés dans les vallées de l’Isère et du Drac. Trois d’entre eux dépassent même les 5m de circonférence :
Au Parc Soulage à Grenoble (circ 5,50m) – article
Dans un jardin privé à La Tronche (circ 5,36m)
Près de l’Hôpital Michalon (zone de l’héliport) (circ 5,31m) mais qui a été « sauvagement » étêté à 8m de hauteur en 2016. Il semble malgré tout bien se remettre de cette opération brutale.
Cyprès de l’Arizona
Introduits il y a une cinquantaine d’années, ils sont très fréquents à Grenoble où ils atteignent une dimension maximale de 2,50m de circonférence.
Epicéa commun
L’Epicéa du Chourey (nommé Mathusalem par les forestiers) en Forêt communale de St Martin d’Uriage fait partie des plus gros épicéas connus en France avec un tour de taille de 4,55m (2014). Mais son état sanitaire est très inquiétant et l’Epicéa Président est condamné à court terme – article
A noter aussi quelques belles « covagnes » (la version des « gogants » pour les épicéas) dans le secteur de Chamrousse.
Erable sycomore
Une belle concentration de vieux érables à Prémol (Vaulnaveys) dont la Gardienne de Prémol mérite la visite avec son imposant 6m de circonférence (2014) – article.
D’autres beaux sycomores au Monastère de Chalais (Voreppe), dont l’un dépasse les 4m de tour.
Ginkgo
De très beaux ginkgos illuminent les parcs grenoblois. Sept ginkgos dépassent les 3m de circonférence, avec plusieurs exemplaires dans le parc du Musée à l’Ile Verte. Mais le plus gros Ginkgo recensé (également n°1 du département de l’Isère) se trouve aux anciennes pépinières Ginet à Gières. Il est bien visible au bord de la rue du Docteur Valois avec ses 4m de tour de taille et ses branches très rectilignes. Tous ces gros ginkgos sont des pieds mâles, le seul pied femelle de belle taille se trouve au centre du parc Mistral… non loin d’un pied mâle !
Hêtre
C’est le parc du Château de Vizille qui concentre les plus beaux hêtres (de parc) de l’agglomération. Trois hêtres majestueux dont l’un atteint des dimensions assez exceptionnelles (circ 5,30m en 2014) – article. A noter dans ce même parc un hêtre à feuilles de fougère de 3m de circonférence et un hêtre pourpre de 4,50m. Un hêtre pourpre également emblématique dans le parc Mistral dont les très longues branches basses servent de suspensions aux enfants.
Deux hêtres pleureurs spectaculaires ont été relevés dans l’inventaire : l’un toujours dans le Parc Mistral et l’autre dans celui du Lycée horticole de St Ismier.
Le seul hêtre remarquable relevé en milieu forestier dans la zone de l’agglomération grenobloise se trouve dans le secteur du Manival sur la commune de St Ismier (circonférence 3,73m) et est indiqué par une pancarte de l’ONF.
Cephalotaxus
A signaler, un spectaculaire If à prunes (Cephalotaxus fortunei) dans le petit parc public Clos Michel à Bernin (circonférence non mesurable, multitroncs) servant de cabane naturelle pour les enfants. L’espèce est rare dans les parcs de la région.
If
Les ifs sont très nombreux dans les parcs du bassin grenoblois mais atteignent rarement les 2,50m de circonférence lorsqu’ils présentent un tronc unique. Le plus gros était celui du jardin des plantes de Grenoble (circ 2,75m planté vers 1850) mais il a été abattu à la Toussaint en 2014 – article. Celui du Parc de l’Ile Verte (près des platanes géants) avec ses 4m de circonférence est un opportuniste, car il s’agit de la fusion de plusieurs tiges entre elles.
A noter que l’if est aussi une espèce montagnarde naturelle, elle est assez fréquente sur les crêtes rocheuses de Chartreuse (Bois du St Eynard) et on en trouve aussi un beau spécimen près de l’Abri forestier de la Roize.
Kaki
Diospyros kaki se repère aisément à la fin de l’automne avec ses grosses « boules oranges » accrochées dans un houppier dégarni. Deux très beaux kakis ont été relevés dans l’inventaire : l’un avec des dimensions exceptionnelles (peu de références sur cette espèce), circonférence 1,68m dans la jardinerie du Lycée horticole de St Ismier et l’autre dans le minuscule parc Notre-Dame à Sassenage (à voir sur Arbres Monumentaux).
Magnolia à grandes fleurs
Bien que l’espèce soit très présente dans l’agglomération, elle s’affiche rarement dans des dimensions remarquables… à l’exception de ceux du parc Soulage à Grenoble (circ 3,20m). A noter aussi que celui de la Casamaure à St Martin-le-Vinoux (bien que de dimension presque ordinaire, circ 2,50m), placé dans un site historique, a reçu le Label Arbres remarquables de France – article
Marronnier
Celui du parc Mistral à Grenoble est véritablement emblématique avec ses 5,34m de circonférence, il est même le plus gros recensé dans l’ex région Rhône-Alpes – article. Les Marronniers de 3m de tour de taille sont tellement nombreux qu’il a fallu mettre la barre plus haute pour l’inventaire. Une douzaine de marronniers dépassant 4m de circonférence ont finalement été relevés. Parmi eux, signalons les 3 marronniers du parc municipal de Fontanil-Cornillon (maxi 4,73m), celui du Parc François Mitterrand à Seyssins (4,50m) et ceux de l’allée menant au Château de Sassenage – article.
Micocoulier
Cette espèce méditerranéenne se plait bien dans la Capitale des Alpes. Rarement en petit groupe ou en alignement, le micocoulier se trouve plutôt dispersé dans certains parcs privés et publics dans des dimensions avoisinants les 2m de circonférence. Trois micocouliers sortent vraiment du lot avec des tours de taille de 3,50m (maxi circ 3,57m) et 25m de hauteur : à La Tronche (l’un près de l’arrêt du tramway de l’hôpital Michalon et l’autre sur le parking du CHU) et un autre dans une petite copropriété de Vif (anciennement rattachée à un parc de château).
Mûrier
Les mûriers étaient très présents dans les zones rurales du bassin grenoblois pour leur intérêt de production de soie (Les Soyeux de Lyon). De vieux mûriers au tronc creux et taillés en têtard ont survécu et sont les témoins de ce passé. On les trouve surtout dans la vallée du Grésivaudan. Certains dépassent 3m de circonférence (Parc Guy Bolles à Crolles, Château de Vorz à Villard-Bonnot, Domène…), avec un maximum de 4,66m pour le splendide mûrier du Parc Mistral placé près de l’emblématique Marronnier – article.
Noisetier de Bizance
Corylus colurna peut se présenter comme un véritable arbre. Pour preuve, celui du Parc Mistral dans des dimensions exceptionnelles (circ 2,40m Hauteur 22m) rarement atteintes en France (peu de références sur cette espèce dans les bases de données actuelles).
Orme
Peu d’ormes exceptionnels rescapés de la graphiose dans le bassin grenoblois.
Malgré l’abattage du célèbre orme du Parc Mistral pour la construction du stade de Foot, il reste un joli bouquet de 6 ormes près du parking de l’anneau de vitesse dont le plus gros mesure 2,75m de circonférence.
A noter aussi, un magnifique Orme hollandais (hybride orme de montagne x orme champêtre) dans le parc privé du Lycée professionnel LEP Jacques Prévert à Fontaine, circonférence estimée à 4m.
Les plus remarquables (remarquabilité au niveau national) sont les Ormes de montagne du hameau du Croz à Sarcenas. Article.
Paulownia
Cette belle espèce asiatique à la floraison violette ressemble à son cousin américain le Catalpa. Dans le petit arboretum Ruffier-Lanches à Gières, un exceptionnel Paulownia du Tsin-Ling (la variété tsinlingensis de l’espèce tomentosa, variété très rare en France) est majestueux dans son développement : circonférence 4,50m (4,20m à 50cm du sol au plus étroit).
Près de la bibliothèque du Domaine Universitaire, un majestueux Paulownia de 3,75m de tour de taille est magnifique au moment de sa floraison.
Peupliers
C’est l’une des espèces les plus présentes dans le bassin grenoblois, aussi bien en alignement, en haie brise-vents, en arbres têtards, isolés dans les plaines agricoles ou sous la forme de peupleraies hautement productives. Une croissance ultra rapide mais une durée de vie assez faible ce qui ne lui laisse que peu d’espoir d’atteindre des dimensions colossales. Quelques peupliers noirs très dégradés dépassent les 6m de circonférence (une dizaine relevés dans l’inventaire), notamment dans la plaine du Grésivaudan en amont de Grenoble.
Les peupliers blancs sont aussi bien présents dans la zone inventoriée mais dans une ambiance plus urbaine. Maximum enregistré : 4,40m de circonférence au Parc Mistral… malheureusement abattu en octobre 2018 pour des raisons de sécurité assez floues (aucune trace de pourriture au cœur visible après l’abattage…). D’ailleurs, il y a eu une série noire d’abattage de peupliers blancs dans l’agglomération cet automne 2018, pour des raisons qui semblent loin d’être évidentes… Un véritable génocide envers cette belle espèce 🙁
Pins
Assez peu représentés dans le bassin grenoblois, ils ont rarement été relevés dans l’inventaire pour leurs dimensions remarquables. Une mention particulière toutefois pour la concentration exceptionnelle de vieux pins cembros sur les pistes de ski de Chamrousse (circ maxi 3,80m) et en mélange avec du pin à crochets – articles ici et là.
A noter qu’un Pin à crochets emblématique en Isère est situé hors zone de l’inventaire, il s’agit de « l’Arbre taillé », un arbre solitaire marqueur de paysage dans la réserve des hauts plateaux du Vercors… article .
Le pin sylvestre est peu représenté, il est surtout présent dans le sud du département en limite avec l’Oisans. Dans le périmètre de l’agglomération, le pin sylvestre le plus remarquable est sans nul doute celui de St Barthélemy-de-Séchilienne, avec 3m de circonférence et 24m de hauteur dans un environnement dégagé.
Platane
Avec le peuplier, ce sont les deux espèces reines de l’agglomération grenobloise. Trois platanes ont été relevés avec une circonférence supérieure à 6m (maxi 6,31m)… ils sont tous les trois placés dans le parc du Château de Sassenage – article. La catégorie des plus de 5m est mieux dispersée dans les grands parcs de l’agglomération. Une mention spéciale pour celui du Domaine Universitaire qui accueillent dans son enclos quelques chèvres naines à la belle saison et dont le houppier atteint une envergure impressionnante.
Les platanes d’orient ne sont pas rares non plus. Avec leur empâtement ressemblant à des pattes d’éléphant, ils se distinguent aisément des Platanes hybrides. De beaux sujets à voir dans le Parc des étangs à Meylan (circ maxi 5,80m, le plus gros du département) et dans le parc du château de Sassenage.
A noter que le plus gros platane commun relevé à ce jour dans le département de l’Isère se trouve dans le parc de la Mairie de Voiron (circ 6,50m, hauteur 44m)… hors limite du périmètre.
Poirier
Très peu de fruitiers remarquables ont été relevés dans l’inventaire. Cependant, le Poirier du petit café du Sappey-en Chartreuse mérite d’être signalé tant sa présence est inattendue au centre du village – article.
Robinier
Une espèce assez courante mais rarement dans de grosses dimensions… à l’exception de celui placé dans un petit jardin privé de Lancey (visible de la route principale) atteignant 4,60m de circonférence (2014), mais au tronc déformé. Son tour de taille mesuré au plus étroit à 1m de hauteur ne fait plus que 3,40m. Son état sanitaire est très dégradé.
Sapins
La zone d’inventaire comprend quelques belles sapinières, tout particulièrement en Belledonne dans la zone comprise entre les Seiglières et Prémol (maxi relevé circ 4,05m en 2014 à l’ancienne Chartreuse de Prémol). Une autre belle sapinière à découvrir au Col de Porte (Chartreuse) avec son Sapin Président (circonférence 3,20m hauteur 41m) – article.
Parmi les « sapins exotiques », notons un joli sapin d’Espagne (circ 4,05m en 2016) dans le Parc Beylier à Varces. Et dans le petit parc Sasso Marconi de Sassenage, un rarissime Sapin de Numidie (circ 3,75m en 2016) – article du krapo arboricole
Dans le Parc du Musée Hébert (label jardin remarquable) à La Tronche, un sapin de 3,75m de circonférence reste en revanche à déterminer précisément (Nordmann, Céphalonie ???).
Saule
Le saule blanc accompagne fréquemment les peupliers dans les vallées de l’Isère et du Drac. Certains sont taillés en arbres têtards et peuvent atteindre des dimensions impressionnantes : cinq saules mesurent plus de 6m de circonférence, avec un maximum de 6,80m dans la plaine des Essarts à Montbonnot.
A noter que le plus gros saule français (circ 9,10m en 2015) se trouve dans le département de l’Isère à La Côte St André… hors limites de l’inventaire – article.
Séquoias
Il est étonnant de trouver si peu de séquoias alors qu’ils sont habituellement associés aux châteaux, pourtant nombreux dans l’agglomération. Il faut reconnaitre que les cèdres ont souvent eu la préférence pour s’illustrer comme « marqueur social de prestige » dans les vieux parcs des domaines privés. Les Séquoias montent malgré tout sur le podium des arbres les plus gros de l’agglomération (MFR de Vif et Parc Beylier de Varces). A noter aussi, le Séquoia bicéphale du château de Maupertuis à Meylan, celui du Prieuré à Bernin, ceux du Château de Montavie à Bresson (privé) et celui du Parc Karl Marx à Seyssinet-Pariset (également dans un état sanitaire dégradé).
Deux jolis bouquets de séquoias méritent aussi d’être signalés : sur une propriété privée à Clémencières (St Martin le Vinoux, 630m d’altitude) et au centre du village de Champagnier sur le Domaine de Rochagnion (public).
Encore moins fréquente, l’espèce sempervirens. Pour en admirer des remarquables, il faut se rendre au Parc Géo Charles à Echirolles (jolie circ 5,07m) et à l’arboretum du domaine universitaire de Gières où ils forment un joli bouquet de 40m de hauteur.
Thuyas
L’espèce, assez fréquente dans le bassin grenoblois, connait quelques problèmes sanitaires avec des dessèchements de cimes. C’est le cas par exemple des beaux thuyas du Parc d’Uriage les Bains. A voir aussi, un splendide thuya marcotteur dans le Parc Beylier de Varces. Beaucoup plus rares, les deux Thuyas occidentalis du Jardin des plantes de Grenoble, dans des dimensions impressionnantes mais eux aussi dans un état sanitaire dégradé.
Tilleuls
Aucun tilleul de l’agglomération grenobloise ne peut espérer concurrencer le vénérable Tilleul de Réaumont (circ 9,36m), l’arbre emblématique du département de l’Isère mais placé hors de la zone d’inventaire – article du krapo arboricole
Le plus gros tilleul inventorié se trouve près du Monastère de Chalais (circ 6,08m), malheureusement dans un état sanitaire très dégradé.
Plusieurs Tilleuls peuvent être attribués à l’époque de Sully dans la zone d’inventaire mais leurs circonférences n’excèdent pas 5,50m. Les tilleuls sont en effet souvent associés au patrimoine des villages isérois, il est intéressant alors de mentionner le « Senior des Vouillants » , vénérable Tilleul forestier au tronc bosselé à l’entrée de gorges étroites sur la commune de Seyssinet-Pariset – article.
A lire l’article détaillé sur les Tilleuls de Sully de l’Isère.
Tulipier de Virginie
Cette magnifique espèce américaine est très appréciée dans l’agglomération et se rencontre fréquemment à tous les âges dans les parcs et jardins. Les deux plus beaux exemplaires se trouvent dans le Parc de Maupertuis (Meylan) et dans le Parc Karl Marx (Seyssinet-Pariset) dans des dimensions similaires : environ 4m de circonférence pour 30m de hauteur.
Galerie Photos des deux plus hauts et des dix plus gros arbres relevés dans l’inventaire en 2018 :
Notons qu’en bordure Nord-Ouest de la zone d’inventaire, la petite région du Voironnais concentre à elle seule, la majorité des arbres exceptionnels du département de l’Isère : Tilleul de Réaumont, Séquoia géant de Renage, Platane de Voiron, Calocèdre de Coublevie, Saule de la Côte-St-André, Châtaigniers de Torchefelon… Un secteur qui mériterait aussi d’être inventorié 🙂 🙂 🙂
Vous avez aimé ce 1er chapitre ?
La suite de la saga des arbres de Grenoble est à découvrir dans le chapitre 2 et la carte de localisation dans le chapitre 3.
A venir prochainement :
– le chapitre 2 pour découvrir les autres arbres remarquables (historiques, paysagers, exotiques, alignements…)
– le chapitre 3 pour partir à leur rencontre avec une carte et les lieux incontournables du bassin grenoblois à visiter
🙂 🙂 🙂
Super, Castor. Et dire que l’on va être obligé d’attendre l’année prochaine pour voir la suite …
Merci Guy 🙂
Patience-patience, le chapitre 2 devrait arriver rapidement en tout début d’année 😉
Bonnes fêtes de fin d’année à tous !
Bonsoir Castor, super ce compte rendu ! La concentration d’arbres remarquables est impressionante pour une si « petite » surface.
J’adore le séquoia de Maupertuis à Meylan, c’est vraiment très rare d’en voir des comme lui en France =)
Vivement les deux autres chapitres et bonnes fêtes de fin d’année aux têtards arboricoles !
Merci Aurélien 🙂 , c’est vrai que ce n’est pas courant d’avoir un vieux séquoia géant à deux têtes. Si tu veux l’intégrer au site sequoia.eu, c’est avec plaisir que tu peux récupérer la photo de l’article. Ses dimensions : cric130 = 6,66m circ150 = 6,60m H35,50m en novembre 2018
Ah quand même, je ne l’aurai pas cru si imposant ! Ok je m’en charge, c’est Éric qui va être content ; -)
Au fait, j’ai comparé les données de ton article aux données françaises (monumental trees notamment) et en circonférence, sauf erreur de ma part, vous avez les records français pour le Paulownia, le catalpa, le Calocèdre (dont j’attends l’article avec impatience !) et l’érable sycomore !!
Waouh ! =)
Super article.
Je constate deux choses:
– L’incroyable quantité de données collectées en si peu de temps (sans même parler de la qualité, qui n’est plus à démontrer). D’autant plus incroyable quand on connait les paramètres avec lesquels tu dois jongler (vie professionnelle, entre autres)
– Comme le dit Aurélien, l’étonnante concentration d’arbres remarquables sur une petite surface.
Je regrette juste de ne pas voir de photos avec humanoïde(s) au pied des arbres histoire de mieux visualiser le gabarit des mastodontes rencontrés (même si les chiffres parleront forcément aux dendrophiles). Mais bon, je comprends la difficulté disons… technique, que ça représente quand tu vadrouilles seul.
Sinon je suis bien content que mes bricoles vaudou t’aient permis d’enrichir ton tableau de chasse.
Hâte de lire la suite…
Bravo Castor, je suis aussi impressionné par cette importante collecte de données!
Moi qui craignais que tu ne t’essouffles lorsque tu as frénétiquement commencé à contribuer au blog…!!
Il y a effectivement des sujets exceptionnels dans ta contrée qui méritaient tout ce travail.
Bonne fête de fin d’année à tous !
Merci pour tous vos commentaires, c’est encourageant !
Et Bonne Année et meilleurs vœux 2019 à tous 🙂 🙂 🙂
Je ne suis pas sûr que l’on puisse parler d’une concentration exceptionnelle d’arbres remarquables dans le bassin grenoblois (500 arbres pour 60 communes, soit 1 arbre tous 150 hectares).
Je me suis posé la même question et nous en avons discuté à plusieurs reprises avec Tristan… c’est un débat sans fin : y-a-t’il des zones vraiment exceptionnelles pour notre pratique favorite de chasse aux arbres ?
Je ne crois pas… J’ai plutôt l’impression qu’une forte concentration d’arbres remarquables est surtout le résultat d’une prospection minutieuse sur le terrain, un ratissage fin de toute une zone qui permet de faire ressortir tous ses trésors arboricoles.
Pour preuve, il suffit de regarder le nombre incroyable d’arbres remarquables se trouvant à proximité de chacun d’entre nous :
– chez Tristan, le Chablais et les bords du lac Léman (plusieurs centaines d’arbres relevés !)
– chez Yves, Le département du Gard (de mémoire, il me semble qu’il a relevé plus d’1 millier arbres)
– chez Yannick et Mickael, l’inventaire de la Bretagne est monumental
– chez Y@nick les Deux Sèvres montre aussi une concentration incroyable
tout comme l’inventaire du Vaucluse par le CAUE84 et EPI
Conclusion, continuons à vadrouiller dans nos villes et campagnes c’est le seul moyen de montrer toute la richesse arboricole que recèle nos territoires. Il y a tant de découvertes encore à faire !
A vos marques, prêts, partez ! La chasse est ouverte pour 2019 ! 😉
En fait ce n’est pas tant la quantité que le ratio par commune qui m’a interpellé. Pour mon inventaire la moyenne est de ~5 arbres remarquables, alors que tu en es à ~8 arbres. En outre tes seuils de remarquabilité sont nettement plus élevés/sélectifs que les miens.
Il faudrait que je fasse un calcul plus précis en ne retenant que les communes que j’ai prospecté minutieusement, mais quoi qu’il en soit je persiste à trouver que ça fait une sacrée quantité sur une si petite surface (mais « exceptionnel » n’est effectivement pas le mot).
Par chez moi je constate quand même de fortes différences d’une commune à l’autre, indépendamment de leurs surfaces.
(Sinon pour info j’ai collecté à ce jour, si j’ajoute les arbres disparus et les ligneux d’intérêt strictement communal 4103 données).
Au temps pour moi.
J’ai refais une moyenne pour les cinq communes les mieux prospectées et j’obtiens 1 arbre tous les 34 hectares (3,5 par km²).
Marrant, j’avais tellement le nez dans mes autres projets que je n’avais pas pensé à faire ce genre de calculs.
C’est déjà nettement plus effectivement.
Toutefois comme je l’ai dit mes critères de sélection sont moins élevés que ceux de castor (de mon inventaire je pense qu’il ne garderait qu’un arbre sur trois, la moitié tout au plus)…
Belle réflexion Castor au sujet de la concentration d’arbres remarquables. Tu as raison, c’est une prospection minutieuse qui a permis d’identifier tous ces arbres et franchement, ça laisse rêveur quant au nombre d’arbres qu’il reste à découvrir en France =O
Oui Tristan, il est important de définir aussi le seuil de remarquabilité pour un inventaire. Pour le bassin grenoblois, j’ai eu tendance à tout de même être moins exigeant et à abaisser (un peu…) les critères de remarquabilité. Mais pas évident d’apporter un jugement et il faut avoir déjà quelques références pour positionner un arbre sur une échelle de remarquabilité. Du coup il me semble important d’apporter une note de remarquabilité à l’arbre inventorié. Je sais que tu utilises les termes de remarquabilité à l’échelon communal / départemental / régional / national… c’est un excellent moyen de classement (qui ressemble aux compétitions sportives 😉 ), encore une fois faut-il avoir une sacré expérience et disposer de solides références pour pouvoir définir ces critères de remarquabilité (surtout pour les espèces secondaires). De mon côté, je suis moins rentré dans les détails, j’ai juste classé les arbres inventoriés en 3 catégories : remarquabilité faible (15%), moyenne (46%) et forte (39%). Mais encore une fois c’est très subjectif et en avançant progressivement dans l’inventaire on s’aperçoit que certains arbres « exceptionnels » ne le sont finalement pas tant que ça et le jugement s’en trouve un peu faussé.
@ Aurélien : je suis sûr que dans quelque temps (très peu de temps 😉 ), tu nous montreras que le Limousin recèle aussi une très forte concentration d’arbres remarquables 🙂 🙂 🙂 Tu as déjà fait une arrivée fracassante dans notre petit groupe de passionnés avec des arbres aux dimensions hors normes (Sequoia géant, Pinsapo) et tu sembles en avoir d’autres en ligne de mire à nous présenter (cèdre, Marronnier, platane d’orient…), on a hâte de voir tes prochaines découvertes 🙂
@Castor : Wouahou ! Tu as bien suivi le déroulement du programme pour le blog ! A noter que ces arbres sont dans la Vienne et qu’ils seront publiés à condition que Yannick les jugent remarquables (je pense que oui quand même ^^). J’espère vous faire découvrir de beaux arbres en 2019 !
A propos du « seuil de remarquabilité », Sisley avait élaboré en 2010 sur le Krapo, des tableaux avec des mesures de référence pour la France.
https://krapooarboricole.wordpress.com/2010/01/10/quelques-mesures-de-reference/
Même si ces données mériteraient une petite mise à jour depuis les 9 ans de découvertes qu’il y a eu depuis, j’ai trouvé cette idée géniale pour les débutants comme moi qui n’ont pas encore d’expérience. Mais au delà de ça, ça permettrait aussi de définir ce qui est « remarquable » ou ne l’est pas en France en terme de dimensions.
Mieux ! En 2016, la DSNA (Deux-Sèvres-Nature-Environnement) a publié un rapport concernant l’inventaire des arbres remarquables des Deux-Sèvres et ils ont repris les tableaux de Sisley et les ont tout simplement adapté à leur inventaire. Ils ont ainsi créé leur propre tableau regroupant les critères de remarquablilité pour leur département :
http://www.dsne.org/wp-content/uploads/2018/02/Arbres-Remarquables_RAPPORT-DACTIVITES_2016c.pdf
Un rapport à lire absolument !
@Tristan : Je trouve également intéressante ton idée de critères communaux, départementaux, régionaux et nationaux. Après, comme tu l’a souligné Castor, il faut de solides connaissances du terrain pour pouvoir élaborer de tels critères =)
Tu as raison Aurélien, j’avais oublié ces démarches.
C’est un sujet qui semble revenir régulièrement et même systématiquement à chaque nouvel inventaire. Un sujet délicat à traiter avec de grosses variables en fonction des régions et du niveau d’exhaustivité que l’on souhaite obtenir avec l’inventaire.
Si on est tous à peu près d’accord sur la façon de mesurer un arbre (pas toujours évident lorsqu’ils ont des formes complexes…), il faudrait désormais essayer d’uniformiser nos façons d’inventorier… et là c’est une autre histoire…
Bravo, très beau travail en effet avec une méthodologie parfaite.
L’uniformisation des inventaires d’arbres remarquables n’est pas une réalité dans notre pays car les structures, groupes, particuliers ou associations œuvrant à cela sont atomisées et complètement éparses. La France est très en retard de ce point de vue : nos collègues belges de la Société belge de Dendrologie ou son équivalent allemand de la Deutsche Dendrologische Gesellschaft ont pris les choses en main il y a plusieurs décennies en arpentant systématiquement parcs privés et publics ou zones naturelles pour relever la présence d’arbres remarquables qu’ils soient indigènes ou exotiques. Les mesures ont été quasi systématiques avec les mêmes critères (circonférence mesurée à 1,5 m du sol et hauteur relevée au dendromètre). Pour la Belgique cela donne cela (un inventaire de 350 pages !) :
https://www.arboretumwespelaar.be/FR/Beltrees_Arbres_de_Belgique/
Autre intérêt de la « prise en main » de ces inventaires par ces associations, elles comportent de bons spécialistes de la dendrologie qui sont capables d’identifier les espèces d’arbres, même les plus rares ou les plus atypiques. Les relevés de nos collègues belges sont en cela très marquants car ils comportent de nombreux espèces et cultivars qui ne figurent quasiment jamais dans les inventaires français, comme si ceux-ci n’avaient pas traversé la frontière. Évidemment il n’en n’est rien, ces cultivars ou espèces rares sont bien présents en France, mais par méconnaissance, ils sont sous-inventorié ou même pas du tout. Bref il y encore du pain sur la planche et bonne année à tous !
Fred
Merci Castor pour ce nouvel article fort enrichissant!
Je prends bonne note des nouveaux séquoias qui ne figurent pas encore sur le site sequoias.eu .
Je souhaite une très belle année 2019 aux Têtards Arboricoles.
Eric.
Bravo, très beau travail en effet avec une méthodologie parfaite.
L’uniformisation des inventaires d’arbres remarquables n’est pas une réalité dans notre pays car les structures, groupes, particuliers ou associations œuvrant à cela sont atomisées et complètement éparses. La France est très en retard de ce point de vue : nos collègues belges de la Société belge de Dendrologie ou son équivalent allemand de la Deutsche Dendrologische Gesellschaft ont pris les choses en main il y a plusieurs décennies en arpentant systématiquement parcs privés et publics ou zones naturelles pour relever la présence d’arbres remarquables qu’ils soient indigènes ou exotiques. Les mesures ont été quasi systématiques avec les mêmes critères (circonférence mesurée à 1,5 m du sol et hauteur relevée au dendromètre). Pour la Belgique cela donne cela (in inventaire de 350 pages !) :
https://www.arboretumwespelaar.be/FR/Beltrees_Arbres_de_Belgique/
Autre intérêt de la « prise en main » de ces inventaires par ces associations, elles comportent de bons spécialistes de la dendrologie qui sont capables d’identifier les espèces d’arbres, même les plus rares ou les plus atypiques. Les relevés de nos collègues belges sont en cela très marquants car ils comportent de nombreux espèces et cultivars qui ne figurent quasiment jamais dans des inventaires français, comme si ceux-ci n’avaient pas traversé la frontière. Évidemment il n’en n’est rien, ces cultivars ou espèces rares sont bien présents en France, mais par méconnaissance, ils sont sous-inventorié ou même pas du tout. Bref il y encore du pain sur la planche et bonne année à tous….
Fred
Merci Fred pour ces précisions 🙂
Effectivement, nos voisins européens (Anglais, Allemands, Belges…) ont clairement de l’avance sur nous concernant la gestion des vieux arbres et leurs préservations.
Je ne suis qu’un chasseur d’arbres amateur avec une vision limitée à ma région, mais j’ai l’impression que le principal soucis en France vient surtout du fait que ces inventaires se font généralement à travers des démarches locales (départementales au mieux, très rarement au niveau régionales). Il doit probablement manquer une envergure nationale pour mieux uniformiser toutes ces initiatives locales pleines de bonne volonté où se mêlent professionnels et amateurs passionnés… du coup il semble régner une belle ambiance de Tour de Babel, chacun faisant son inventaire de son côté sans chercher forcément de lien avec une démarche plus globale qui permettrait de comparer ensuite les inventaires entre eux… c’est du moins le sentiment que j’ai.
La dispersion des inventaires est clairement un handicap chez nous. De plus, pour bien les connaitre, les associations étrangères évoquées plus haut et sans équivalent en France sont « noyautées » par des techniciens ou ingénieurs forestiers, grimpeurs- élagueurs de métier ou responsables de services espaces-verts d’agglomération ce qui facilite bien le ratissage systématique de tout type de lieux pour rechercher des arbres. Il a existé une société Dendrologique en France fondée par d’illustres dendrologues français (Pardé, Dode, Vilmorin…) mais elle a disparu en 1937 et elle n’a pas été « ressuscitée ». Par ailleurs, la baisse assez générale de niveau en reconnaissance des végétaux dans les filières horticoles, forestières et universitaires de nos écoles ne facilite pas l’émergence de « bras » en capacité de faire des relevés pointus !
Au passage pour ceux qui se cassent les dents sur certaines identifications dans les groupes compliqués et diversifiés (Acer, Fraxinus, Tilia etc..) il y a sur le site de l’arboretum de Wespelaar de bonnes illustrations et surtout des clés d’identification (en anglais !) qui peuvent aider :
https://www.arboretumwespelaar.be/FR/Cles_de_determination_et_illustrations/
Fred
Belle démarche de vulgarisation de la part de cet Arboretum de Wespelaar. Ca donne envie d’aller le visiter 🙂 🙂 🙂
De nombreuses illustrations qui peuvent être bien utiles pour aider dans les identifications. En revanche, je reste plus sceptique sur l’utilisation de la clé de détermination.
Pour être vraiment efficace, elle demande déjà une bonne maitrise de la botanique et une grande rigueur d’utilisation pour déboucher sur la bonne espèce. On a vite fait de prendre de mauvais embranchement… personnellement j’ai beaucoup de mal à utiliser efficacement les clés de détermination en botanique, je me retrouve presque toujours avec des espèces improbables 🙁
C’est vrai que certains groupe d’arbres ne sont pas évidents à déterminer précisément et lorsque j’ai des doutes je me limite au nom du genre suivi d’un joli « sp. » (« species »). C’est parfois le cas pour différencier les cèdres (Liban / Atlas), certains Sapins méditerranéens et américains, les tilleuls grandes feuilles vs petites feuilles, les sous-espèces de Pins noirs…
Par contre, si je dois relever des arbres dans une collection botanique (arboretum, jardins des plantes…), ça devient de la haute voltige, alors je ne prend aucun risque d’identification et je ne me base que sur les panneaux d’identification sur les arbre (lorsqu’ils sont présents…).
Nouvelle mise à jour de l’inventaire des arbres du bassin grenoblois.
Les données par espèces ont été actualisées.
La carte sera remise à jour… prochainement et complétée par une carte d’inventaire à l’échelle du département de l’Isère 🙂 🙂 🙂
Je pense que le chêne dont vous parlez a Villard Bonnot sur trouve sur une de mes parcelles.
Même « mort « est il classé ?
Je vais d ailleurs sur site demain matin
Ien a vous
Bonjour,
Merci pour votre commentaire, je suis ravi que le propriétaire du chêne près du Château de Vorz à Villard Bonnot se manifeste sur notre blog 🙂
Pour être sûr qu’il s’agit bien du même chêne vous pouvez vérifier sa position sur la carte de localisation des arbres de la région grenobloise ici (en passant avec le calque photo satellite, c’est plus facile pour s’y retrouver) :
https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=1ScFlvEzh1u7Sht5zuOM2S4VMw_HTCyfP&hl=fr&ll=0%2C0&z=11
L’arbre est malheureusement mort et sec sur pied, je n’avais pas pu m’en approcher pour effectuer les mesures habituelles à cause de la cloture et de la présence des bêtes à cornes à proximité de l’arbre. Je suis donc preneur d’une mesure de sa circonférence si vous avez l’occasion d’y aller prochainement.
Pour info, les arbres relevés dans cet inventaire ne font pas l’objet d’un quelconque classement, il n’y a absolument rien d’officiel, il s’agit juste d’un inventaire réalisé à titre personnel… juste pour le plaisir de faire connaitre toute la richesse arboricole de notre beau patrimoine 🙂
Au fait, le plus gros chêne du département de l’Isère se trouve au pied du Vercors, c’est le Chêne des Guilloux à St Paul les Monestiers, sa circonférence fait 6,25m… son état sanitaire est revanche assez dégradé
Bo jour
Je suis la propriétaire de la peupleraie avec mes enfants
Vous pouvez me contacter en privé
Je serai bientôt sur place
Marie-Christine de Miribel