Dans ce nouvel article, Berlingo34 nous présente une espèce rare de Cyprès, originaire du désert algérien. Un arbre aujourd’hui menacé d’extinction alors qu’il est parvenu à développer des stratégies de survie incroyables pour prospérer dans un environnement extrême.
Les récoltes de graines sont particulièrement compliquées à réaliser, l’espèce est tout aussi rare hors de sa terre natale, mais nous avons la chance d’avoir quelques beaux exemplaires en Languedoc. Des cyprès languedociens issus des peuplements d’origine et qui produisent à nouveau des graines… pleines d’espoir pour assurer la survie de l’espèce.
Zoom sur une espèce méconnue : Cupressus dupreziana, le Cyprès de Duprez également nommé Cyprès du Tassili ou Cyprès des n’Ajjer Tarout (Arbre de la soif) en langue touareg.
Archives de catégorie : Documentations
UN GÉANT RENVERSÉ : L’orme de Vébron (Lozère) 1589-1908
Un article de Pat en hommage à un géant disparu..
Le petit village de Vébron n’a de remarquable qu’une grande place, ornée d’une allée de marronniers et de deux ormes séculaires.Le plus jeune aurait été planté en 1789 : il atteint 30 mètres de hauteur. Souhaitons-lui de vivre plus longtemps encore que son aîné.
Le vieil orme trois fois séculaire qui attirait l’attention de tous les étrangers remontait, dit-on, à Henri IV ; il aurait été planté, comme tant d’autres, par les ordres de
Sully. Je ne sais où l’on a trouvé la date (1589) inscrite sur le socle de pierre, car les archives de la commune n’ont pas conservé son état-civil.
Il naquit sans doute sous une heureuse étoile, car il avait résisté à toutes les tempêtes. La Révocation de l’Édit de Nantes, les dragonnades, la Guerre des Camisards suivie du « bruslement » de plus de 200 villages, les Révolutions, « la Grande » et les autres, l’avaient respecté. Témoin impassible des événements de notre histoire nationale qui tous ont eu leur répercussion sur la place du plus modeste village, il ne prend parti dans aucune querelle ; il écoute tous les secrets qui se disent à son ombre et il n’en livre aucun. Il atteint ainsi un développement extraordinaire et entame le IVe siècle de sa vie.
L’heure de la décrépitude vint enfin. Il y a quelques années, l’une de ses plus belles branches s’abattait sous le poids de la neige, laissant sur son flanc un trou béant. Cette blessure, que l’on ne fit rien pour cicatriser, devait hâter sa décomposition.
Le 14 juillet 1906 un incendie, dû à une cause inconnue, vint hâter l’œuvre du temps, trop lente au gré de quelques-uns. Il reverdit encore au printemps, mais ce devait être pour la dernière fois. On avait signé son arrêt de mort.
Au commencement de l’automne, une branche tombait encore, un jour de violent vent du nord.
Des mesures de consolidation s’imposaient. Dans le courant de l’été la municipalité avait fait maçonner l’intérieur du tronc. Le Comité départemental de protection des sites et monuments, institué par le Touring-Club, décidait, sur notre proposition, de faire émonder les branches branlantes et de l’entourer d’une grille en fer.
Le 1er janvier 1908, au crépuscule, des vandales sans pitié, au mépris de toute autorité, renversaient le vieux géant et s’en disputaient les débris.
Il ne reste plus debout qu’un morceau de ce tronc immense. (il ne mesurait pas moins de 11m55 de circonférence).
Dans la nuit du 2 au 3 janvier, une main criminelle l’arrosait de pétrole et la lueur sinistre
d’un bûcher éclairait tristement la place…
Tous ceux qui, parmi nous, ont conservé le culte du souvenir, déplorent cette fin tragique, et plus d’une larme de regret est venue mouiller nors paupières, en pensant que nous ne sentirions plus revivre, auprès de ce vénérable témoin des siècles passés, l’âme des ancêtres.
P.A.
Ce texte est issu d’un numéro datant de 1908 de la revue Causses et Cévennes, parution trimestrielle du Club Cévenol. Son auteur, le pasteur Paul Arnal, en était d’ailleurs un des membres fondateurs. Il officia à Vébron de 1896 à 1910.
L’acharnement à la destruction de ce vénérable ancêtre questionne.
Quel but poursuivait ces vandales ? Était-ce seulement de la bêtise ? Ou bien cela cachait-il quelque conflit de politique locale ?
En ce qui concerne la date supposée de sa plantation,1589 marque l’année de l’accession au trône de France de Henri IV (son sacre aura lieu seulement 5 ans plus tard). Peut-être, au fil du temps, a-t-on fait l’amalgame avec les préconisations de Sully, ministre de ce même roi, au sujet de la plantation d’arbres au centre des villes et villages de France, quelques années plus tard. Que sont 10 ans quand un arbre atteint l’âge époustouflant de 4 siècles !
Son benjamin, planté en 1789, et que l’on aperçoit sur plusieurs photos de la place (dont celle ci-contre prise autour de 1920), n’aura même pas atteint les 200 ans.
De nos jours le monument aux morts du village a remplacé l’orme séculaire.
Et la petite place est ombragée par des marronniers de belle taille, dont le plus
gros titrait 4,22m de circonférence pour plus de 22 m de hauteur, selon les mesures indiquées par J.P. Lafont et J.F. Salles dans le fascicule sur les arbres remarquables de
Lozère, paru en 2003.
Quelques cartes postales et photos anciennes où figure l’orme vénérable.
Ces documents sont issus des sites Delcampe.net et Vebroncpa.fr.
Les clichés photographiques d’époque sont du pasteur Paul Arnal et proviennent de la collection du Musée des vallées cévenoles – Maison Rouge situé à St Jean du Gard.
1000 séquoias dans la Vienne
Livre numérique
1000 séquoias dans la Vienne est un document libre d’accès, fruit d’un travail de recensement effectué pendant trois ans. Cette période a permis d’étudier une population de séquoias afin de connaître leur nombre, leur morphologie, leur santé et enfin leur raison d’être.
Très présent dans nos paysages en raison d’un grand nombre de châteaux, manoirs et logis, auxquels ces beaux arbres sont systématiquement associés, les séquoias sont avant tout des arbres acclimatés à des milliers de kilomètres de leurs terres d’origine et dont l’adaptation outre-Atlantique n’est pas toujours aisée. Ce livre tente de comprendre ce qui facilite la vie de ces géants et au contraire, ce qui entrave leur développement naturel.
Continuer la lectureL’imagerie aérienne : Une formidable machine à remonter le temps
Le passé d’un arbre, c’est toujours une part de mystère. Les textes historiques et les cartes postales anciennes peuvent donner de précieux indices … à condition que l’arbre ait été le témoin de faits historiques datés ou celui des premiers pas de la photographie !
Et s’il était possible de remonter le temps ?
Je voudrais vous présenter une astuce très récente qui vous permettra de mieux connaître la typologie et l’histoire d’un lieu donné et de suivre la croissance d’un ou plusieurs arbres d’année en année, une astuce capable de montrer des éléments oubliés du passé et de trouver des réponses. Bref, une véritable machine à remonter le temps.
Continuer la lectureDes soins pour des vieux arbres têtards
Le programme Erasmus Vetcert , réunissant 10 structures de 6 pays européens, est en cours d’achèvement. Il vise à développer une certification en matière de gestion des arbres anciens. Il n’existe en effet ni formation, ni diplôme/certification, à l’échelle européenne, sur ce sujet. Ce programme Vetcert, déjà présenté sur ce site, doit aboutir,d’ici septembre 2019, à la définition d’un savoir faire minimum partagé sur la gestion des vieux arbres ainsi qu’une procédure de certification et surtout des supports pédagogiques sur la gestion des vieux arbres.
En avant première, voici la première vidéo traduite en français (appuyer sur l’onglet CC en bas à droite) qui aborde la restauration des vieilles trognes.
D’autres vidéos complémentaires seront bientôt mises en ligne sur notre site préféré des têtards arboricoles. A suivre…