Lorsque la terre est trop aride pour l’olivier, lorsque les rivières n’ont pas la force d’atteindre la mer et s’évaporent sous le soleil brûlant, il reste encore un arbre, miracle de la nature, pour retenir les hommes dans ces terres dénudées.
C’est l’Arganier (Argania spinosa) l’arbre providentiel du Souss, cette petite région du sud Maroc, coincée entre l’océan, les contreforts de l’Atlas et les premières dunes du Sahara.
Un arbre extraordinaire au centre de la culture berbère depuis des siècles mais que le monde occidental n’a découvert que récemment, grâce aux vertus prodigieuses de son fruit transformé en huile : la fameuse huile d’argan.
L’arbre mérite aussi que l’on s’y intéresse, mais curieusement il fait rarement l’objet d’articles sur nos blogs arboricoles.
Alors voici le portrait en images de trois vieux arganiers, typiques de la région du Souss, trois forces de la nature dans cet environnement hostile où le cumul des pluies ne passe jamais les 300 mm/an.
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L’un des plus gros Eucalyptus marocains atrocement mutilé
En empruntant la Nationale 8 au départ de la Cité impériale de Fès, on ne peut avoir qu’une pensée émue pour notre Nationale 7, « route des vacances » si chère à Charles Trenet…
Cette Nationale 8 marocaine est en effet une merveilleuse invitation au voyage.
Elle déroule son ruban d’asphalte rapiécé plein sud, en direction du Maroc authentique, celui du monde berbère, à travers la chaîne de l’Atlas et des paysages désertiques, là où la vie s’organise depuis des millénaires autours des oueds.
C’est simple, toutes les richesses naturelles du Maroc s’égrènent au fil des kilomètres de la Nationale 8, à commencer par les oliviers de la plaine du Saïss puis la vaste cédraie de l’Atlas, les Thurifères marabouts des villages berbères, les palmeraies de Marrakech avant de finir par les arganiers d’Agadir jusqu’aux rivages de l’Atlantique.
Pour les baroudeurs et les amoureux de la nature, cette route mythique fait rêver ! Mais le rêve est malheureusement gâché dès les premiers kilomètres par une vision cauchemardesque, celle d’un Eucalyptus colossal totalement défiguré, atrocement mutilé par l’homme 🙁 🙁 🙁
Les Pistachiers des Gorges de Sebou, Maroc
L’oued Sebou dévale des plateaux du Moyen-Atlas en creusant à certains endroits des gorges profondes avant de rejoindre la plaine de Fès.
La richesse géologique de ces contreforts nord offre une palette de couleurs incroyable dans les rouges, orangés ou ocres selon le moment de la journée et tranche avec l’eau turquoise de l’oued. Un site d’une grande beauté mais souvent boudé des circuits touristiques à cause de son accès difficile.
Seule une petite route, la R504, permet de traverser ce paysage singulier entre Séfrou et El Menzel.
Malgré le manque de desserte, l’activité rurale est très forte et orientée sur la culture des oliviers et des vergers (les cerises de Séfrou sont réputées dans tout le Royaume) et motivée par la proximité de grandes agglomérations.
Mais dans cet environnement très particulier, ici l’arbre roi est le Pistachier.
De vénérables spécimens sont intégrés à la vie paysanne depuis des générations et leurs silhouettes typiques représentent de formidables marqueurs de paysage.
Les vieux érables de l’Atlas marocain
Le sujet n’est pas nouveau, de vieux érables avaient déjà été dévoilés l’an dernier dans un article du blog des Têtards. Il s’agissait de deux érables sur le causse d’Ifrane.
Cette première rencontre m’avait beaucoup surpris, mais en continuant mes balades dans le Moyen-Atlas, je me suis aperçu finalement que la situation n’avait rien d’exceptionnel. Les spécimens vénérables sont assez fréquents dans ces montagnes marocaines.
Voici d’autres sites où il est possible d’en observer.
Parmi les érables, il semble que seule l’espèce érable de Montpellier pousse de façon spontanée dans le Moyen-Atlas entre 1600 et 1900m d’altitude. Elle ne se mélange pas aux vastes cédraies, mais se trouve plutôt dans une version pastorale dans les milieux ouverts destinés aux parcours des brebis.
L’ancienne vigne de la source Tamda à Zaouiat Cheikh, Maroc
Les sources représentent des endroits privilégiés pour les marocains alors qu’elles sont souvent ignorées des touristes étrangers.
Elles sont fréquemment aménagées en parc d’agrément et sont propices à la flânerie dans une fraicheur toute relative lors des périodes de canicule (c’est à dire 9 mois sur 12 😉 ).
Ce sont bien souvent les seuls jardins publics des petites agglomérations.
Sur les contreforts de l’Atlas, la source Tamda est très appréciée des habitants de Zaouiat Cheikh. Elle représente un bel exemple du type d’aménagement que l’on peut trouver autour des sources du Royaume… mais, avec un petit plus qu’il la rend merveilleuse : une vigne extraordinaire faisait l’admiration et la fierté des habitants.